Attentat à la bombe - Bombe "sale" ou radioactive - Préparation - Équipement - Simulations
simulation
arme nucléaire
protection civile
pollution radioactive
terrorisme
23/12/2011 | Envoi question |
27/2/2013 | Réponse |
Ces dernières années, des exercices de simulation à grande échelle ont été organisés dans des pays comme les Pays-Bas, l'Italie et le Royaume-Uni. Ils visaient à analyser les réactions des différents acteurs à la suite d'un attentat à la bombe sale et à tester le matériel à utiliser après une telle attaque. Il va sans dire qu'en cas de catastrophe, les secouristes ont besoin de matériel spécifique.
Je souhaiterais savoir :
1) En Belgique, a-t-on récemment organisé des exercices simulant l'explosion d'une bombe sale ou d'un autre type de Dispositif de dispersion radiologique (DDP) près d'une ville ? Dans l'affirmative, et sans divulguer d'informations confidentielles, quels étaient les résultats de l'exercice ?
2) Nos secouristes (pompiers, agents de la protection civile, ambulanciers, médecins, etc.) disposent-ils de suffisamment de matériel et de moyens pour neutraliser adéquatement les conséquences directes et indirectes d'un attentat à la bombe sale ?
3) Nos secouristes sont-ils suffisamment formés à réagir adéquatement en cas d'attentat à la bombe sale ? Les différents acteurs se complètent-ils efficacement ? Par exemple, peut-on efficacement évacuer, décontaminer et orienter les victimes éventuelles ?
4) Existe-t-il des modèles simulant, à l'aide de données météorologiques en temps réel, les effets immédiats d'un attentat ? Comment se passe la coopération avec l'IRM ?
5) Y a-t-il des organigrammes et des directives détaillant la marche à suivre par les secouristes, étant donné qu'ils ne sont pas tous experts dans la gestion des effets de tels attentats ?
1. En Belgique, a-t-on récemment organisé des exercices simulant l'explosion d'une bombe sale ou d'un autre type de Dispositif de dispersion radiologique (DDP) près d'une ville ? Dans l'affirmative, et sans divulguer d'informations confidentielles, quels étaient les résultats de l'exercice ?
En 2003, trois exercices ont été organisés (sous forme de séminaires) à l'hôpital militaire de Neder-over-Hembeek, exercices au cours desquels la problématique des attentats impliquant des agents chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires (CBRN) a été traitée. Un de ces exercices était relatif à l'explosion de deux bombes radiologiques à la gare des Guillemins à Liège.
Ces trois exercices CBRN ont permis de mettre à jour plusieurs problématiques sur la base desquelles différentes recommandations ont été faites pour que les services compétents soient mieux préparés à affronter de tels événements. Il est apparu qu'il était nécessaire d'établir un plan national visant à répondre à ce risque spécifique. C’est dans ce cadre que depuis 2007, il existe en Belgique un plan visant à apporter une réponse aux questions de lutte contre des incidents criminels ou terroristes impliquant des matières chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires (CBRN).
2. Nos secouristes (pompiers, agents de la protection civile, ambulanciers, médecins, etc.) disposent-ils de suffisamment de matériel et de moyens pour neutraliser adéquatement les conséquences directes et indirectes d'un attentat à la bombe sale ?
La problématique de la gestion des contaminations (environnement ou personnes blessées ou non) causées par l'explosion d'une bombe sale ne diffère de ce qui se passerait en cas d'incident ou d'accident nucléaire ou radiologique. Ces aspects sont testés lors d'exercice réalisés dans le cadre du Plan d'urgence nucléaire et radiologique pour le territoire belge (AR du 17/10/2003). Des formations sont organisées à l'occasion de ces exercices pour les différents intervenants.
Dans le cadre des interventions de type bombe sale NBCR(e), les unités de la protection civile possèdent :
1) Dans un premier temps en matière de détection et de mesures
a. dans le cadre du chimique : d’appareil de détection de type explosimètres, d’appareil d’analyse de liquides et solides chimiques, d’appareil d’analyse de gaz chimiques
b. dans le cadre du nucléaire : des appareils de mesures de la contamination nucléaire, d’appareils capable de donner l’isotope, de portiques de mesure de la contamination, Radia-mètres
c. dans le cadre biologique : des appareils de détection.
2) Dans un deuxième temps, pour la protection et la décontamination des intervenants. La protection civile peut procéder au suivi des mesures sur le terrain avec les appareils repris ci-dessus afin d’évaluer en permanence la situation sur le terrain. Les unités de la protection civile possèdent de douches de décontamination pour la décontamination du personnel intervenant en tenue de protection individuel.
3) Dans un troisième temps, pour la décontamination des impliqués
a. Chaîne de décontamination pour personnes valides est organisée pour passer sur 2 lignes ( une ligne homme et une ligne femme).
b. Il est possible également de configurer la chaîne de décontamination afin d’accueillir des personnes invalides (personnes ne pouvant pas marcher).
De manière générale, la planification d'urgence privilégie la prévention, la préparation et les contrôles des risques et le déploiement sur le terrain de services de secours dans des conditions « normales » d’incidents et de catastrophes. Cependant, en matière de terrorisme, on ne peut pas contrôler tous les risques et on ne peut pas parler de conditions « normales » d’incidents et de catastrophe.
3. Nos secouristes sont-ils suffisamment formés à réagir adéquatement en cas d'attentat à la bombe sale ? Les différents acteurs se complètent-ils efficacement ? Par exemple, peut-on efficacement évacuer, décontaminer et orienter les victimes éventuelles ?
Voir réponse question n°2
4. Existe-t-il des modèles simulant, à l'aide de données météorologiques en temps réel, les effets immédiats d'un attentat ? Comment se passe la coopération avec l'Institut Royal Météorologique (IRM) ?
Depuis les années 80, l’IRM est actif dans le domaine de la pollution de l’air. Après l’incident de Tchernobyl, des investissements ont été réalisés au niveau du développement de modèles afin de réaliser, sur base des données météorologiques les plus récentes, des calculs permettant d’estimer notamment le trajet d’un nuage nucléaire.
L’IRM a également participé à des projets internationaux. La participation à l’expérience TRACER (ETEX) était le signal de départ pour le développement d’un modèle de dispersion à l’IRM.
Un modèle de dispersion permet au chercheur d'estimer comment certains composants de la pollution de l'air (ex particules nucléaires, aérosols, etc.) se déplacent dans l'atmosphère. Les principaux paramètres d'input sont la localisation de la source, la hauteur d'injection et la quantité. La dispersion de ces particules est calculée à l'aide des données météorologiques les plus récentes. Il y a une collaboration active avec le Centre de Crise en ce qui concerne cette thématique.
Actuellement, nous disposons d’un modèle de dispersion qui permet de réaliser des calculs de dispersion pour des lieux d’intérêt spécifiques (par exemple les centrales nucléaires). Outre les centrales nucléaires, il peut évidemment aussi s’agir d’autres points d’intérêt.
5. Y a-t-il des organigrammes et des directives détaillant la marche à suivre par les secouristes, étant donné qu'ils ne sont pas tous experts dans la gestion des effets de tels attentats ?
Comme mentionné à la question n° 1, il existe en Belgique depuis 2007 un plan visant à apporter une réponse aux questions de lutte contre des incidents criminels ou terroristes impliquant des matières chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires (CBRN). Ce plan d’urgence a pour objectif d’organiser une structure de réponse aux événements et situations de crise nécessitant une coordination ou une gestion à l’échelon national. Il établit à cet effet une procédure générale nationale et de coordination des opérations de secours.