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Question écrite n° 5-2545

de Christine Defraigne (MR) du 16 juin 2011

au ministre de la Justice

Prison de Lantin - Evasion spectaculaire - Raisons - Manquements - Mesures

établissement pénitentiaire
détenu

Chronologie

16/6/2011Envoi question
22/11/2011Réponse

Question n° 5-2545 du 16 juin 2011 : (Question posée en français)

Suite à un article paru dans le journal Le Soir de ce lundi 30 mai 2011, j'ai pu lire qu'un détenu dangereux s'est évadé de façon spectaculaire de la prison de Lantin.

Les faits ont eu lieu à 10 heures du matin, en plein jour. L'arrivée des complices du fuyard a été enregistrée sur les caméras de surveillance. Dès que les images des hommes armés et masqués ont été vues, l'alerte a été donnée et les gardiens ont été tenus au courant de l'évolution de la situation grâce à des talkies-walkies.

Des armes de guerre ont été utilisées par les complices du fuyard. Aucun gardien ne disposait d'arme à feu de nature à soutenir la violence de l'attaque et aucune force armée de la police n'était sur place.

Il est à noter que le poste de garde de la tour de guet à l'angle du mur franchi par le fuyard n'était pas occupé par un gardien.

Le détenu évadé n'a pas encore été repris. Par contre, deux véhicules ayant servi à son évasion ont été retrouvés samedi, à Grâce- Hollogne.

1) Êtes-vous au courant de la situation ?

2) Un détenu hautement dangereux peut-il être en promenade dans un préau en bordure de mur d'enceinte de l'établissement pénitentiaire ?

3) Est-il admissible que le mur d'enceinte extérieur soit longé par une route ouverte à la libre circulation ?

4) Les agents pénitentiaires de garde sont-ils équipés de gilets pare-balles ?

5) Prévoyez-vous d'affecter un véhicule du PAB en stand-by sur le site de la prison de Lantin ?

6) Pourquoi ce détenu ne pouvait-il pas faire l'objet d'un transfèrement vers le Maroc ?

Réponse reçue le 22 novembre 2011 :

1. et 2. Mon administration m’a évidemment informé de cette situation. Le détenu concerné était incarcéré à Lantin depuis 2007 sans avoir posé le moindre problème de comportement. Au moment de son évasion, le détenu était aux ateliers, où il occupait un emploi et desquels il a réussi à sortir.

3. C'est la réalité de toutes les prisons belges d'être accessibles par la route.

4. Les agents ne disposent pas de gilets pare-balles, ceux-ci ne sont pas prévus dans le matériel d’intervention. L’usage des moyens de contrainte et de coercition est réglé dans la circulaire ministérielle n°1810 du 19 novembre 2009.

5. Actuellement, rien n'est prévu. Avoir un véhicule du peleton ant-banditisme (PAB) en stand-by dans l'enceinte de la prison n’est pas opportun en termes de "rentabilité" (heures de présence/nombre d'incidents nécessitant leur intervention), cela ne se justifie pas.

Par contre, avoir une intervention rapide du PAB dans toute une série de situations problématiques graves, est une éventualité qui a déjà été évoquée à plusieurs reprises avec les autorités de police.

Il faut cependant savoir que la prison de Lantin se trouve sur le territoire d'influence de la zone Basse-Meuse qui ne dispose pas, en son sein, d'unités de PAB.

Pour pouvoir bénéficier d'une intervention de cette unité dans des circonstances d’évasion, il faudrait qu'une convention le prévoyant soit signée entre la zone-Basse Meuse et la zone de Liège.

6. Le détenu n’entre pas dans le champ d’application de la convention entre la Belgique et le Maroc sur le transfèrement des personnes condamnées vu qu’il est de nationalité belge.