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Question écrite n° 5-1355

de Piet De Bruyn (N-VA) du 15 février 2011

à la ministre de la Fonction publique et des Entreprises publiques

Bpost - Prévention du suicide chez les travailleurs - Compétence

service postal
condition de travail
suicide
tension mentale

Chronologie

15/2/2011Envoi question
1/6/2011Réponse

Question n° 5-1355 du 15 février 2011 : (Question posée en néerlandais)

Un nombre croissant d'employeurs reconnaissent qu'ils sont également responsables du bien-être social et émotionnel de leurs travailleurs. Les travailleurs représentent en effet le capital le plus précieux de toute entreprise et méritent dès lors l'attention et l'encadrement nécessaires.

Cette prise de conscience s'est encore récemment intensifiée en raison d'exemples tragiques belges ou étrangers où l'on a constaté un lien indirect, voire peut-être direct, entre plusieurs tentatives de suicide et la situation au travail.

Le législateur impose à juste titre aux employeurs un certain nombre d'obligations pour améliorer le bien-être social et émotionnel de leurs travailleurs. L'application de ces obligations diffère grandement d'une entreprise à l'autre. À cet égard, les entreprises publiques jouent indubitablement un rôle d'exemple.

Une enquête sur la prévention du suicide révèle clairement qu'une détection rapide de la suicidalité augmente considérablement la chance de prévenir une tentative. Il est évident qu'une détection rapide est uniquement possible si les responsables du bien-être social et émotionnel des travailleurs possèdent les compétences nécessaires. Il s'agit, entre autres, de l'identification et de la reconnaissance au moment opportun de signaux qui peuvent révéler des pensées suicidaires, de l'acquisition de certains comportements fondamentaux et de la maîtrise de certaines techniques en matière de communication avec un travailleur (potentiellement) suicidaire, de la compréhension du processus suicidaire et de la connaissance de ce qu'on peut qualifier de carte sociale.

Bpost est sans conteste une entreprise particulièrement importante qui compte de nombreux travailleurs. En outre, nombre d'entre eux font régulièrement face à une pression et à une charge de travail importantes. Il semble donc tout indiqué que les responsables du bien-être social et émotionnel des travailleurs de Bpost fassent preuve de suffisamment de connaissances et de compétences afin de pouvoir détecter correctement la suicidalité.

Le contexte ayant été défini, je souhaiterais poser les questions suivantes :

1) La ministre estime-t-elle comme moi que les responsables du bien-être social et émotionnel des travailleurs de Bpost doivent faire preuve de suffisamment de connaissances et de compétences afin de pouvoir détecter correctement la suicidalité ?

2) Comment s'assure-t-on de la présence suffisante de cette connaissance et de cette compétence ? Fait-on appel à des personnes extérieures ? Quelles sont-elles ?

3) La prévention du suicide fait-elle structurellement partie de la politique (de bien-être) de Bpost ? Dans l'affirmative, la ministre peut-elle préciser sa réponse ? Dans la négative, envisage-t-elle de demander à Bpost d'intégrer cet aspect de manière structurelle dans sa politique ? Si non, pour quelles raisons ?

4) Depuis 2005, quelles initiatives concrètes ont-elles été prises pour s'assurer de la présence suffisante de connaissances et de compétences chez les responsables en matière de bien-être ? Je souhaiterais une ventilation par année en précisant la nature exacte de l'initiative, les partenaires (internes et externes) concernés qui étaient chargés de l'initiative ainsi que le coût de celle-ci.

Réponse reçue le 1 juin 2011 :

1) Bpost est consciente du fait que les connaissances et l’expertise sont essentielles pour les collaborateurs responsables du bien-être social et émotionnel de ses employés et elle a toujours pris des initiatives en vue de les soutenir.

2) Le service de Prévention psychosociale est composé d’assistants sociaux qui, de par leur formation de base et leur expérience, disposent déjà d’une connaissance étendue et d’une certaine expertise dans ce domaine. De plus, les collaborateurs de ce service bénéficient de formations complémentaires spécialisées, organisées en collaboration avec le Centre de Psychologie de crise de l’Armée belge, l’École royale militaire et le « Centre de Prévention du Suicide », entre autres.

3) Dans le cadre du Plan global de Prévention et de sa concrétisation au travers du Plan d’action annuel du Service Interne pour la Prévention et la Protection au Travail, l’on tente de promouvoir la politique du bien-être de manière structurelle. La prévention du suicide en fait partie, mais ne constitue pas un sujet isolé. Ce thème est intégré dans les initiatives prises dans le cadre de la politique du bien-être (voir ci-dessous).

4) Les actions suivantes ont été systématiquement mises en œuvre et ont jusqu'à présent été répétées ou adaptées de manière périodique:

Sensibilisation et responsabilisation des dirigeants:

Proposer une consultance en matière de réduction du stress:

Renforcer la capacité des collaborateurs à se débrouiller via:

Optimiser le soutien des absents de longue durée en développant des synergies avec les Ressources Humaines, la ligne hiérarchique, le Service Externe pour la Prévention et la Protection au Travail, la cellule absentéisme.

Continuer à accroître la disponibilité des travailleurs sociaux en maintenant la facilité d’accès au système des « antennes locales » (points de contact régionaux pour les collaborateurs).

Toutes ces tâches sont prises en charge en interne par le service de Prévention psychosociale.