Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 5-1282

de Bart Tommelein (Open Vld) du 9 février 2011

à la ministre des PME, des Indépendants, de l'Agriculture et de la Politique scientifique

Elevage - Mafia des hormones - Pro-hormones - Respect de la loi

élevage
hormone
criminalité organisée
Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire
inspection vétérinaire

Chronologie

9/2/2011Envoi question
4/3/2011Réponse

Aussi posée à : question écrite 5-1280
Aussi posée à : question écrite 5-1281
Aussi posée à : question écrite 5-1283

Question n° 5-1282 du 9 février 2011 : (Question posée en néerlandais)

J'ai récemment reçu des informations sur une nouvelle stratégie de la mafia des hormones et d'engraisseurs malhonnêtes. Selon mes informations, on utilise de plus en plus des pro-hormones. Ce sont des molécules synthétisées chimiquement et qui, brisées par des enzymes présents dans le corps se transforment en hormones ou en substances ayant une fonction hormonale similaire. Ces produits sont évidemment interdits et la plupart des études montrent qu'ils sont extrêmement nocifs pour la santé publique.

Le fait que ces pro-hormones ne doivent pas être injectés est d'un grand avantage pour la mafia des hormones. Les produits sont mélangés à la nourriture et dopent le système naturel de production d'hormones des animaux. Les services policiers spécialisés assurent que dans certains cas on a trouvé des taux anormaux d'hormones naturelles. Un problème complémentaire, signalé dans le rapport de la Cellule multidisciplinaire sur les hormones de l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) en 2009, est que ces substances ne peuvent être détectées ; en 2009 seul un laboratoire en France le pouvait. On ne peut accepter que quelques éleveurs malhonnêtes puissent ternir la bonne réputation de notre élevage  ; il faut donc une action ferme pour faire respecter la loi..

Je souhaite poser les questions suivantes :

1) Quelle est la réaction de la ministre sur cette nouvelle tendance d'utilisation de pro-hormones dans l'élevage ?

2) Peut-elle nous dire si la cellule multidisciplinaire sur les hormones ou d'autres services de l'Afsca ont déjà trouvé pareilles pro-hormones et/ou s'ils ont déjà pu mettre au jour des usages de pro-hormones dans les élevages, pour chacune des trois dernières années ? Y a-t-il un accroissement ? Peut-elle l'expliquer ?

3) L'Afsca et/ou la cellule multidisciplinaire sur les hormones ont-elles pu constater un réel accroissement des taux d'hormones naturelles dans les échantillons examinés ? La ministre peut-elle l'illustrer en se basant sur les données des trois dernières années ? Si oui, comment explique-t-elle cet accroissement ? Si non, peut-elle l'expliquer en détail et peut-elle dire pourquoi dans les pays voisins, dont les Pays-Bas, un tel accroissement a été constaté ?

4) Y a-t-il dans notre pays les capacités d'investigation suffisantes pour rechercher les pro-hormones et/ou démontrer l'utilisation de pro-hormones ? Si oui, combien de recherches spécifiques de pro-hormones notre laboratoire a-t-il effectuées ? J'aimerais obtenir les données sur une base annuelle. La ministre peut-elle expliquer les résultats et dire quels budgets ont été affectés à cette recherche ?

Réponse reçue le 4 mars 2011 :

1) L’Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA) a déjà effectué des recherches en vue de démontrer l’éventuelle administration de pro-hormones il y a quelques années; différents échantillons d’animaux ont été analysés sans résultat explicite. L’administration de pro-hormones influence le taux d’hormones endogènes de l’animal, de sorte qu’il est difficile d’établir s’il s’agit de la conséquence d’une administration exogène ou d’une production naturelle d’hormones.

2) Au cours de ces trois dernières années, seule une seringue contenant deux pro-hormones a été découverte à l’occasion d’un contrôle lors d’une course de chevaux en 2010.

3) Comme mentionné ci-dessus, il n’y a qu’en 2010 que la présence d’une pro-hormone a été constatée dans une seringue.

Aucune constatation éventuelle aux Pays-Bas n’a été mentionnée lors des réunions semestrielles Small Bull “hormones” (réunion des spécialistes de la lutte contre les hormones au niveau européen), auxquelles assiste également une délégation néerlandaise.

4) En Belgique, le contrôle systématique de la présence de pro-hormones dans les préparations (seringues, matériel suspect …) est actuellement réalisé au moyen de la méthode LC-MS (Liquid Chromatography Mass Spectrometry) au Laboratoire fédéral pour la sécurité alimentaire à Gentbrugge (FLVVG), conformément à la Décision 2002/657/CE. Le contrôle de ces composants dans les aliments pour animaux et de la viande n’est pas réalisé systématiquement.

Le tableau ci-dessous donne à l’honorable membre un aperçu des analyses réalisées ces dernières années par le FLVVG.

2008

213 échantillons

2009

144 échantillons

2010

430 échantillons

Le coût de l’analyse s’élève à environ 250,00 euros par échantillon analysé.