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Question écrite n° 5-11044

de Bert Anciaux (sp.a) du 5 février 2014

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

Les dangers de la consommation du zeste d'agrumes cultivés de manière industrielle

agrume
résidu de pesticide
pollution des aliments

Chronologie

5/2/2014Envoi question
22/4/2014Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-4434

Question n° 5-11044 du 5 février 2014 : (Question posée en néerlandais)

La popularité des émissions culinaires, dont le nombre a explosé, a amené de multiples nouveautés. Certaines d'entre elles sont déjà devenues courantes, comme l'utilisation de zeste, c'est-à-dire de râpures de peau de citrons, de limes, etc. Le zeste apporte une touche originale à de nombreux plats, entre autres aux marinades, aux apéritifs, etc.

Dans le numéro de septembre 2013 de sa revue, Test-Achats signale que l'on trouve des résidus évidents et tenaces de pesticides sur de nombreux agrumes et certainement sur ceux qui n'ont pas été cultivés de manière biologique. Ces résidus ne disparaissent même pas lorsque l'on lave convenablement la peau. Test-Achats est notamment arrivé à ces constatations pour l'imazalil, un fongicide qui provoque clairement des irritations des muqueuses. La bonne nouvelle concerne toutefois les fruits issus de l'agriculture biologique qui se sont avérés totalement exempts de produits nocifs.

Test-Achats recommande de n'utiliser que le zeste d'agrumes issus de la culture biologique. La majorité de la population ignore cependant les dangers de l'utilisation du zeste d'autres fruits.

Mes questions sont les suivantes.

1) La ministre confirme-t-elle les dangers liés à la consommation du zeste d'agrumes cultivés de manière non biologique dont la peau présente des résidus de pesticides et d'autres produits qu'il est impossible d'éliminer ?

2) Reconnaît-elle que la grande majorité de la population ignore les dangers liés à la consommation du zeste des agrumes cultivés de manière industrielle ?

3) Considère-t-elle ces dangers comme suffisamment sérieux pour justifier des mesures politiques, par exemple des campagnes d'information, des règles plus sévères pour les agrumes industriels, etc. ? Dans l'affirmative, quelles mesures envisage-t-elle ? Dans la négative, quels arguments avance-t-elle pour justifier l'inertie politique ?

Réponse reçue le 22 avril 2014 :

Il est vrai que les zestes d'agrumes contiennent généralement plus de résidus de produits phytopharmaceutiques que la chair. Cependant, il n'y a pas d’évaluation de risques spécifique à la consommation de zestes. En effet, il n’y a pas encore suffisamment de données détaillées sur la consommation de zestes des agrumes qui sont disponibles. Toutefois, on peut supposer que les quantités de zeste consommées sont très limitées, certainement par rapport à la quantité de chair, pour laquelle il y a bien une évaluation. 

C'est pourquoi il n'y a aucune raison de tirer la sonnette d’alarme immédiatement. En effet, si on évalue le risque d’exposition du consommateur en tenant compte des produits phytopharmaceutiques retrouvés le plus fréquemment sur les agrumes en Belgique durant l’année 2012, il ressort qu’en se concentrant sur la substance la plus critique, un adulte pourrait consommer 15 grammes par jour de pelure de citron ou d'orange sans risque. 

En ce qui concerne les agrumes traités avec le produit que vous avez mentionné, l’imazalil, l’évaluation de risques montre qu’un adulte moyen peut consommer sans risque 60 grammes par jour de pelures traités à l’imazalil. Dans cette évaluation de risques, le scénario le plus critique a été évalué en supposant que 100% des résidus se trouvaient sur la pelure (en pratique, ce pourcentage est plus faible) et que les fruits contenaient la concentration maximale autorisée en résidus de produits phytopharmaceutiques. 

Dans certaines émissions culinaires et recettes il est déjà recommandé, par mesure de précaution, d’utiliser des zestes d’agrumes issus de l’agriculture biologique. Cependant comme nous l'avons expliqué précédemment, il n'y a aucune raison immédiate de s’inquiéter, même en ce qui concerne la consommation de zestes d’agrumes issus de l’agriculture conventionnelle. 

Sur base de l'évaluation des risques effectuée, je trouve que dans l’état actuel des choses la mise en place d’une politique en la matière n’est pas nécessaire. Pour répondre à cette évolution de la consommation et éliminer tout doute possible, le service du SPF Santé publique, compétent en la matière, entreprendra le suivi et les actions suivantes: