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Question écrite n° 5-10473

de Jan Roegiers (sp.a) du 26 novembre 2013

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

la participation d'ambassadeurs belges à des marches pour l'égalité des droits

Conseil des droits de l'homme ONU
profession diplomatique
minorité sexuelle
racisme
discrimination fondée sur l'orientation sexuelle
Europe centrale et orientale

Chronologie

26/11/2013Envoi question
4/2/2014Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-4131

Question n° 5-10473 du 26 novembre 2013 : (Question posée en néerlandais)

Dans l'ancien bloc de l'Est, des ambassadeurs issus de divers pays occidentaux - dont le Royaume-Uni - ainsi que nos représentants flamands prennent part à des marches pour la tolérance et l'égalité des droits de manière à témoigner leur soutien au groupe opprimé des lesbigays et à protester en même temps contre l'homophobie croissante dans ces pays.

Selon mes informations, les ambassadeurs belges n'ont -jusqu'à présent- pas encore participé à des marches ni à des manifestations de soutien de ce genre.

J'aimerais dans ce contexte avoir une réponse aux questions suivantes :

1) Est-il exact que les ambassadeurs belges n'ont jusqu'à présent pas encore participé à des marches ni à des manifestations de soutien réclamant l'égalité des droits pour les lesbigays et les transsexuels en Europe de l'Est ? Quelle en est le cas échéant la raison (une interdiction, un choix personnel...) ?

2) Existe-t-il une politique ou des directives relatives à la participation éventuelle d'ambassadeurs belges à des manifestations ou défilés comme par exemple une marche pour la tolérance ? Dans l'affirmative, en quoi consiste exactement cette politique ou que stipulent précisément ces directives ? Dans la négative, envisagez-vous d'en développer ?

3) Pensez-vous comme moi (et comme divers de vos collègues à l'étranger) que la participation à de telles manifestations constitue un signal fort dans la lutte contre l'homophobie et le racisme croissants en Europe de l'Est ?

Réponse reçue le 4 février 2014 :

1. Comme vous le savez, la Belgique est un précurseur mondial en matière de droits des personnes LGBTI. Les droits des personnes LGBTI sont et restent une de nos priorités en matière de politique des droits de l’homme. Au sein des organisations internationales, nous avons joué un rôle de précurseur sur ce dossier. Même dans nos contacts bilatéraux, il s’agit d’un sujet que nous ne cherchons pas à éluder. Dans tous nos contacts avec des pays tiers où les droits des personnes LGBTI ne sont pas respectés, nous plaidons systématiquement pour une application plus universelle des droits de l’homme en général et des droits des personnes LGBTI en particulier. Cela se fait aussi bien lors de contacts directs au plus haut niveau, que au travers du mécanisme « Universal Periodic Review » du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

2. Notre rôle de précurseur historique ne doit pas nous mener à l’autosuffisance. Même si de nombreuses avancées significatives ont eu lieu ces dernières années, nos services pointent encore régulièrement que le respect des droits LGBTI reste problématique dans de nombreux pays, y compris en Europe. C’est pourquoi la Belgique reste vigilante dans ce domaine. Nous avons ainsi activement participé à l’élaboration des nouvelles orientations européennes en matière de droits de l’homme des personnes LGBTI qui ont été acceptées par la Conseil Affaires Étrangères de juin 2013. Dans ces recommendations, la présence de représentants de l’Union européenne (UE) et de ses États membres à des « Pride Marches » est explicitement encouragée, ainsi que la décriminalisation de la participation à de telles manifestations publiques.

3. Vous avez raison : il est important de soutenir des initiatives bien ciblées qui visent à promouvoir la tolérance. Je peux vous confirmer que nos ambassades, situées dans des pays où de telles manifestations ont eu lieu ces derniers mois, y ont pris part activement. Ceci n’a cependant pas toujours eu lieu au niveau du chef de poste, souvent pour des raisons pratiques qui n’ont rien à voir avec notre politique en la matière. De plus, je tiens à vous informer que nos ambassadeurs ont, dans une série de pays ou des « Pride Marches » ou des « Pride Festivals » ont eu lieu ces derniers mois, signé des déclarations de soutien à ces événements publics.