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Question écrite n° 4-6440

de Sabine de Bethune (CD&V) du 11 janvier 2010

au ministre de la Coopération au développement

Aide budgétaire globale et sectorielle de 2008 à 2010 - Crédits - Rôle actif ou passif de la Belgique - Priorités

aide au développement
aide financière

Chronologie

11/1/2010Envoi question (Fin du délai de réponse: 11/2/2010)
12/2/2010Réponse

Question n° 4-6440 du 11 janvier 2010 : (Question posée en néerlandais)

Depuis quelques années, on recourt de plus en plus à l'aide budgétaire dans le cadre de la coopération au développement. L'aide budgétaire contribue, avec les revenus propres du pays partenaire et les contributions d'autres bailleurs de fonds, à soutenir les plans de développement pluriannuels nationaux et/ou sectoriels dans la lutte contre la pauvreté. En outre, des interventions concomitantes visant à développer la capacité des structures et systèmes de programmation financière et de contrôle des pays partenaires peuvent être menées.

L'aide budgétaire est mise soit directement, via un “ pooling ” avec d'autres bailleurs de fonds, à la disposition du pays partenaire, soit transite par un autre bailleur de fonds, dans le cadre de la coopération déléguée. Pour ce qui est du suivi collectif, les différents bailleurs de fonds se répartissent la tâche. La coopération belge joue un rôle actif, que ce soit ou non en tant que bailleur principal, concernant le suivi du programme et du dialogue politique ou est un partenaire discret.

1. Le ministre peut-il donner un aperçu des différents crédits octroyés en 2008 dans le cadre de l'aide budgétaire ?

2. De quel secteur ou aide budgétaire générale s'agit-il ?

3. Peut-il aussi, chaque fois, indiquer s'il s'agit d'un “ pooling ” avec d'autres bailleurs de fonds, d'une aide budgétaire directe ou “ déléguée ” ?

4. Peut-il aussi, chaque fois, préciser le rôle de notre pays : actif, en tant ou non que “ bailleur principal ” ou discret ?

5. Peut-il indiquer dans le cadre de quelle aide budgétaire générale ou sectorielle l'on pourvoit à une assistance technique ou à un développement de la capacité ?

6. Peut-il fournir les mêmes données pour les crédits déjà réalisés ou en cours d'exécution pour 2009 ?

7. Peut-il fournir les mêmes données concernant le budget 2010 ?

8. Peut-il fournir les mêmes données concernant chaque Programme indicatif de coopération conclu durant cette législature ? Quelle est la proportion de l'aide budgétaire par rapport à l'enveloppe totale octroyée pour chaque PIC ?

9. Utilise-t-il une clé de répartition déterminée pour l'octroi des moyens à l'aide budgétaire dans le cadre de l'enveloppe allouée à un PIC ?

10. Certains secteurs ou thèmes bénéficient-ils prioritairement de l'aide budgétaire ?

11. À quels critères un pays doit-il satisfaire pour avoir droit à l'aide budgétaire?

12. Certains crédits alloués à certains pays ont-ils déjà été suspendus ? Dans l'affirmative, pour quelles raisons ?

Réponse reçue le 12 février 2010 :

1. En 2008, les engagements suivants ont été approuvés :

Pays

Secteur

Montant

Rôle

AT

Burundi

Fonds commun enseignement

5 MEuros

Actif

1 expert CTB

Burundi

Fonds fiduciaire multidonateurs via la BM (AB générale)

4 MEuros

Silencieux

Néant

Ouganda

Fonds commun autorités locales

4 MEuros

Actif

1 expert CTB

Ouganda

Soins de santé de base - sectoriel direct

10 MEuros

Donateur principal

1 expert CTB

Pérou

Système de santé - sectoriel direct

3 MEuros

Donateur principal

1 expert CTB

2. Voir ci-dessus.

3. Voir ci-dessus.

Dans le vadémécum de l’aide budgétaire il est d’ailleurs indiqué que la Coopération belge au développement ne peut participer à un programme d’aide budgétaire qu’à condition de collaborer avec au moins un autre donateur.

4. Voir ci-dessus.

5. Voir ci-dessus.

6.

Pays

Secteur

Montant

Rôle

AT

Mozambique

Fonds commun aide budgétaire générale, coopération déléguée via la COM

12 MEuros

Silencieux

Néant

Rwanda

Fonds commun Justice, coopération déléguée via les Pays-Bas

5 MEuros

Silencieux

Néant

Tanzanie

Autorité locale – sectoriel direct

2 + 27 MEuros

Actif, Donateur principal en 2010

2 experts CTB

7. La planification de l'aide budgétaire pour 2010 est la suivante :

Pays

Secteur

Montant

Rôle

AT

Bolivie

Fonds commun soins de santé de base

10 MEuros

Actif

2 experts CTB

Rwanda

Soins de santé de base – sectoriel direct

5 MEuros

Donateur principal

2 experts CTB

Mozambique

Fonds commun réforme fiscale

3 MEuros

Actif

1 expert CTB

Mozambique

Informatisation de la gestion financière de l’État, coopération déléguée via la Norvège

2,5 MEuros

Silencieux

Néant

Ouganda

Soins de santé de base –sectoriel direct

10 MEuros

Actif

1 expert CTB

Ouganda

Enseignement, sectoriel direct

12 MEuros

Actif

1 expert CTB

Pérou

Système de santé –sectoriel direct

6 MEuros

Donateur principal

1 expert CTB

Vietnam

Fonds commun enseignement

5 MEuros

Actif

1 expert CTB

8.

Pays

PIC

Aide budgétaire

% du PIC


Bénin

2008-2011

6 MEuros, général ou sectoriel, à définir

11,5


Bolivie

2008-2011

10 MEuros, santé

25


Burundi

2010-2013

Néant – reste à définir



RDC

2010-2013

Néant



Mali

2009-2012

Néant – reste à définir



Maroc

2010-2013

6 MEuros, dans l’agriculture, à examiner

7,5


Mozambique

2009-2012

12 MEuros AB générale, coopération déléguée via la COM

2,5 MEuros gestion des finances de l’État, coopération déléguée via la Norvège

30


Niger

2009-2012

12 MEuros fonds commun santé, à examiner

23


Ouganda

2009-2012

20 MEuros sectoriel santé

12 MEuros sectoriel enseignement

50


Palestine

2008-2011

Néant



Pérou

2010-2013

6 MEuros sectoriel santé

15


Sénégal

2010-2013

Néant



Tanzanie

2010-2013

27 MEuros, sectoriel administrations locales

45




9. Les critères (voir 11) sont analysés durant l’élaboration du dossier de base (phase d'analyse) pour le futur programme indicatif de coopération (PIC). En cas d’éligibilité du pays et si la formule de l’aide budgétaire est proposée par le partenaire, un maximum de 50 % de l’enveloppe est réservé à l’aide budgétaire dans un ou deux secteurs. L’aide budgétaire générale est plutôt l’exception et se fait uniquement par la coopération déléguée avec l’Union européenne ou la Banque mondiale.

10. Les secteurs dépendent des secteurs retenus dans le PIC. Cependant, dans la pratique, l'aide budgétaire est principalement utilisée dans les domaines des soins de santé, de l'enseignement et du soutien aux autorités locales.

11. a. garanties minimales en matière de bonne gestion par les autorités du pays bénéficiaire : la gestion est mesurée annuellement par la Banque centrale à l’aide de l'Indice d'Allocation des Ressources de l'AID (IRAI); à l'échelle de cet indice, les pays se voient attribuer une notation de 1 (mauvaise gestion durant des années) à 6 (bonne gestion durant des années), une valeur moyenne est calculée pour les 16 variables, subdivisées en 4 sections. Seuls sont éligibles à l'aide budgétaire de la Belgique les pays dont la notation en matière de Gestion et Institutions du secteur public de l'IRAI est supérieure à 2,5.

b. stabilité macro-économique : seuls les pays qui n'ont pas emprunté auprès du FMI (parce que les équilibres macro-économiques sont sous contrôle), ou dont le programme est en phase (on track) avec le FMI sont éligibles à l'aide budgétaire.

c. présence d'une concertation multidonateurs : la Belgique fait appel à l'aide budgétaire uniquement si la Commission européenne et/ou la Banque mondiale affecte déjà des fonds à l'aide budgétaire et lorsqu'il est possible de collaborer avec au moins un autre donateur bilatéral.

d. fiabilité du système de gestion des finances publiques : l'analyse est faite sur la base :

12. Aucun crédit octroyé à un pays spécifique n'a, à ce jour, été suspendu.

L'une des sanctions possibles à la suite de la crise politique au Niger est la suspension de l'aide budgétaire. Provisoirement, l'aide est uniquement reportée dans l'attente des résultats du dialogue politique entre l'Union européenne et le Niger (dans le cadre des accords de Lomé).