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Question écrite n° 4-5869

de Paul Wille (Open Vld) du 7 décembre 2009

au ministre pour l'Entreprise et la Simplification

Indice global de compétitivité - Faible résultat de la Belgique - Mesures

compétitivité
politique économique

Chronologie

7/12/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 8/1/2010)
11/2/2010Réponse

Réintroduction de : question écrite 4-4396

Question n° 4-5869 du 7 décembre 2009 : (Question posée en néerlandais)

Selon le Forum économique mondial, qui a procédé à la comparaison de 133 pays au moyen de l'indice global de compétitivité, la Belgique à grimpé de la dix-neuvième à la dix-huitième place. Désormais, la Suisse est le meilleur pays pour y avoir une entreprise. Les États-Unis ont reculé de la première à la deuxième place.

Selon les chercheurs, le résultat de la Belgique est assez faible. Les réponses des personnes interrogées sont peu flatteuses pour les pouvoirs publics. Les cinq principaux problèmes qui se posent pour faire des affaires en Belgiques sont, selon l'étude : restrictive labor regulations, tax rates, inefficient government bureaucracy, access to financing et tax regulations.

Vu ce qui précède, je souhaite une réponse aux questions suivantes.

Le ministre a-t-il connaissance de l'indice global de compétitivité? La Belgique peut-elle se satisfaire de la dix-huitième place?

Quelle politique le ministre propose-t-il pour permettre une amélioration concernant les restrictive labor regulations, tax rates, inefficient government bureaucracy, access to financing et tax regulations?

Réponse reçue le 11 février 2010 :

J’ai l’honneur de communiquer à l’honorable membre ce qui suit :

J’ai pris connaissance avec grand intérêt de la dernière édition du Global Competitiveness Report du World Economic Forum (WEF). Ce Forum publie annuellement depuis 2005 un indice de compétitivité globale des pays. L’indice est construit principalement sur base des résultats d’une enquête auprès d’un échantillon représentatif de chefs d’entreprises issus des différents pays analysés et de statistiques officielles. Il reflète donc avant tout l’appréciation subjective des répondants. Il constitue néanmoins une référence en matière de mesure comparative de la compétitivité, au même titre que le World Competitiveness Yearbook publié par l’International Institute for Management Development depuis vingt ans.

Comme vous le savez, l’indice global de compétitivité est un indice composite, à savoir une moyenne pondérée de différents indicateurs répartis en douze piliers. Ces indicateurs ne mesurent pas uniquement la compétitivité économique mais couvrent, selon les auteurs du rapport, l’ensemble des facteurs qui déterminent la productivité d’un pays. L’intérêt de l’indice réside dans le fait qu’il agrège des indicateurs relevant de la compétitivité structurelle (tels que le capital humain, le fonctionnement des marchés de biens et de services et du marché du travail et l’innovation) et des indicateurs relevant de la compétitivité prix (tels que la productivité et les coûts des facteurs de production).

L’indice de compétitivité globale place la Belgique à la dix-huitième place sur cent trente trois pays à travers le monde en 2009-2010. La performance de la Belgique est particulièrement remarquable pour les indicateurs de qualité de l’enseignement et du système d’éducation, de formation professionnelle, de simplicité et de rapidité des formalités liées à la création d’entreprises, de qualité des institutions de recherche scientifique et de collaboration entre les universités et l’industrie en matière de Recherche et Développement. La Belgique se hisse dans le top 10 mondial sur chacun de ces critères.

Si la trajectoire de la Belgique est favorable puisqu’elle a gagné deux places au classement depuis 2007, elle reste toutefois pénalisée par l’ampleur de sa dette publique qui continue d’affecter sa stabilité macroéconomique, le niveau élevé de la pression fiscale et la rigidité sur le marché du travail. Il importe également d’être attentif au fait que les trois principaux partenaires commerciaux de la Belgique à savoir l’Allemagne (7ème position), les Pays-Bas (10ème position) et la France (16ème position) sont mieux classés.

Il convient donc de continuer à œuvrer à l’amélioration de la position compétitive de la Belgique en agissant sur l’ensemble des facteurs qui peuvent y contribuer. J’y prends une part active dans le cadre de mes compétences. L’autorité belge de la concurrence a été renforcée et nous travaillons à l’optimalisation de la collaboration entre l’autorité de la concurrence et les régulateurs sectoriels et ce, afin de garantir un fonctionnement efficace du marché des biens et services au service des consommateurs et de l’innovation. Le chantier de la simplification administrative se poursuit en vue de rendre les procédures administratives toujours plus simples et rapides, tant pour les citoyens que pour les entreprises. Aussi, de nombreuses réalisations concrètes ont déjà été engrangées : la Belgique est le pays européen où les formalités liées à la création d’une entreprise sont les plus rapides ; la Banque Carrefour des entreprises joue un rôle fondamental dans la simplification des services publics électroniques aux entreprises.

En ce qui concerne l’appropriation et l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication (TIC) et de l’Internet, qui constituent l’un des facteurs de compétitivité mesurés par l’indice de compétitivité globale du WEF, les plans PC et Internet lancés en mai dernier devraient inciter davantage de citoyens à s’équiper d’un PC et à utiliser une connexion Internet à un prix avantageux.

Le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile ainsi qu’à l’Internet haut débit constituent également deux indicateurs de l’indice de compétitivité globale. Pour le premier, le WEF considère que la performance de la Belgique constitue un désavantage compétitif. L’attribution prochaine d’une quatrième licence UMTS permettra sans nul doute de dynamiser le marché belge de la téléphonie mobile et de diminuer les prix des services. Par ailleurs, je continuerai à mener une politique proactive afin de stimuler la concurrence sur le marché de l’Internet haut débit, d’améliorer la qualité des services et de faire baisser les prix. Une consultation du secteur concernant les options stratégiques pour promouvoir le développement du marché belge du haut débit a été organisée en avril dernier.

La performance de la Belgique est globalement satisfaisante surtout si l’on tient compte des handicaps cités plus haut. Toutefois, il convient de poursuivre nos efforts visant au renforcement structurel de notre économie.