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Question écrite n° 4-3259

de Louis Ide (Indépendant) du 27 mars 2009

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami) - Feed-back en matière d’antibiotiques - Répartition régionale - Chiffres pour l’année 2008

Institut national d'assurance maladie-invalidité
antibiotique
statistique officielle
répartition géographique

Chronologie

27/3/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 30/4/2009)
25/11/2009Dossier clôturé

Réintroduite comme : question écrite 4-5246

Question n° 4-3259 du 27 mars 2009 : (Question posée en néerlandais)

Par le passé, j’ai déjà adressé au ministre de la Santé publique la question écrite n° 4-138 relative au feed-back en matière d’antibiotiques. Il est utile de revenir sur le sujet et de suivre son évolution à l’aide de chiffres plus récents. La prescription inadéquate d’antibiotiques entraîne en effet une surconsommation. La surconsommation n’a pas seulement un impact sur le budget des médicaments mais, plus grave encore, elle donne à son tour lieu à une plus grande résistance ou à des bactéries résistantes. Cela a des répercussions considérables sur la santé publique. Il s’agit d’un problème mondial et régional.

En consultant les rapports annuels de l’European Surveillance of Antimicrobial Consumption (ESAC), on constate que plus on se dirige vers le nord de l’Europe, plus la consommation d’antibiotiques est faible et plus les bactéries sont encore sensibles. Plus on va vers le sud, plus les bactéries deviennent résistantes et plus la consommation d’antibiotiques est forte. Plus on se trouve au nord, plus on utilise de « vieux » antibiotiques à spectre étroit ; plus on se trouve au sud, plus on prescrit de « nouveaux » antibiotiques à large spectre.

En ce qui concerne le staphylocoque doré résistant à la méthicilline (SDRM), la situation en Belgique se dégrade depuis quelques années : la Belgique adopte à cet égard un profil « latin » (rapport de l’ESAC de 2006). Les Pays-Bas auraient plutôt un profil « scandinave » ou « calviniste ». Le SDRM est lié, entre autres facteurs, à l’utilisation d’antibiotiques. Selon l’Institut scientifique de santé publique, on dénombre 2,4 SDRM pour 1000 hospitalisations en Flandre, 3,9 en Wallonie et 7,8 à Bruxelles. L’Enterobacter Aerogenes multiresistant (MREA) se rencontre également plus fréquemment en Belgique francophone. Cela laisse présumer une consommation plus élevée d’antibiotiques, principalement au sud de la frontière linguistique, consommation qui représente en outre un coût énorme pour la société.

Au total, la Wallonie consommerait 30% d’antibiotiques en plus que la Flandre (Journal du Médecin, 2001). La frontière linguistique marque une rupture en matière de soins entre la Flandre et la Wallonie, et même au niveau de l’Europe, constatation qui est d’ailleurs confirmée par D. Monnet (Copenhague).

En décembre 2007, l’Inami a envoyé un feed-back à 10.063 médecins généralistes et à 70 maisons médicales concernant leur comportement prescripteur en matière d’antibiotiques. Ce feed-back avait trois objectifs :

- informer les médecins généralistes sur les recommandations scientifiques les plus récentes par rapport à la prescription ambulatoire de traitements anti-infectieux ;

- fournir des chiffres sur le propre comportement prescripteur en matière de médicaments ;

- stimuler une utilisation rationnelle d’antibiotiques, essentielle pour enrayer l’augmentation de la résistance microbienne.

Cependant, ces chiffres ne sont que des chiffres nationaux. C’est pourquoi je souhaite poser les questions suivantes à la ministre :

1. Quels sont les chiffres de ce feed-back pour les différentes régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles) ? En d’autres termes, je voudrais obtenir une ventilation complète par région de toutes les classes thérapeutiques d’antibiotiques telles qu’elles sont utilisées dans le programme de feed-back et ce, pour l'année 2008.

2. La ministre peut-elle ventiler les chiffres selon qu’il s’agit des médecins généralistes, d’une part, et des maisons médicales, d’autre part, et ce, pour l'année 2008 ?

3. Quels sont les chiffres de ce feed-back pour les différentes provinces ? En d’autres termes, je souhaiterais obtenir une ventilation complète par province pour toutes les classes thérapeutiques d’antibiotiques telles qu’elles sont utilisées dans le programme de feed-back et ce, pour l'année 2008.

4. La ministre peut-elle ventiler ces chiffres provinciaux selon qu’il s’agit des médecins généralistes, d’une part, et des maisons médicales, d’autre part, et ce, pour l'année 2008 ?