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Question écrite n° 4-2979

de Margriet Hermans (Open Vld) du 6 février 2009

à la ministre des PME, des Indépendants, de l'Agriculture et de la Politique scientifique

Musées royaux des Beaux-Arts (MRBA) - Musée d'Art ancien - Tableaux entreposés dans la réserve - Dommages

musée
Institut royal du patrimoine artistique
protection du patrimoine
climatisation

Chronologie

6/2/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 12/3/2009)
11/3/2009Réponse

Question n° 4-2979 du 6 février 2009 : (Question posée en néerlandais)

Au Musée d'art ancien de Bruxelles, une partie considérable des œuvres conservées dans la réserve ont été endommagées par la sécheresse. Il s'agit de tableaux qui se trouvaient temporairement en réserve. Ces tableaux nécessitent pour leur bonne conservation une température constante de 20° centigrades et un taux d'hygrométrie constant de 55%.

Il ressort de l'enquête interne que l'entreprise qui est chargée par la Régie des bâtiments de veiller à la climatisation du musée, a laissé le taux d'hygrométrie tomber à 28 pour cent entre le 20 novembre 2008 et le 15 janvier 2009 du fait qu'une sonde mesurant les conditions climatiques était défectueuse.

Les dégâts sont énormes. Ce sont principalement les peintures sur bois qui présentent des boursouflures dans la couche de peinture. Par ailleurs, sur certaines œuvres on observe également des craquelures et des fissures. Les œuvres de grands peintres comme Jan Van Eyck, Hieronymus Bosch ou Hans Memling ont été épargnées, mais quelques primitifs de grande valeur des 15e, 16e et 17e siècles ont subi des dommages.

L'Institut royal du patrimoine artistique (IRPA) a déjà opéré un inventaire provisoire et réparé les dommages aux peintures. Jusqu'à présent 150 des 842 œuvres ont été contrôlées : 10 à 15 pour cent ont subi des dommages. L'IRPA aurait encore besoin d'une semaine au moins pour contrôler tous les tableaux. Dans une étape ultérieure, une deuxième vérification sera réalisée. Entre-temps, on a appliqué des bandes adhésives sur plusieurs grands tableaux pour stabiliser les boursouflures.

Lorsque toutes les œuvres auront été contrôlées, on pourra mesurer l'étendue des dégâts avec précision. Quoique nous n'en ayons encore aucune idée, le directeur du Musée royal des beaux-arts (MRBA) estime que les coûts seront très élevés. Tant le Musée d'art ancien que la firme concernée se renvoient la responsabilité. Si la firme est reconnue responsable, elle paiera les frais. Dans le cas contraire, ce sera l'État qui les assumera.

Voici mes questions :

1. Le ministre est-il au courant de la situation actuelle, à savoir le nombre d'œuvres endommagées et la question de savoir qui porte la responsabilité des dommages ?

2. Peut-il donner une liste détaillée reprenant les œuvres endommagées (liste des peintres et des tableaux) mais aussi les dégâts qu'elles ont subis et une estimation des coûts de restauration ?

3. À combien le dommage total est-il évalué ?

4. Restaurera-t-on toutes les œuvres, combien de temps prendra la restauration et combien d'heures de travail par homme cette restauration nécessitera-t-elle?

5. Quels sont les critères utilisés par la Régie des bâtiments pour choisir une entreprise chargée de la climatisation d'un musée ?

6. J'ai entendu dire que dans l'adjudication pour la climatisation seul le prix entrait en considération et que les conditions d'expérience pertinente, de contrôle de qualité,... imposées étaient trop faibles. Le ministre pense-t-il comme moi qu'à l'avenir il faudra tenir davantage compte des exigences particulières de conservation des collections de musée afin d'éviter de pareilles catastrophes. S'il le pense, peut-il s'en expliquer? À l'inverse, quelles mesures estime-t-il opportun de prendre afin d'éviter autant que possible de tels incidents ?

7. Comment pareils dommages peuvent-ils être évités ?

Réponse reçue le 11 mars 2009 :

1. Un second rapport m’a été transmis le 16 février 2009 par le président du Service public de programmation (SPP) Politique scientifique et le directeur général des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB). Suivant celui-ci, «208 œuvres ont fait l’objet d’une intervention de consolidation provisoire de la couche picturale». Le rapport met en cause la responsabilité de la firme chargée des mesures de contrôle des installations de climatisation. Nous lançons actuellement une action pour le dommage causé.

2. Il n’y a pas encore de liste complète précisant les dégâts subis par chacune des œuvres, le coût et la durée de la restauration. L’Institut royal du patrimoine artistique devrait communiquer ce document prochainement.

3. Voir 2.

4. Voir 2.

5. Le choix de la firme a fait l’objet d’un appel d’offres restreint. Le marché a donc été attribué en fonction de différents critères dont les références, le personnel employé, le prix, etc.

6. Voir 5.

7. Une analyse est en cours. Le Conseil scientifique des MRBAB a déjà proposé différentes mesures pour renforcer encore les procédures de contrôle en vigueur.