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Question écrite n° 4-2863

de Alain Destexhe (MR) du 22 janvier 2009

à la ministre des PME, des Indépendants, de l'Agriculture et de la Politique scientifique

Musée Magritte - Futures collections - Origine

musée

Chronologie

22/1/2009Envoi question (Fin du délai de réponse: 26/2/2009)
20/2/2009Réponse

Question n° 4-2863 du 22 janvier 2009 : (Question posée en français)

Pourriez-vous me dire d'où vont provenir les futures collections du musée Magritte ? Quel en sera l'ampleur ? Combien de toiles, esquisses, dessins, …, vont l'occuper ?

Réponse reçue le 20 février 2009 :

Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB) inaugurent le 2 juin 2009 le Musée Magritte dans une aile de leurs bâtiments, située Place royale dans l’ancien hôtel Altenloh. Sur cinq niveaux comptabilisant 2 500 m² sera montrée la plus grande collection au monde d’œuvres de René Magritte. Cette collection a débuté en 1953 par l’achat du tableau Le Retour (1940, inv. 6667) suivi, en 1954, par L’Empire des lumières (1954, inv. 6715). À la mort de René Magritte en 1967, les MRBAB possédaient déjà sept œuvres du peintre qui seront complétées par d’autres achats et dons, dont celui de Germaine Kieckens en 1984 (Le Baiser, 1938, inv. 10.229), suivi du legs de sa veuve Georgette Magritte en 1986 (huit œuvres) et, en 1994, du legs d’Irène Hamoir, comportant pas moins de nonante-huit œuvres, toutes techniques confondues. La même année, les MRBAB achètent L’Usage de la parole, (1929 inv. 11.530), complétant ainsi la diversité de leurs collections Magritte par un « tableau-mot ». En 1995, les MRBAB achètent chez Christie’s à New York une œuvre majeure de Magritte : Le Joueur secret (1927, inv. 11.631) qui enrichit ainsi leurs collections de la plus grande toile jamais produite par l’artiste. À l’issue de la vente, dans un communiqué de presse, les MRBAB précisèrent que, dorénavant, ils sont devenus « l’institution publique la plus riche au monde en œuvres de René Magritte : quarante-trois peintures, nonante et une gouaches et dessins, cinq objets, onze estampes et affiches ». Toujours en 1995 la province de Brabant fait don au Musée de Shéhérazade, (1948 inv. 11566). Par la suite, d’autres dons et achats viendront encore compléter ces collections, comme le don de Maurice Rapin et Mirabelle Dors en 1997, suivi de l’acquisition en 2001 de L’Écuyère (1922, inv. 12.100). Les collections Magritte comportent dès lors : quarante-cinq peintures, nonante-deux gouaches et dessins, cinq objets, onze estampes et affiches ainsi que un typo photographique et un portfolio de seize photographies.

À ces achats il faut encore ajouter des dépôts consentis à long terme par la Communauté française de Belgique qui a acquis en 1987 une série d’œuvres lors de la vente de la succession Magritte : Les Grâces naturelles, bronze, 1967, La Belle captive, gouache, 1965, La Joconde, gouache, 1964, La Reconnaissance infinie, gouache, 1946, La Race blanche, bronze, 1967, Rochers dans une chambre, gouache, circa années 50, Alice au Pays des Merveilles, gouache, 1952, L’Analogie, crayon de couleurs, circa années 40. Enfin, en décembre 2008, la Fondation Roi Baudouin a également mis en dépôt une série de dessins de René Magritte provenant du Fonds Jacqueline Delcourt-Nonkels. Le nombre de dépôts à long terme se porte donc à vingt-trois œuvres.

Enfin, il faut aussi tenir compte de la collection des Archives de l’Art contemporain en Belgique, service dépendant des MRBAB, dont un des noyaux forts est Magritte et le surréalisme qui seront mis en valeur par la richesse de leurs documents constitués, entre autres, de : quarante films amateurs réalisés par René Magritte dans les années 50 et 60, cinquante-sept partitions de musique illustrées par Magritte, quarante-cinq tracts auxquels le peintre a apposé sa signature, cent trente-quatre photographies vintage, deux cent quatre-vingt-cinq retirages photographiques, cent cinquante-quatre lettres de Magritte dont vingt-neuf illustrées, quarante-et-unes cartes postales, soixante-neuf cartons d’invitation,…

Outre le nombre important d’œuvres et d’archives de René Magritte conservées aux MRBAB, cette collection se distingue par sa diversité : elle en effet la seule au monde à avoir tant des œuvres typiquement magrittiennes, que des œuvres de la période « vache » et du « surréalisme en plein soleil », de même que les œuvres dites historiques après la découverte de De Chirico, des tableaux-mots, etc., auxquels il faut ajouter les affiches, les partitions de musique, les films amateurs de Magritte,…

Enfin, en ce qui concerne l’accrochage du Musée Magritte, celui-ci montrera seulement une partie des œuvres des collections des MRBAB afin de procéder à un roulement, capital en ce qui concerne la préservation des œuvres sur papier. De nombreux privés et institutions publiques ont ainsi accepté de mettre en dépôt leurs œuvres pour une durée d'un an minimum. Outre celles provenant de particuliers, une série a été déposée par l’Université libre de Bruxelles, le Musée communal d’Ixelles, Fortis Insurance Belgium, P&V Assurances SCRL, The Belgian American Educational Foundation et la Communauté française de Belgique.

En plus d’un nombre important d’archives, de photographies et d’ouvrages, le Musée Magritte présentera aux cimaises cent quarante-neuf œuvres dont septante-cinq peintures, cinquante-huit gouaches et dessins, cinq sculptures, trois objets, sept estampes et affiches et un typon photographique. Sur les cent quarante-neuf œuvres exposées, nonante-huit proviennent directement des collections des MRBAB. Ces chiffres sont arrêtés au 16 février 2009 et, d’ici l’ouverture, pourront être légèrement modifiés car le plan d’accrochage peut encore évoluer.