Est-il encore besoin de rappeler ce qu'est «TikTok»? Ces dernières années, cette application chinoise de partage de vidéos de quinze secondes a réussi à prendre une place de premier choix dans le monde des réseaux sociaux et, par conséquence, dans le monde.

Si près d'un tiers de ses utilisateurs actifs seraient des adolescents, nombre de responsables politiques de Belgique et d'ailleurs sont également présentes sur «TikTok». Tout récemment, alors qu'il était auditionné au Sénat, le professeur de l'Université catholique de Louvain (UCL) Tanguy Struye de Swielande déclarait que «beaucoup de personnalités politiques utilisent «TikTok» alors que la Sûreté de l'État demande de ne plus l'utiliser». Il complétait son propos en ajoutant qu'il était intéressant de voir que l'on participait ainsi à l'ingérence de puissances étrangères de manière passive.

Le problème tient, sans surprise, non pas au contenu des vidéos postées mais bien à la confidentialité et à la sécurisation des données que l'on partage, consciemment ou non, lorsqu'on utilise «TikTok».

Permettez-moi donc de vous faire part des interrogations suivantes:

1) Avez-vous déjà été averti par la Sûreté de l'État des risques inhérents à l'usage de «TikTok»?

2) Combien de membres de votre gouvernement sont-ils des utilisateurs de «TikTok»? De qui s'agit-il, plus précisément?

3) Existe-t-il des règles et impératifs à respecter en matière d'utilisation des réseaux sociaux au sein de votre gouvernement?

4) Les membres de votre équipe de collaborateurs sont-ils autorisés à utiliser «TikTok»? Avec quelles éventuelles limites?

5) Compte tenu des critiques et mises en garde régulières à propos des risques inhérents à l'usage de «TikTok», quelle est votre appréciation de la pertinence de l'utilisation de «TikTok» par des ministres ou des secrétaires d'État, dont les missions et responsabilités sont, par définition, particulièrement importantes voire confidentielles?

Ce sujet est bien transversal de par son importance en matière démocratique et de sûreté de l'État.