SÉNAT DE BELGIQUE BELGISCHE SENAAT
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Session 2015-2016 Zitting 2015-2016
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1 aôut 2016 1 augustus 2016
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Question écrite n° 6-1015 Schriftelijke vraag nr. 6-1015

de Bert Anciaux (sp.a)

van Bert Anciaux (sp.a)

à la secrétaire d'État à la Lutte contre la pauvreté, à l'Égalité des chances, aux Personnes handicapées, et à la Politique scientifique, chargée des Grandes Villes, adjointe au Ministre des Finances

aan de staatssecretaris voor Armoedebestrijding, Gelijke Kansen, Personen met een beperking, en Wetenschapsbeleid, belast met Grote Steden, toegevoegd aan de Minister van Financiën
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Établissements scientifiques - Restes humains - Exposition - Recherche scientifique - Restitution aux pays d'origine - Législation Wetenschappelijke instellingen - Menselijke resten - Tentoonstelling - Wetenschappelijk onderzoek - Teruggave aan de landen van oorsprong - Wetgeving 
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établissements scientifiques et culturels fédéraux
recherche scientifique
musée
archéologie
anthropologie sociale et culturelle
bien culturel
commerce d'organes
médecine légale
cimetière
répertoire
zoologie
droit à l'intégrité physique
déontologie professionnelle
mort
federale wetenschappelijke en culturele instellingen
wetenschappelijk onderzoek
museum
archeologie
sociale en culturele antropologie
cultuurgoed
handel in organen
forensische geneeskunde
begraafplaats
zaakregister
zoölogie
recht op lichamelijke integriteit
beroepsdeontologie
dood
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1/8/2016Verzending vraag
(Einde van de antwoordtermijn: 1/9/2016)
31/8/2016Antwoord
1/8/2016Verzending vraag
(Einde van de antwoordtermijn: 1/9/2016)
31/8/2016Antwoord
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Question n° 6-1015 du 1 aôut 2016 : (Question posée en néerlandais) Vraag nr. 6-1015 d.d. 1 augustus 2016 : (Vraag gesteld in het Nederlands)

Des restes humains sont conservés dans plusieurs établissements scientifiques fédéraux, officiellement à des fins de recherche scientifique. En pratique, ces restes humains ne font guère l'objet de recherches et sont conservés comme des curiosités dans des dépôts ou autres lieux de stockage. Il arrive de temps en temps qu'ils soient présentés au public. Il s'agit de momies, de crânes mais aussi de moitiés de squelettes humains ou de squelettes entiers.

J'ignore si des lois ou décrets régissent la conservation ou le stockage de restes humains et si ceux-ci font aussi l'objet de règles de conduite mais cela me paraît tout à fait nécessaire. Il importe par ailleurs de discuter sérieusement avec les Communautés du traitement correct à réserver aux restes humains, qu'ils soient ou non destinés à des analyses, à la recherche scientifique, à une étude culturelle ou simplement à être conservés et exposés.

Les établissements scientifiques fédéraux et les institutions des Communautés ont-ils conclu des accords au sujet de la conservation et de l'exposition de restes humains?

La secrétaire d'État a-t-elle connaissance d'un code de conduite ou de règles légales ou décrétales concernant la conservation et l'exposition de restes humains?

Ces règles ont-elles été élaborées en concertation avec les Communautés? Si ce n'est pas le cas, la secrétaire d'État compte-t-elle encore organiser cette concertation?

Existe-t-il des inventaires de ces restes humains? Existe-t-il des inventaires communautaires des restes humains que possèdent les Communautés ou des institutions qui en dépendent?

Existe-t-il des règles s'appliquant aux personnes privées qui sont en possession de restes humains?

Combien de restes humains les établissements scientifiques fédéraux possèdent-ils? Je souhaiterais obtenir une description détaillée de ces restes humains pour chacun des établissements.

Ces restes humains ont-ils également été numérisés ou photographiés et, si oui, qu'advient-il de ces fichiers ou photographies?

Est-il vrai que le Musée royal de l'Afrique centrale conserve des corps d'habitants du Congo? Qu'en fait-il? Comment ces corps sont-ils conservés?

Ces corps et restes humains sont-ils prêtés à des institutions des Communautés ou à d'autres organismes ou musées? Si oui, lesquels? Quel usage en fait-on alors?

La restitution des corps et restes humains à leur pays d'origine ne serait-elle pas un gage d'humanité et de respect? Ils pourraient y être inhumés avec respect plutôt que d'être conservés ici sans le moindre égard dans des armoires et des tiroirs?

Comment éviter que les corps et restes humains que possèdent les établissements scientifiques fédéraux soient traités sans ménagement?

Des accords de coopération ont-ils été conclus avec des universités pour que ces restes humains fassent l'objet d'études? Les Communautés y ont-elles été associées?

 

In verschillende federale wetenschappelijke instellingen worden menselijke resten bewaard. Officieel is dit met het oog op wetenschappelijk onderzoek. In de praktijk gebeurt daar echter niet al te veel mee en worden deze menselijke resten als curiosa bewaard in depots of andere opslagruimten. Nu en dan worden menselijke resten tentoon gesteld. Het gaat over mummies, schedels allerlei, maar ook halve en hele menselijke lichamen enz.

Het is me niet duidelijk of er wetten of decreten bestaan aangaande het bewaren of opslaan van menselijke resten. Het is me niet duidelijk of daar ook gedragsregels rond bestaan. Maar de nood daaraan lijkt me wel duidelijk. Ook is het belangrijk dat er ernstig overleg met de Gemeenschappen wordt opgestart met het oog op het correct behandelen van menselijke resten, al dan niet met het oog op onderzoek, wetenschappelijk onderzoek, cultureel onderzoek, maar ook met het oog op de bewaring en tentoonstelling ervan.

Werden er aangaande het bewaren en tentoon stellen van menselijke resten afspraken gemaakt tussen de federale wetenschappelijke instellingen en instellingen van de Gemeenschappen?

Heeft de staatssecretaris weet van een gedragsregel of wettelijke of decretale regels aangaande het bewaren of tentoonstellen van menselijke resten?

Zijn deze regels in overleg met de Gemeenschappen tot stand gekomen? Zo neen, wil de staatssecretaris dit vooralsnog organiseren?

Zijn er inventarissen van deze menselijke resten? Zijn er gemeenschappelijke inventarissen van de menselijke resten die in het bezit zijn van de Gemeenschappen of van instellingen die afhangen van de gemeenschappen?

Zijn er regels die gelden voor particulieren die in het bezit zijn van menselijke resten?

Hoeveel menselijke resten zijn in het bezit van de federale wetenschappelijke instellingen? Graag een gedetailleerde beschrijving van deze menselijke resten per instelling.

Werden deze menselijke resten ook gedigitaliseerd of gefotografeerd en zo ja, wat gebeurt daarmee?

Klopt het dat in het Afrikamuseum lijken van inwoners van Kongo bewaard worden? Wat gebeurt daarmee? Hoe zijn deze lijken opgeborgen?

Worden deze lijken en menselijke resten uitgeleend aan instellingen van de Gemeenschappen of aan andere instellingen en musea en zo ja, aan welke? Wat wordt daarmee dan gedaan?

Zou het niet getuigen van enige menselijkheid en respect om menselijke lichamen en resten van menselijke lichamen terug te zenden naar de landen van oorsprong om daar op een respectvolle wijze begraven te worden ipv hier onrespectvol in kasten en schuiven te leggen?

Hoe kan men voorkomen dat er gesold wordt met menselijke resten en lijken die in het bezit zijn van de federale wetenschappelijke instellingen?

Werden er samenwerkingsovereenkomsten opgezet met universiteiten aangaande onderzoek rond deze menselijke resten? Werden de gemeenschappen daarbij betrokken?

 
Réponse reçue le 31 aôut 2016 : Antwoord ontvangen op 31 augustus 2016 :

1) La question concernant la conservation et l'exposition des restes humains relèvent de directives applicables tant aux musées fédéraux que communautaires (cf. la dernière édition du Routledge Handbook of Archeological Remains and Legislation (2011) et du chapitre consacré en partie à l’état de la question en Belgique).

2) & 3) Les Établissements scientifiques fédéraux (ESF) respectent à ce propos les directives internationales, notamment les recommandations édictées par le Conseil international des musées (ICOM) de l'UNESCO.

4) Il n’existe pas d’inventaire commun des restes humains conservés en Belgique. Ceux qui se trouvent dans les ESF sont portés à l'inventaire, comme le reste des œuvres, artefacts ou spécimens conservés. Il faut noter qu'à l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRScNB), aux Musées royaux d'art et d'histoire (MRAH) et au Musée royal d'Afrique centrale (MRAC), les restes humains d'origine non belge sont principalement le résultat d'envois, d'échanges, de dons ou dépôts de la part de tiers (particuliers, personnel diplomatique, autres ESF, sociétés savantes).

On rappellera qu’il faut faire la distinction entre plusieurs catégories de restes humains :

a) les restes issus de fouilles archéologiques qui ne ressortissent plus à des contextes biologiques et / ou culturels encore vivants. Leur exposition touche principalement à des questions d'ordre de sensibilité des publics auxquels on s'adresse ;

b) les restes collectés lors d’expéditions ethnologiques. Cette catégorie est certainement la plus sensible déontologiquement, car les collections s'y rapportant proviennent de milieux culturels encore vivants ou dont les descendants peuvent se réclamer ;

c) les collections d’organes à des fins de recherches. Cette catégorie ressort de l'éthique médicale ;

d) les reliques. La déontologie concernant cette catégorie, liée à des pratiques, relève du respect des croyances.

5) Les membres du personnel scientifique concernés par la gestion des restes humains sont tenus de respecter les recommandations de l'UNESCO (ICOM).

6)

A) Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB)

Les restes humains provenant d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et d’Océanie comptent environ 687 items. Il s’agit principalement de crânes et fragments osseux, et de quelques (n = 31) squelettes fragmentaires ou complets, dont deux moulages. Nous ne connaissons pas le nom des individus. La provenance géographique et / ou ethnique est le plus souvent mentionnée mais sans informations plus précises.

Les restes humains provenant de Belgique sont inventoriés par site. Ces inventaires sont accessibles sur demande. Ils se rapportent aux périodes préhistoriques (paléolithique, mésolithique et néolithique) et historiques (principalement du Moyen Âge et des Temps Modernes). La plus grande collection est celle de l’abbaye de Coxyde qui compte 1 200 individus.

Il existe également deux collections d’âge et de sexe connu datant de la fin du XIXe siècle et de la première partie du XXe siècle (Schoten et Châtelet), qui sont utilisées pour la mise au point de méthodes en médecine légale et en anthropologie physique.

Il y a enfin quelques préparations anatomiques (sèches ou en alcool) qui sont utilisées à des fins didactiques (visites d’étudiants ou expositions de l’IRSNB).

B) Musées royaux d'art et d'histoire (MRAH)

Art et Archéologie de Belgique

Nombreux restes humains (uniquement squelettes) provenant de sites préhistoriques, gallo-romains ou médiévaux. Certains de ces restes humains sont exposés, notamment la reconstitution de huit tombes de la nécropole mérovingienne d’Harmignies (Hainaut).

Quatre-vingt-sept reliquaires médiévaux, des Temps Modernes et des XVIIIe et XIXe siècles contenant de très petits fragments osseux réputés humains.

Préhistoire non belge

Nombreux restes humains (uniquement squelettes) provenant des sépultures fouillées au XIXe siècle dans le sud-est de l’Espagne par les frères Henri et Louis Siret. Ces sépultures appartiennent à la civilisation d’El Argar (début de l’Âge du bronze, fin du troisième millénaire avant notre ère).

Proche- et Moyen-Orient

Quelques ossements humains de Yortan (Turquie).

Quelques ossements humains des fouilles de Tell Kannas (Syrie).

Égypte antique

Squelette complet de la première dynastie découvert dans le temenos du temple d’Osiris à Abydos en Haute-Égypte, provenant des fouilles de W. M. Flinders Petrie vers 1900.

Onze momies complètes (quatre juvéniles et sept adultes) ; sept momies fragmentaires adultes (trois têtes, deux mains, deux avant-bras) ; squelette complet et un crâne adulte.

Antiquité classique méditerranéenne (Grèce, Rome)

Quelques restes humains (uniquement squelettes) provenant de fouilles anciennes.

Amérique

Sept momies (ou parties de momie) ; cinq crânes déformés ; une mâchoire aux dents ciselées ; trois têtes humaines réduites Jivaros ; quatre caisses de divers ossements provenant de tombes.

Océanie

Deux crânes ornés de l’île de Pâques (Rapa Nui) ; douze hameçons de l’île de Pâques (Rapa Nui) sculptés dans de l’os humain ; deux têtes coupées et boucanées de Nouvelle-Zélande-Aotearoa ; deux cuirasses des îles Gilbert en bourre de coco et cousue avec des cheveux humains ; quatre tiki (figurations d’ancêtres) en os humain, dont un décoré de cheveux humains incrustés.

Inde et Asie du Sud-Est

Un tambour « sablier » du Tibet (XIXe siècle), constitué d'un crâne d'enfant ; un instrument de musique (trompette ?), fait d'un fémur humain (dijbeen) du Tibet ; un panier pour coupeur de têtes d’Indonésie, décoré de cheveux humains.

C) Musée royal d'Afrique centrale (MRAC)

Les collections d’anthropologie physique du MRAC ont été rassemblées à partir de 1898 (quelques centaines de crânes, quelques squelettes, des dents) mais ont été transmises à l’IRSNB via l’arrêté royal du 24 août 1964 modifiant et coordonnant les attributions de l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et du Musée royal de l'Afrique centrale. L’inventaire original manuscrit est toujours conservé à la section de Préhistoire du MRAC.

Les restes humains qui sont encore conservés au MRAC sont les suivants :

Afrique centrale

- trois instruments de musique Lokele, de type « sanza » dont la caisse de résonance est formée d’une calotte crânienne humaine ;

- un panier reliquaire Luluwa contenant, entre autres, un crâne humain ;

- une petite trompe en ivoire à laquelle est attachée une mâchoire inférieure, « souvenir » d’Henri Morton Stanley et donné par son fils au Musée ;

- un coffre reliquaire Mbundu d’Angola contenant le crâne d’un chef enveloppé dans un tissu ;

- un crâne surmodelé Pangwe du Gabon ;

- ossements de quatre ou cinq individus, contexte archéologique, Masangano, Rwanda ;

- fragment de mâchoire supérieure avec dents, fragments d’os, Murunda, Rwanda ;

- deux « blocs de terre » avec des ossements (peut-être humains), contexte archéologique ;

- ossements fossilisés de deux individus, trouvés en surface en contexte néolithique, Jebel Uweinat, Libye ;

- deux momies (voir question 8)

Amérique du Sud

Une momie d’enfant, provenance et méthode d’acquisition inconnues ; une tête réduite, provenance et méthode d’acquisition inconnues (il pourrait aussi s’agir d’une tête reconstituée à partir de peau de pécari) ; un crâne surmodelé de Colombie du nord.

Océanie

- trois crânes, trophées rituels de la chasse aux têtes, servant de pectoral ou d’appui-tête, Asmat de Nouvelle-Guinée ;

- un crâne surmodelé, Ambryn, Vanuatu ;

- un crâne surmodelé, Iatmul, Moyen-Sepik, Nouvelle-Guinée ;

- un crâne surmodelé Malekula, Vanuatu ;

- débris d’ossements fossiles des îles Fidji.

Inconnu

Fragments faciaux et crâne.

7)

A) IRScNB

Les spécimens sont digitalisés ou photographiés pour répondre à des demandes de chercheurs, les fichiers ou clichés sont également communiqués sur demande aux chercheurs. Ainsi, cinq squelettes de pygmées font chaque année l’objet de demandes d’étude. Ils font actuellement l’objet d’un programme de numérisation, afin de permettre l’étude sans risque pour les ossements.

Il faut noter que la demande d’analyse génétique est plus fréquente que la demande de photos, et peut porter sur des restes en dehors de nos collections (exemple récent, l’analyse des reliques de Saint Idesbald, à la demande du bourgmestre de Koksyde).

B) MRAH

L’ensemble des restes humains ont été inventoriés, de la manière que pour les autres collections : fiches d’inventaires et photographies. Il n’existe pas de digitalisation particulière des restes humains

Un programme de recherche sur les restes humains est en cours au MRAH, avec comme objectif l’établissement de protocoles de conservation des différentes catégories de restes humains conservés dans l'établissement. Des radiographies sont actuellement opérées, afin de poursuivre l’étude des momies, égyptiennes pour la plupart, sans soulever de problèmes déontologiques particuliers. Le résultat de ces études fera l'objet de publications.

C) MRAC

Les objets ethnographiques contenant des restes humains et les momies ont été digitalisés et mis à disposition des chercheurs.

8) Le département zoologie du MRAC conserve deux corps, dites « momies » lesquelles sont probablement arrivées au Musée dans les années 30, sans indication ni sur leur provenance exacte ni sur les circonstances de leur découverte et de leur transfert au MRAC.

Des recherches scientifiques n’ont pas pu déterminer ni le pays ni l'ethnie auxquelles elles appartiennent. Il est donc impossible de décider d’une restitution. Le MRAC conserve ces momies, avec la discrétion et le respect nécessaires exigés pour des restes humaines. Elles figurent parmi les collections scientifiques de l'établissement.

9) Les prêts concédés pour des expositions temporaires ne concernent que les reliques chrétiennes et les restes humains issus de contextes archéologiques uniquement.

10) D’une manière générale, la question de la restitution ne doit pas être écartée sous couvert de recherches scientifiques. Il est, cependant, important de noter que la question ne se pose que pour les restes humains provenant de contextes culturels toujours vivants (ethnographie). Les restes archéologiques, les dons d’organes ou les reliques ne sont pas concernés de la même manière.

Un cas exemplaire est celui de la Nouvelle-Zélande. Une institution y a été créée pour entreposer, dans le respect des coutumes et croyances maories, les têtes maories restituées par certains musées européens, tout en permettant aux chercheurs d'y accéder pour leurs études. Il s'agit de têtes d'ancêtres, d'ennemis, ou d'esclaves boucanées pour le besoins commerciaux avec les Occidentaux. Les négociations entre les MRAH et Te Papa, l'organisme officiel de l'État néo-zélandais se déroulent en toute sérénité.

Mais l'exemple néo-zélandais est unique.

La question du rapatriement ne peut pas être considérée globalement. Un des deux crânes en provenance de l'île de Pâques conservés aux MRAH a été offert en 1934 par une habitante de l'île au conservateur de l'époque pour le remercier de sa considération envers les insulaires et lui permettre de bénéficier de l'appui d'un ancêtre de l'île à son retour en Belgique.

Mais quelles que soient les circonstances historiques et culturelles dans lesquelles ces restes humains ont été récoltées, s'ajoute désormais une valeur contemporaine à vocation universelle donnée au corps humain. Cette nouvelle conjoncture ne peut pas être rejetée sous prétexte qu'elle ne correspond pas aux principes sacrés plus anciens de chaque société à travers le monde. Elle ne peut pas non plus sous couvert du politiquement correct occulter les contextes historiques. Une tête vendue en toute conscience au XXe siècle ne pose pas les mêmes questions que le contenu d'une tombe prélevé sans le consentement des descendants (biologiques ou culturels) des défunts concernés.

Quoi qu'il en soit, les ESF se conforment en la matière au code de déontologie de l'ICOM. Ils seraient d'ailleurs favorables à l'organisation du retour des restes humains correspondant à des individus identifiés et réclamés par des personnes apparentées. Se pose alors la question de l'inaliénabilité des collections de l'État. Tout changement d'attitude devra passer par l'adoption d'un cadre légal.

11) En se conformant aux normes de l'ICOM, les ESF fournissent déjà une réponse. En cas de demandes de restitution, des discussions franches et sans a priori permettent également d'entretenir la respectabilité déjà très réelle des ESF en matière de conservation de restes humains.

12) L'IRScNB a un accord structurel avec l'Université libre de Bruxelles (ULB) pour l'enseignement et l'étude des collections en biologie, médecine, sciences dentaires, c’est à dire toutes matières faisant appel à des connaissances en anthropologie physique.

Les seules coopérations actuellement en cours aux MRAH sont celles établies dans le cadre du projet d'étude des restes momifiés (ULB, Université catholique de Louvain–UCL). Ce programme, financé par la politique scientifique fédérale sous la forme d'un chercheur complémentaire, vise à l'étude des momies (Égypte, Amérique et Nouvelle-Zélande) et à l'établissement de protocoles de conservation physique.

À ces programmes, il faut ajouter, pour l’ensemble des ESF, les nombreuses demandes d’études de collections par des étudiants et des doctorants de différentes universités, belges ou étrangères. Ces demandes concernent principalement les restes humains de la catégorie archéologique (sans descendance biologique ou culturelle encore vivante).

1) Het bewaren en tentoonstellen van menselijke resten valt onder richtlijnen die zowel op de federale musea als op de gemeenschapsmusea van toepassing zijn (cf. de laatste editie van het Routledge Handbook of Archeological Remains and Legislation (2011) en het hoofdstukgedeelte over de stand van zaken in België).

2) & 3) De Federale Wetenschappelijke Instellingen (FWI) leven dienaangaande de internationale richtlijnen na, in het bijzonder de aanbevelingen van de International Council of Museums (ICOM) van de UNESCO.

4) Er bestaat geen gemeenschappelijke inventaris van in België bewaarde menselijke resten. De in de FWI's bewaarde menselijke resten zijn geïnventariseerd, net als de overige bewaarde kunstwerken, artefacten en specimina. Te noteren valt dat menselijke resten van niet-Belgische oorsprong bij het Koninklijk Belgisch Instituut voor Natuurwetenschappen (KBIN), de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis (KMKG) en het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika (KMMA) in hoofdzaak door derden (particulieren, diplomatiek personeel, andere FWI's, wetenschappelijke genootschappen) werden aangebracht, uitgewisseld, geschonken of in bruikleen gegeven.

Er moeten, ter herinnering, verschillende categorieën van menselijke resten worden onderscheiden :

a) resten uit archeologische opgravingen die niet langer gelinkt zijn aan een nog bestaande biologische en / of culturele context. Bij de tentoonstelling ervan rijzen in hoofdzaak vragen over hoe het aangesproken publiek zal reageren ;

b) resten die tijdens etnologische expedities werden verzameld. Vanuit deontologisch oogpunt ligt die categorie zonder twijfel het meest gevoelig, want collecties uit die categorie komen voort uit nog bestaande culturele milieus of milieus waarop afstammelingen zich kunnen beroemen ;

c) collecties van organen voor onderzoeksdoeleinden. Die categorie ressorteert onder de medische ethiek ;

d) relieken. De aan die categorie gelinkte praktijkgebonden deontologie ressorteert onder het respect voor de geloofsovertuiging.

5) Het wetenschappelijk personeel dat menselijke resten beheert, moet de aanbevelingen van de UNESCO (ICOM) volgen.

6)

A) Koninklijk Belgisch Instituut voor Natuurwetenschappen (KBIN)

Het KBIN bezit zowat 687 aan menselijke resten gelinkte items (uit Afrika, Azië, Amerika en Oceanië), in hoofdzaak schedels, botfragmenten, enkele (31) deelskeletten of complete skeletten, waaronder twee skeletafgietsels. Wie die personen zijn, is niet bekend. Meestal wordt wel de geografische en / of ethnische herkomst vermeld, zonder verdere preciezere toelichting.

Menselijke resten uit België worden per site geïnventariseerd. Die inventarissen kunnen op aanvraag worden geraadpleegd en hebben betrekking op prehistorische (paleolithicum, mesolithicum en neolithicum) en historische (in hoofdzaak de Middeleeuwen en de Moderne Tijd) periodes. De grootste collectie is die van de abdij van Koksijde en telt 1 200 stukken.

Er zijn ook twee collecties met resten van mensen van wie de leeftijd en het geslacht zijn bekend die dateren van eind 19e eeuw en het eerste gedeelte van de 20e eeuw (Schoten en Châtelet). Die collecties worden gebruikt om methoden te ontwikkelen in het kader van de forensische geneeskunde en de fysische antropologie.

Tot slot zijn er enkele (droge en natte) anatomische preparaten die voor didactische doeleinden worden gebruikt (in het kader van studentenbezoeken of tentoonstellingen van het KBIN).

B) Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis (KMKG)

– Kunst en Archeologie in België

Talrijke menselijke resten (enkel skeletten) afkomstig van prehistorische, Gallo-Romeinse of middeleeuwse sites. Sommige van die menselijke resten worden tentoongesteld, bijvoorbeeld in het kader van de reconstructie van de acht graven van de Merovingische necropool in Harmignies (Henegouwen).

Zevenentachtig reliekschrijnen uit de Middeleeuwen, de moderne tijd, de 18e en 19e eeuw, met daarin zeer kleine botfragmenten van meer dan waarschijnlijk menselijke oorsprong.

– Niet-Belgische prehistorie

Talrijke menselijke resten (enkel skeletten) uit doorzochte begraafplaatsen in de 19e eeuw in Zuidoost-Spanje door de broers Henri en Louis Siret. Die graven behoren toe aan de El Argar-cultuur (begin van de Bronstijd, einde van het derde millennium voor het begin van onze jaartelling).

– Nabije Oosten en Midden-Oosten

Enkele menselijke beenderen van Yortan (Turkije).

Enkele menselijke beenderen van de opgravingen van Tell Kannas (Syrië).

– Oude Egypte

Volledig skelet van de eerste dynastie dat werd ontdekt in de temenos van de Osiris-tempel in Abydos (Opper-Egypte), opgegraven door W. M. Flinders Petrie rond 1900.

Elf volledige mummies (vier jongeren, zeven volwassenen), zeven delen van mummies van volwassenen (drie hoofden, twee handen, twee voorarmen), een volledig skelet en één schedel van een volwassene.

– Mediterrane klassieke oudheid (Griekenland, Rome)

Enkele menselijke resten (uitsluitend skeletten) uit oude opgravingen.

– Amerika

Zeven mummies (of delen van mummies) ; vijf vervormde schedels ; eén kraakbeen met bewerkte tanden ; drie gekrompen hoofden van de Jivaro-indianen ; vier kratten met verschillende beenderen afkomstig uit graven.

– Oceanië

Twee versierde schedels van het Paaseiland (Rapa Nui) ; twaalf in menselijk been gesculpteerde vishaken van het Paaseiland (Rapa Nui) ; twee afgehakte en gerookte hoofden uit Nieuw-Zeeland (Aotearoa) ; twee harnassen van de Gilbert-eilanden van kokosvezels met menselijk haar aan elkaar genaaid ; vier tiki (voorstellingen van voorouders) uit menselijk bot, waarvan één met menselijk haar is versierd.

– India en Zuidoost-Azië

Een Tibetaanse zandlopertrommel (19e eeuw), gemaakt uit een kinderschedel ; een Tibetaans muziekinstrument (trompet ?), gemaakt uit een menselijk dijbeen ; een mand van Indonesische koppensnellers, versierd met menselijk haar.

C) Koninklijk Museum voor Midden-Afrika (KMMA)

De collecties fysieke antropologie van het KMMA zijn van start gegaan in 1898 (met enkele honderden schedels, een paar skeletten en tanden), en werden aan het KBIN overhandigd bij het koninklijk besluit van 24 augustus 1964 waarbij de bevoegdheden van het Koninklijk Belgisch Instituut voor Natuurwetenschappen en van het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika gewijzigd en gecoördineerd worden. De originele handgeschreven inventaris wordt nog altijd bewaard in de afdeling Prehistorie van het KMMA.

Bij het KMMA worden de volgende menselijke resten bewaard :

– Midden-Afrika

- drie muziekinstrumenten (« sanza's ») van het Lokele-volk, met een klankkast in de vorm van een menselijke schedel ;

- één reliekhouder (Luluwa-volk), waarin onder andere een menselijke schedel is verwerkt ;

- één kleine ivoren hoorn waaraan een onderkaakbeen is gevestigd, een « souvenir » van Henri Morton Stanley dat zijn zoon aan het Museum heeft geschonken ;

- één reliekkoffer van het Mbundu-volk uit Angola waarin een in een stof verwikkelde schedel van een stamhoofd ligt ;

- één gemodelleerde schedel (Pangwe-volk) uit Gabon ;

- beenderen van vier of vijf personen, archeologische site van Masangano in Rwanda ;

- deel van een bovenkaakbeen met tanden, botfragmenten, site van Muranda in Rwanda ;

- twee « blokken aarde » met (zo mogelijk menselijke) beenderen, archeologische context ;

- versteende beenderen van twee personen, aan de oppervlakte gevonden, neolithicum, Jebel Uweinat, Libië ;

- twee mummies (zie vraag 8).

– Zuid-Amerika

Een mummie van een kind, oorsprong en manier waarop ze werd verkregen onbekend ; een gekrompen hoofd, oorsprong en manier waarop het werd verkregen onbekend (kan ook een gereconstrueerd hoofd zijn van pekarileer) ; een gemodelleerde schedel uit Noord-Colombia.

– Oceanië

- drie schedels, rituele jachttrofeeën van koppensnellers, die als borstsieraad of hoofdsteun dienen, Asmat-volk, Nieuw-Guinea ;

- een gemodelleerde schedel, vulkaaneiland Ambrym, Vanuatu ;

- een gemodelleerde schedel, Iatmul-volk, Midden-Sepik, Nieuw-Guinea ;

- een gemodelleerde schedel, eiland Malakula, Vanuatu ;

- overblijfselen van fossiele beenderen, Fiji.

– Onbekend

Gezichtsfragmenten en schedel.

7)

A) KBIN

De specimina worden gedigitaliseerd of gefotografeerd op vraag van onderzoekers, gegevensbestanden of foto's worden ook doorgegeven op vraag van onderzoekers. Zo worden elk jaar vijf skeletten van Pygmeeën voor studiedoeleinden uitgeleend. Die skeletten worden op het ogenblik gedigitaliseerd, waardoor ze bestudeerd kunnen worden zonder dat ze dreigen kwijtgespeeld te worden.

Te noteren valt dat de vraag naar genetische analyses groter is dan de vraag naar foto's. Die vraag kan betrekking hebben op menselijke resten die niet in onze collecties worden bewaard (een recent voorbeeld daarvan is de analyse van de relieken van Sint-Idesbald, op verzoek van de burgemeester van Koksijde).

B) KMKG

Alle menselijke resten werden op dezelfde manier als voor andere collecties geïnventariseerd, te weten aan de hand van inventarisfiches en foto's. Voor het digitaliseren van menselijke resten bestaan geen bijzondere technieken.

Bij de KMKG loopt op het ogenblik een onderzoeksprogramma met betrekking tot menselijke resten, met als doel bewaringsprotocollen uit te werken voor de verschillende soorten van in de instelling bewaarde menselijke resten. Op het ogenblik worden op mummies röntgen-scans uitgevoerd om in hoofdzaak Egyptische mummies verder te onderzoeken, zonder dat daarbij specifieke deontologische problemen rijzen. Het resultaat daarvan zal worden gepubliceerd.

C) KMMA

Etnografische voorwerpen met menselijke resten en mummies werden gedigitaliseerd en ter beschikking gesteld aan onderzoekers.

8) Het departement Zoölogie van het KMMA bewaart twee « gemummificeerde » lichamen die waarschijnlijk in de jaren 30 in het Museum zijn toegekomen, zonder verdere indicatie over hun exacte afkomst of over de omstandigheden waarin ze werden ontdekt en aan het KMMA overgedragen.

Uit wetenschappelijk onderzoek kon noch het land, noch de etnie waartoe ze behoorden, worden bepaald. Over teruggave spreken kan dus niet. Het KMMA bewaart die mummies met de nodige tact en het nodige respect die vereist zijn bij het bewaren van menselijke resten. Die resten behoren tot de wetenschappelijke collecties van de instelling.

9) Voor tijdelijke tentoonstellingen worden enkel christelijke relieken en in een archeologische context gevonden menselijke resten in bruikleen gegeven.

10) Algemeen genomen moet de kwestie van de teruggave niet worden opzijgezet onder het mom van wetenschappelijk onderzoek. Te noteren valt echter dat die kwestie slechts menselijke resten betreft van etnieën met nog altijd voortlevende culturele tradities. Dat geldt niet voor archeologische overblijfselen, schenkingen van organen aan musea en relieken.

Een voorbeeld van hoe die teruggave voorbeeldig wordt geregeld is terug te vinden in Nieuw-Zeeland. Daar werd een instelling opgericht om er, uit eerbied voor de gewoonten en het geloof van de Maori's, de Maori-hoofden op te slaan die door Europese musea werden teruggegeven. Onderzoekers mogen ze wel gebruiken voor onderzoeksdoeleinden. Die gerookte hoofden zijn afkomstig van voorouders, vijanden of slaven, die werden gebruikt voor handelsdoeleinden met het Westen. De KMKG en Te Papa, het officiële Nieuw-Zeelandse orgaan, plegen daarover overleg in alle sereniteit.

Het Nieuw-Zeelandse voorbeeld is wel uniek.

Voor de kwestie van de teruggave kan geen alomvattende regeling worden getroffen. Een van de twee schedels afkomstig van het Paaseiland die bij de KMKG worden bewaard, werd in 1934 door een inwoonster van het eiland geschonken aan de toenmalige conservator, als dank voor zijn achting voor de eilandbewoners. Terzelfder tijd kreeg hij bij zijn terugkeer in België alle steun van een voorouder van het eiland.

Wat de historische en culturele omstandigheden ook zijn waarin menselijke resten werden verzameld, moet voortaan ook rekening worden gehouden met de universele hedendaagse waarde van een menselijk lichaam. Die nieuwe situatie kan niet over het hoofd worden gezien met het voorwendsel dat ze niet overeenstemt met de oudste heilige principes van elke maatschappij wereldwijd. Onder het mom van politieke correctheid kan hiermee ook niet elke historische context worden verborgen gehouden. Voor een in de 20e eeuw naar eer en geweten verkocht hoofd rijzen niet dezelfde vragen als voor de inhoud van een graf dat werd leeggehaald zonder instemming van de (biologische of culturele) afstammelingen van de betrokken overledenen.

De FWI's conformeren zich ter zake hoe dan ook aan de deontologische code van de ICOM. Zij zouden trouwens voor de teruggave zijn van menselijke resten van personen die door aanverwanten werden geïdentificeerd en nu worden opgeëist. Hierbij rijst dan de vraag van de onvervreemdbaarheid van de Staatscollecties. Voor elke gewijzigde houding ter zake moet een wettelijk kader worden goedgekeurd.

11) Door zich te conformeren aan de normen van de ICOM, leveren de FWI's al een antwoord af. Over aanvragen tot teruggave wordt openlijk en zonder a priori's gediscussieerd, wat ook al duidelijk bewijst met welk respect de FWI's menselijke resten bewaren.

12) Het KBIN heeft een structureel akkoord met de Université libre de Bruxelles (ULB) wat de opleiding en de studie betreft in het kader van collecties op het gebied van biologie, geneeskunde en tandwetenschappen, meer bepaald alle disciplines waarbij een beroep wordt gedaan op kennis van fysieke antropologie.

Bij de KMKG wordt op het ogenblik enkel samengewerkt (met de ULB en de Université catholique de Louvain–UCL) in het kader van het onderzoeksproject met betrekking tot gemummificeerde resten. Dat programma, dat het federaal wetenschapsbeleid financiert in de vorm van een extra onderzoeker, bestudeert mummies (uit Egypte, Amerika en Nieuw-Zeeland) en stelt protocollen op voor de bewaring van menselijke resten. De FWI's conformeren zich ter zake hoe dan ook aan de deontologische code van de ICOM. Zij zouden trouwens voor de teruggave zijn van menselijke resten van personen die door aanverwanten werden geïdentificeerd en nu worden opgeëist. Hierbij rijst dan de vraag van de onvervreemdbaarheid van de Staatscollecties. Voor elke gewijzigde houding ter zake moet een wettelijk kader worden goedgekeurd.

Behalve die programma's zijn er voor alle FWI's ook nog de talrijke aanvragen van studenten en doctorandi van verschillende Belgische en buitenlandse universiteiten om bepaalde collecties te bestuderen. Die aanvragen hebben in hoofdzaak betrekking op archeologische menselijke resten (waarvan geen nog levende biologische of culturele afstammelingen meer bestaan).