SÉNAT DE BELGIQUE
________
Session 2012-2013
________
29 mars 2013
________
SÉNAT Question écrite n° 5-8660

de Nele Lijnen (Open Vld)

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales
________
Drogue « Crocodile » - Désomorphine - Présence en Belgique et dans l'Union européenne - Médias
________
stupéfiant
toxicomanie
________
29/3/2013Envoi question
23/9/2013Rappel
29/10/2013Rappel
3/12/2013Requalification
________
Requalifiée en : demande d'explications 5-4368
________
SÉNAT Question écrite n° 5-8660 du 29 mars 2013 : (Question posée en néerlandais)

Je me réfère à la réponse que vous avez apportée à ma question écrite n° 5-7775 du 16 janvier 2013. Vous y écrivez qu'« aucun cas de consommation ni d'intoxication par la « Crocodile » n'est connu à ce jour en Belgique. En outre, aucune intoxication par ce produit n'a été signalée dans l'Union européenne ». Vous ajoutez que « les comprimés qui servent de produit de base à la fabrication de la « Crocodile » soit ne sont pas disponibles en Belgique soit le sont uniquement sur prescription médicale ».

En 2011, la drogue a quelque peu attiré l'attention de la presse néerlandaise. Celle-ci a alors annoncé que la drogue n'avait encore jamais été rencontrée aux Pays-Bas mais qu'elle gagnait du terrain en Allemagne. La « Crocodile » (nom donné à la désomorphine impure de fabrication artisanale en Russie) pénétrait donc en Europe de l'Est via la Russie. Sur internet circulent également des images horribles provenant d'Europe de l'Est et montrant des personnes dont les membres se gangrènent sous l'effet de cette drogue bon marché. La drogue y est très populaire parmi les jeunes déshérités.

On trouve aussi sur internet des messages « rassurants » à propos de la « Crocodile » : selon certains médias, la « Crocodile » n'aurait pas encore atteint les Pays-Bas. Il est en outre peu probable que ce produit soit utilisé à grande échelle par les Néerlandais. Contrairement à l'ancienne URSS, ceux qui recherchent de tels produits disposent de suffisamment d'alternatives. Selon Jellinek, un organisme néerlandais spécialisé dans les assuétudes, on dénombre aux Pays-Bas 2 300 héroïnomanes. Cela représente 13 % des 17 000 personnes considérées comme des consommateurs problématiques de drogues dures. Il convient toutefois de faire une mise en garde : une politique rigide en matière de toxicomanie, combinée à une détérioration des conditions économiques des couches les plus défavorisées de la population, entrouvre la porte à la consommation de substances telles que la « Crocodile ». (http://www.grenswetenschap.nl/permalink.asp?grens=8337).

Je souhaiterais poser à la ministre les questions suivantes.

1) Est-il possible que la « Crocodile » ou d'autres formes de désomorphine impure aient provoqué des décès mais que ceux-ci soient répertoriés dans d'autres statistiques, y compris au niveau européen ? Dans la négative, comment expliquer alors les messages publiés dans les médias et sur internet, en provenance d'Allemagne, par exemple ? Comment évaluez-vous de tels messages ?

2) Est-il possible que nous sous-évaluions l'importance de cette drogue et que celle-ci produise (dans une mesure limitée) des effets très négatifs dans la fange du monde de la drogue ?

3) Pensez-vous qu'il soit de l'ordre du possible que cette drogue devienne à terme, par l'intermédiaire du circuit illégal, une variante bon marché de l'héroïne grâce à son prix moins élevé ?