SÉNAT DE BELGIQUE
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Session 2009-2010
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29 décembre 2009
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SÉNAT Question écrite n° 4-6401

de Alain Destexhe (MR)

à la ministre des PME, des Indépendants, de l'Agriculture et de la Politique scientifique
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SIDA - Recherche et innovation - Contribution de la Belgique
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sida
recherche médicale
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29/12/2009Envoi question
20/1/2010Réponse
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SÉNAT Question écrite n° 4-6401 du 29 décembre 2009 : (Question posée en français)

Le premier décembre 2009 a eu lieu la journée mondiale de lutte contre le SIDA, à l'occasion de laquelle plusieurs intervenants ont rappelé la prégnance de ce mal, y compris dans notre pays, et rappelé à la fois les exigences de prévention (notamment à l'égard des jeunes et des populations à risque) et de contribution à la lutte internationale contre ce fléau, notamment par le biais de la recherche scientifique.

Cette manifestation me donne l'occasion de faire le point avec l’honorable ministre sur la contribution de la Belgique au niveau de la recherche et de l'innovation dans la lutte contre le virus du SIDA. Je me permets donc de poser la question suivante :

Quelles contributions la Belgique apporte-t-elle au niveau de la recherche et l'innovation en matière de SIDA ?

Réponse reçue le 20 janvier 2010 :

L’intérêt que porte la Politique scientifique fédérale (PSF) à la lutte contre le SIDA se traduit dans la phase actuelle (1er janvier 2007 - 31 décembre 2011) de son programme « Pôles d’attraction interuniversitaires » (PAI), et du projet P6/41, intitulé « Inhibition of Human Immunodeficiency Virus », en particulier.

Le but du programme PAI est de fournir une impulsion temporaire à la constitution de réseaux interuniversitaires d’excellence en recherche fondamentale.

Le budget du projet P6/41 s’élève à 2 697 250 euros répartis sur cinq ans (2007-2011). Différents partenaires (les universités d’Anvers, de Gand, Louvain et de Liège, l’Institut de Médecine tropicale d’Anvers et le Centre médical académique d’Amsterdam) sont impliqués dans cette action de recherche.

Les traitements antirétroviraux combinés ont fortement réduit la morbidité et la mortalité associées à l’infection par le VIH. Toutefois le développement de souches résistantes aux médicaments est en effet un problème d’importance croissante. Il est donc indispensable de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques qui cibleraient le VIH à plusieurs niveaux et empêcheraient ainsi son échappement. De nouvelles connaissances fondamentales sont donc requises pour une utilisation plus rationnelle des traitements actuels qui ciblent les enzymes du virus mais aussi pour la mise en évidence de nouvelles cibles pour des approches immunologiques, biochimiques ou pharmacologiques.

La recherche de nouveaux moyens pour inhiber la réplication du VIH est axée autour de cinq domaines :

  • le développement d’outils bioinformatiques novateurs pour prédire et prévenir l’échappement du VIH sous la pression de sélection du système immunitaire et des traitements antirétroviraux ;

  • la détermination de nouvelles cibles thérapeutiques qui ne seraient pas associées à une résistance croisée aux classes thérapeutiques actuellement utilisées ;

  • l’optimisation de la technologie des ARN interférents pour prévenir l’échappement du VIH ;

  • l’exploration des avantages d’une immunothérapie ‘autologue’ basée sur la transfection des cellules dendritiques et d’autres cellules présentatrices d’antigènes avec des ARN messagers (mARN) dérivés de l’ARN rétroviral plasmatique ou de l’ADN proviral ;

  • le développement d’un modèle murin facile et reproductible permettant de tester toutes ces approches in vivo.