5-134

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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 19 DECEMBER 2013 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vragen

Mondelinge vraag van mevrouw Vanessa Matz aan de vice-eersteminister en minister van Sociale Zaken en Volksgezondheid over «het doodschieten van een sneeuwluipaard in het dierenpark Monde sauvage in Aywaille» (nr. 5-1232)

Mme Vanessa Matz (cdH). - Madame la ministre, l'évasion d'une panthère des neiges, abattue douze heures plus tard, défraie la chronique. Vous avez saisi la balle au bond en mandatant un inspecteur vétérinaire chargé de s'assurer des conditions dans lesquelles l'animal était détenu et de vérifier les conditions d'abattage.

Les conditions de sécurité, elles, relèvent des compétences du bourgmestre, que je me ferai un plaisir d'interpeller ce soir au conseil communal d'Aywaille.

Il semblerait que l'inspecteur vétérinaire ait jugé que la dangerosité de l'animal imposait de procéder à son élimination et que les conditions d'abattage aient été respectées.

Cet événement a suscité un certain émoi dans la population. En effet, le jour où l'animal s'échappe, il est présenté comme n'étant pas dangereux. Le lendemain, il est froidement abattu dans l'enceinte du parc, à minuit, heure où il n'y a aucun visiteur.

Les citoyens se demandent donc si les professionnels qui le traquaient n'ont pas été un peu vite en besogne en invoquant la dangerosité de l'animal pour justifier la non-utilisation d'un fusil hypodermique.

Par ailleurs, la personnalité du tireur reste floue. Était-ce un agent du DNF, un garde privé du parc, ou un chasseur venu prêter main-forte aux traqueurs ?

Quel est votre sentiment sur la question et quelles actions comptez-vous entreprendre dans ce dossier ?

Mme Laurette Onkelinx, vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales. - Dès que j'ai appris qu'une panthère des neiges, espèce rare et protégée, s'était enfuie du parc « Le monde sauvage » d'Aywaille et avait dû être abattue, j'ai demandé à mes services de procéder à une enquête approfondie, qui est d'ailleurs en cours au moment où je vous parle. Je ne me contente donc pas du premier rapport que j'ai reçu.

Le service d'inspection, actuellement sur place, va devoir analyser les conditions de détention et de fuite de la panthère. Comment cet animal a-t-il pu briser un double vitrage ? On peut s'interroger par ailleurs sur la présence d'éclats de verre à l'intérieur de la cage.

Le service d'inspection devra aussi analyser les conditions de mise à mort et étudier le cadavre. Il vérifiera la compétence du personnel et sa disponibilité. Il devra déterminer ce qui s'est réellement passé, les faits s'étant produits durant la nuit. Était-il vraiment indispensable - il est question de légitime défense - que l'on abatte l'animal ? Le service d'inspection devra répondre à toutes ces questions.

Pour le moment, on m'a donc communiqué quelques informations de base, dont il ressort que l'animal est arrivé au parc voici une quinzaine de jours dans le cadre d'un programme d'échange pour la reproduction. Son enclos définitif n'étant pas encore disponible, la panthère aurait été placée dans une structure normalement destinée à de plus petits félins et qui ne répondait vraisemblablement pas à des conditions de sécurité suffisantes.

Pour une raison encore à déterminer, l'animal s'est enfui de son enclos et a circulé dans l'enceinte du parc.

Conformément aux dispositions légales, le responsable du parc a immédiatement prévenu les autorités et les services d'ordre ainsi que d'importants moyens ont été mobilisés pour retrouver l'animal. Celui-ci aurait été repéré, en soirée, dans l'enceinte du parc. Le vétérinaire du parc, présent sur les lieux, a tenté une opération de fléchage pour endormir l'animal, mais celle-ci s'est avérée difficile, dans l'obscurité, l'animal s'étant en outre caché. Oui ou non l'animal s'est-il montré agressif ? Oui ou non quelqu'un s'est-il senti agressé ? Y avait-il, oui ou non, une autre façon d'aborder la panthère ? Le rapport définitif répondra à toutes ces questions.

Je peux vous assurer que le service d'inspection bien-être animal du SPF Santé publique prendra toutes les mesures qui s'imposent, après avoir récolté les éléments d'enquête sur place.

Je ne doute pas que vous aurez à coeur de connaître le suivi de cette enquête et que nous aurons encore l'occasion d'en discuter sur la base de l'enquête définitive.

Mme Vanessa Matz (cdH). - Je vous remercie pour votre réponse, complète à ce stade. J'entends bien que l'enquête est toujours en cours. Comme je le disais dans ma question, un des éléments essentiels que votre enquête devra révéler concerne la qualité qu'avait la personne qui a tiré. La situation est en effet différente selon qu'il s'agit d'un agent du Département de la Nature et des Forêts, d'un garde privé ou d'un chasseur. Toutes les rumeurs les plus folles circulent et il importe de clarifier dans quelles circonstances l'animal a été abattu. Je ne manquerai pas de vous interroger à nouveau dans les prochaines semaines.