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De voorzitster. - De heer Koen Geens, minister van Financiën, belast met Ambtenarenzaken, antwoordt.
M. Hassan Bousetta (PS). - Un récent sondage sur la question de l'intégration des immigrés en Belgique a été mis en lumière ce week-end.
Il a été commenté par de nombreux observateurs dont notamment le professeur Andrea Rea de l'ULB qui rappelle qu'un des principes de l'intégration, posés par l'Union européenne, est le double mouvement, à la fois de la part de la société qui s'adapte et de la part des individus qui s'y adaptent.
Selon les résultats du sondage commenté, « seul un Belge sur cinq estime que les populations d'origine étrangère sont bien intégrées dans notre société ».
Toujours selon la même source, les sondés semblent rejeter la « faute » d'une « mauvaise » ou d'une « difficile » intégration sur les populations d'origine étrangère elles-mêmes.
Cette analyse est cependant relativisée par Edouard Delruelle, le directeur-adjoint du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme, car les faits disent exactement le contraire.
Des statistiques, des faits objectifs établis par des institutions internationales comme l'OCDE démontrent que la Belgique intègre mal ces populations notamment en matière d'emploi, d'enseignement, d'accès aux soins de santé et au logement.
Des indicateurs objectifs placent la Belgique dans une mauvaise position au sujet de l'intégration. Il en conclut qu'il ne faut pas tout rejeter sur ces nouvelles populations et que le processus d'intégration est à double sens et nécessite une vraie politique d'accueil de l'État et de réels efforts en ce sens.
Voici quelques mois, dans une interview qui n'était pas passée inaperçue, le directeur général, M. De Witte, a tenu des propos très tranchés au sujet de l'intégration et de l'immigration. Il indiquait que la politique d'intégration et de la migration avait échoué. Il ajoutait que, quand une politique échoue, il faut regarder du côté de ceux qui la font et pas vers les destinataires.
Au vu de ces éléments, sondages, commentaires et observations autorisés, pouvez-vous m'informer, monsieur le ministre, au nom de la vice-première ministre et ministre de l'Égalité des chances, sur la réaction que vous comptez adopter face à ces constats, tout de même formulés par les deux principales autorités chargées de mettre en oeuvre la politique d'intégration ? Quelle attitude comptez-vous adoptez vis-à-vis des principes d'intégration formulés par l'Union européenne ?
M. Koen Geens, ministre des Finances, chargé de la Fonction publique. - La question que vous posez ne relève pas des compétences de la vice-première ministre et ministre de l'Égalité des chances. Elle a à cet égard pris contact avec la ministre Maggie De Block qui indique que cette question relève de la compétence des entités fédérées. Je vous invite donc à faire poser cette question par vos collègues députés régionaux.
M. Hassan Bousetta (PS). - Je suis absolument atterré par cette réponse. Selon son titre, la ministre est quand même compétente pour l'Intérieur et l'Égalité des chances. De plus, la ministre a présenté à la Chambre une note de politique générale qui fixait plusieurs objectifs relatifs à l'intégration. C'est renversant. J'en ai les bras coupés. Cette réponse est absolument insatisfaisante.
J'ajouterai qu'en ce qui concerne l'intégration, la perception par l'opinion publique est tout aussi importante que la réalité sur le terrain. Je ne veux pas nier les initiatives qui ont été prises par le gouvernement fédéral pour accentuer sa politique d'intégration. Nous devons toutefois nous rendre compte qu'il s'agit d'enjeux qui nous dépassent parfois. La Suède vient d'en faire l'expérience. Ce pays, qui avait pourtant une politique d'intégration très avancée, doit aujourd'hui faire face à des réalités très complexes. Celles-ci pourraient toucher notre pays demain, sans prévenir.
Ce genre de réponse n'incite pas à une réflexion mesurée sur des enjeux importants pour notre avenir.