Questions et Réponses

SÉNAT DE BELGIQUE


Bulletin 3-66

SESSION DE 2005-2006

Questions posées par les Sénateurs et réponses données par les Ministres (Art. 70 du règlement du Sénat)

(Fr.): Question posée en français - (N.): Question posée en néerlandais


Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Question nº 3-4762 de Mme Van de Casteele du 31 mars 2006 (N.) :
Médicaments délivrés dans les hôpitaux. — Financement forfaitaire. — Règles pour les patients hospitalisés et ambulatoires. — Moyens financiers pour les hôpitaux.

À partir du 1er juillet 2006, les dépenses pour les médicaments délivrés dans les hôpitaux deviendraient forfaitaires. Cette opération devrait être neutre pour le budget de l'État.

Je souhaiterais obtenir une réponse aux questions suivantes.

1. Quelle est l'évolution des dépenses pour des spécialités pharmaceutiques qui sont délivrées dans les hôpitaux à des malades hospitalisés ? Quelle est l'évolution des dépenses pour des spécialités pharmaceutiques qui sont délivrées à des malades ambulatoires par les pharmacies d'hôpitaux ?

2. Le financement actuel reste-t-il en vigueur pour les patients ambulatoires ? Ne risque-t-on pas dès lors, en conséquence du forfait, un glissement vers la délivrance de médicaments aux patients ambulatoire (avant ou après une hospitalisation) ?

3. Du fait de la neutralité budgétaire, certains hôpitaux vont recevoir des moyens plus élevés qu'auparavant, d'autres en auront moins. Comment pourront-ils compenser cela ?

4. L'honorable ministre a-t-il déjà effectué une simulation du nombre d'hôpitaux qui seront « sanctionnés » ?

Réponse : Le tableau ci-dessous donne l'évolution des dépenses pour les 5 dernières années (2005 ne comprend que les 11 premiers mois) pour les spécialités délivrées aux bénéficiaires hospitalisés et pour les spécialités provenant de l'officine hospitalière délivrées aux bénéficiaires non hospitalisés.

LibelléDépenses en milliers d'euros
20012002200320042005 (1)
Spécialités délivrées aux bénéficiaires non hospitalisés dans les officines.1 779 2611 870 1892 011 3492 179 7502 026 502
Spécialités provenant de l'officine hospitalière délivrées aux bénéficiaires non hospitalisés.227 192262 619326 602403 992407 229
Spécialités délivrées aux bénéficiaires hospitalisés.447 475453 667474 592512 675470 770
Total.2 453 9282 586 4752 812 5433 096 4172 904 501
(1) Décembre non compris.

Le système de financement pour les spécialités délivrées aux patients ambulants reste en effet identique. Il est important de noter que, compte tenu du taux de substitution que l'on connaît entre l'hospitalisation classique et l'hospitalisation de jour, il est fort probable que le budget des spécialités provenant de l'officine hospitalière et délivrées à des patients non hospitalisés continuera à croître à l'avenir.

Dans le calcul des moyennes par APR-DRG, les « outliers » en durée de séjours ont été enlevés (ils sont réintégrés par la suite à 100 % dans l'enveloppe de l'hôpital) ce qui rend les séjours restants homogènes au niveau de la durée pour une même pathologie. Par conséquent, les facteurs responsables de différences au niveau des montants en dépenses pharmaceutiques traduisent donc surtout des différences de comportements médicaux. La forfaitarisation a donc davantage un effet sur les différences de comportement médical injustifiées. Elle ne modifiera en rien la qualité des soins délivrés aux patients et les différences ne doivent donc pas être compensées.

Il n'est pas question de sanctionner les hôpitaux mais de les responsabiliser. Selon les simulations réalisées, on estime que 54 hôpitaux sur 116 recevront un montant inférieur à leurs dépenses réelles. Toutefois, il est important de signaler que les différences entre le montant reçu via le forfait et les dépenses réelles sont tout à fait théoriques et n'existeront que si les hôpitaux ne changent pas leur comportement prescripteur à partir du 1er juillet 2006.