(Fr.): Question posée en français - (N.): Question posée en néerlandais
Bien que très attentive et sensible au rôle de la femme dans notre société et à sa place dans le monde du travail, je suis interpellée en prenant connaissance de documents relatifs au récent « Women's Forum for the Economy and Society » qui s'est déroulé à Deauville (France) du 13 au 15 octobre 2005.
En effet, en parcourant la liste de plus de 500 participants, il apparaît qu'un membre féminin du Conseil de l'IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications) y a participé.
Je suis assez étonnée que cette administration publique, qui est de votre ressort et essentiellement orientée dans le domaine des télécommunications et du secteur postal, ait jugé utile de participer à cette conférence.
À la lecture du « dossier presse », accessible sur l'Internet, il en ressort que la grande majorité des participants sont issus de sociétés privées et que cette manifestation est en grande partie organisée et sponsorisée par des entreprises telles que Cartier, l'Oréal, Printemps, Air France, ... (liste non exhaustive).
Cette manifestation s'est déroulée dans un environnement très luxueux et la presse a fait mention de séances de maquillage, de « chouchoutage du moi » lors de cette manifestation ... Un droit d'entrée de 3 500 euros a été perçu pour chaque participant à ces trois journées de « séminaire », ceci sans tenir compte d'autres frais.
1. Vous sachant attentif à la bonne gestion des deniers publics, pourriez-vous me faire savoir si c'est à votre demande que l'IBPT a participé à cette mission internationale ?
2. Pensez-vous que l'on peut considérer que l'IBPT a géré le coût de cette réunion en bon père de famille, soit la somme de 3 500 euros d'entrée auquel il faut ajouter les nuits d'hôtel dans un endroit prestigieux, le transport aller/retour à Deauville et d'autres frais de représentation inhérents à cette mission ?
3. Avez-vous connaissance du budget total utilisé pour cette mission ? La Cour des Comptes est-elle informée d'une telle dépense ? Je crois savoir que le budget de l'IBPT est alimenté essentiellement par les droits de licences en provenance des opérateurs des deux secteurs concernés (Telecom et Poste). Ne craignez-vous pas que des questions soient posées par lesdits opérateurs quant à l'utilisation de leurs redevances ?
4. Quel impact a eu cette réunion pour les missions directement dévolues à l'IBPT ? Avez-vous un rapport à ce sujet qui pourrait être communiqué ?
5. Pensez-vous enfin que ce soit vraiment la place de l'IBPT dans ce type de réunion ? Ne croyez-vous pas, pour autant que l'État belge le juge opportun, d'y déléguer à l'avenir des organisations plus orientées sur ces matières comme la direction de l'Égalité des chances de la Communauté française ou comme la cellule Centrum voor Gelijkheid van Kansen in Vlaanderen ? Ces institutions seraient en effet plus aptes à débattre des inégalités qui peuvent exister à travers le monde quant à la condition de la femme : maltraitance, non-participation à la vie publique, refus d'émancipation, traitement discriminatoire ...
L'honorable ministre aurait-il la bonne obligeance de m'éclairer sur ces différents points ?