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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 12 FEBRUARI 2004 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Vraag om uitleg van mevrouw Sabine de Bethune aan de minister van Sociale Zaken en Volksgezondheid over «de preventieve opsporing van baarmoederhalskanker» (nr. 3-111)

De voorzitter. - Mevrouw Isabelle Simonis, staatssecretaris voor het Gezin en de Personen met een handicap, toegevoegd aan de minister van Sociale Zaken en Volksgezondheid, antwoordt namens de heer Rudy Demotte, minister van Sociale Zaken en Volksgezondheid.

Mevrouw Sabine de Bethune (CD&V). - Op 28 januari 2004 vond in verschillende Europese steden de Europese HPV-dag plaats op initiatief van de European Women for HPV Testing in samenwerking met het European Institute of Women's Health.

Op deze dag hebben vrouwen in Parijs, Rome, Milaan, Dublin, Londen en Brussel de boodschap overdragen aan hun regering dat er geen vrouw zou mogen sterven aan baarmoederhalskanker, daar deze vorm van kanker 100% geneesbaar is, als hij tijdig wordt opgespoord. Zij hebben ook nog eens benadrukt dat de opsporingstechniek om het leven van vrouwen te redden bestaat. Bovendien zal de toepassing van deze techniek een besparing met zich meebrengen voor de uitgaven voor gezondheidszorgen. Ik weet niet welke van de verschillende bestaande tests het meest aangewezen is; dat is een zaak voor de minister van Volksgezondheid. Het feit dat deze vorm van kanker perfect kan worden opgespoord en 100% geneesbaar is moet de overheid ertoe aanzetten om de honderd sterfgevallen die elk jaar nog in ons land voorkomen weg te werken.

Vorig jaar werd in de Senaat een resolutie gestemd over de preventieve opsporing van baarmoederhalskanker. De betrokken parlementsleden hebben toen voorgesteld dat het dossier in afwachting van verdere subsidiëring op een interministeriële conferentie opnieuw aan bod zou komen teneinde de deskundige voorbereiding van een preventieve campagne te verzekeren. Indien zal gestart worden met een campagne voor de systematische opsporing van baarmoederhalskanker kort na de evaluatie van de campagne voor borstkankerscreening, zoals meegedeeld door toenmalig minister Tavernier in antwoord op een vraag om uitleg mijnentwege, is het immers belangrijk dat deze tijdig kan voorbereid worden. De minister antwoordde toen dat vóór 2004 met een nieuwe campagne, zoals de systematische opsporing van baarmoederhalskanker, niet zou kunnen worden gestart.

Inmiddels zijn we bijna een jaar verder en ik heb dan ook de volgende vragen.

1.Heeft deze regering een beleidsplan voor de systematische opsporing van baarmoederhalskanker?

2.Werden er afspraken gemaakt met de gemeenschappen inzake de voorbereiding van een systematische opsporing van baarmoederhalskanker?

3.Werd er een budget voorzien voor de voorbereiding en voor het voeren van een campagne voor de systematische opsporing van baarmoederhalskanker in de begroting voor 2004?

4.Wat is de reactie van de minister op de actie van de European Women for HPV Testing, die nogmaals benadrukt dat baarmoederhalskanker een geneesbare vorm van kanker is, mits tijdige opsporing, en geen enkele vrouw aan deze vorm van kanker zou mogen sterven?

Mme Isabelle Simonis, secrétaire d'État aux Familles et aux Personnes handicapées ; adjointe au ministre des Affaires sociales et de la Santé publique. - En ce qui concerne la première question, l'objectif est d'élaborer un programme d'action en matière de dépistage systématique du cancer du col utérin dans le courant de 2004. La section Épidémiologie de l'Institut scientifique de santé publique - l'ISP - a été engagée pour évaluer diverses options et élaborer des propositions. Celles-ci seront analysées avec les instances concernées, plus particulièrement avec les communautés. La section Épidémiologie est hautement qualifiée à cet effet, vu son expertise en la matière, reconnue sur le plan national et international.

Cette politique doit également entrer dans le cadre de la récente recommandation du Conseil européen, qui encourage à proposer un dépistage organisé du cancer du sein, du col de l'utérus et du gros intestin dans tous les États membres de l'Union, dont évidemment la Belgique.

Ce programme se greffera certainement sur les principes du dépistage actuellement en cours du cancer du sein, en ce moment effectué en collaboration avec les communautés.

En réponse à la deuxième question, je précise que les accords en question sont prévus pour 2004.

J'en viens à la troisième question. Le gouvernement a déposé une proposition de loi, qui a été votée et adoptée le 22 décembre à la Chambre. Cette proposition comprend l'octroi d'une allocation de 100.000 euros à l'ISP. Dans le justificatif de cet octroi, il est entre autres fait référence à la résolution qui a été adoptée en 2003 au Sénat - document Sénat nº 2-1503 - et à la contribution belge qui était nécessaire afin d'obtenir les subsides européens du Europe Against Cancer Programme.

En ce qui concerne la quatrième question, « Les Femmes d'Europe pour le test HPV » est un lobby qui est en rapport avec une société américaine fabriquant des tests HPV. Ce groupe entre en contact avec les instances publiques nationales et européennes afin de souligner l'importance des tests HPV. Le European Institute of Women's Health a également un lien avec cela.

Certains types du papillomavirus humain sont un facteur essentiel mais en soi insuffisant de cause d'apparition du cancer du col de l'utérus.

Il y a des indications selon lesquelles le test HPV est utile dans un certain nombre de champs d'application.

Premièrement, le tri des femmes présentant un frottis équivoque. Il est évident que le test HPV est dans cette circonstance plus efficace que le rappel actuellement recommandé du frottis classique de Papanicolaou, test Pap. À ce propos, nous pouvons faire référence aux résultats d'une méta-analyse effectuée par l'ISP, qui sera publiée en février dans le Journal of the National Cancer Institute faisant autorité.

Deuxième champ : le suivi des femmes ayant eu un traitement chirurgical d'une lésion du col de l'utérus, dans le cas d'excision locale, de cryothérapie ou de cautérisation de la lésion, dans le but de prévoir la réussite ou la récidive du traitement. Nous pouvons également ici faire référence à une autre étude à laquelle l'ISP a travaillé et qui sera publiée dans la revue Cancer Treatment Reviews.

Chez 2 à 3% des femmes dépistées en Belgique, le test HPV pourrait clairement être utile. La grande question de savoir si le test HPV peut être appliqué au niveau du dépistage primaire fait toutefois l'objet de vives discussions entre experts. Il n'a toujours pas été prouvé scientifiquement que l'incidence du cancer du col de l'utérus s'atténuera avec le test HPV. Il est néanmoins clair qu'avec des tests HPV, le cancer du col de l'utérus peut être dépisté à un stade plus précoce, ce qui échappe parfois au frottis.

Ces lésions se rétablissent pour la plupart de manière spontanée. Il est possible que le bénéfice supplémentaire de la découverte des lésions par l'HPV soit limité et présente donc peu d'avantages, en comparaison du coût pour la communauté et des effets secondaires d'un traitement inutile de la femme concernée.

Il est par contre également possible que le dépistage HPV permette de détecter davantage de lésions progressives et de prolonger l'intervalle entre deux examens, si bien que le rapport coût-efficacité puisse être augmenté.

Le test HPV pourrait à l'avenir remplacer et/ou compléter le test Pap actuel. Avant de pouvoir donner une réponse définitive, une étude scientifique de qualité complémentaire s'impose. Nous insisterons sur la nécessité d'examiner les possibilités d'étude scientifique en la matière en Belgique également. Une collaboration avec d'autres pays européens est ardemment souhaitée.

Le gouvernement étudiera attentivement les arguments des Femmes d'Europe pour le Test HPV mais peut uniquement adapter sa politique aux principes d'évidence scientifique et de rapport coût-efficacité.