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Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 17 OKTOBER 2002 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van mevrouw Anne-Marie Lizin aan de minister van Binnenlandse Zaken over «de politiepraktijken rond het Standard-stadion te Sclessin» (nr. 2-1082)

Mme Anne-Marie Lizin (PS). - Le ministre est certainement informé de l'existence d'une association des voisins du stade de Sclessin, stade qu'il connaît et fréquente. L'objectif des membres de cette association est d'essayer de ne pas continuer à vivre aux abords du stade dans des circonstances proches de la guerre de rue et de retrouver petit à petit la possibilité de venir assister aux matchs de foot dans des conditions conviviales.

Un changement d'atmosphère peut être une bonne occasion d'économie pour la police fédérale ou locale.

La situation que connaît ce quartier de Sclessin est certainement la même aux alentours de plusieurs stades de Belgique. En effet, les habitants et les commerçants sont systématiquement victimes d'une énorme présence policière et estiment que celle-ci a un effet provocateur et non pacifiant sur la façon dont les gens entrent dans les parkings et déambulent dans le voisinage du stade. C'est négatif pour beaucoup de monde lors des rencontres sportives et cela grève lourdement le budget de la police.

Pourrait-on envisager de diminuer les tensions que crée une trop grand présence policière à l'entrée des stades ? Combien coûte à la police fédérale, à l'État et aux polices locales un match de foot de première division ?

Combien de policiers présents dans ce cas sont-ils d'origine locale ou de corps éloignés, voire de langue maternelle différente ?

Quelle est votre orientation à l'égard des stewards ?

Qu'en est-il de l'éclairage des parkings, lequel pourrait peut-être résoudre une grande partie de la nécessité d'une présence policière ?

Existe-t-il un plan pour réduire progressivement le coût de la présence policière dans l'exercice de ce « sport » à Sclessin ?

Comptez-vous encourager l'orientation de ces amis du stade et de ces commerçants qui sont victimes aujourd'hui de ces manifestations de pré-guerre que sont les matchs de foot de première division ?

M. Antoine Duquesne, ministre de l'Intérieur. - L'association des commerçants établis autour du stade du Standard écrit chaque mois à différents responsables politiques fédéraux, régionaux et locaux. Je suppose qu'ils vous ont donc écrit également.

Mme Anne-Marie Lizin (PS). - C'est le résultat de l'élargissement des circonscriptions électorales. Au cas où la loi de réforme électorale serait votée, ils ont choisi de venir parler de leurs problèmes à Huy.

M. Antoine Duquesne, ministre de l'Intérieur. - Vous êtes donc une femme prévoyante...

Cette association veut faire part de ses considérations sur la sécurité et le hooliganisme lié au football. Elle veut faire des suggestions concrètes pour augmenter la mobilité et la convivialité autour du stade de Sclessin. Le fait que cette association soit très active par voie postale ne signifie pas nécessairement qu'elle soit représentative de l'ensemble des riverains de Sclessin et que ses considérations et revendications soient toujours claires et fondées.

Il existe, dans chaque club, un conseil consultatif local, en application de l'arrêté royal du 15 juin 1999. Ce conseil doit jouer un rôle d'organe de concertation entre les différents acteurs publics et privés concernés par la sécurité lors des matches de football. À Sclessin, le président du comité de quartier le plus représentatif est régulièrement présent ; il peut faire valoir les souhaits et suggestions des riverains.

Sur le plan général, je puis partager l'objectif global de cette association de permettre aux spectateurs d'assister, dans une atmosphère pacifique et conviviale, aux matches de leur équipe préférée. Toute mon action, au cours de cette législature, a été axée sur cet objectif. J'aurai encore l'occasion de vous le rappeler dans les prochains jours, lorsque le Sénat examinera le projet de loi modifiant la loi du 21 décembre 1998 sur la sécurité lors des matches de football.

Malheureusement, la réalité est incontournable. La violence reste une réalité dans les stades de football, par la faute de quelques irresponsables qui coûtent en effet très cher à la collectivité et qui portent atteinte au bon déroulement des matches professionnels de football dans notre pays. De plus, les dernières données enregistrées depuis la saison dernière par mon administration montrent une augmentation du nombre d'incidents, de bagarres et de délits divers constatés, non plus à l'intérieur des stades mais à l'extérieur.

À Liège comme ailleurs, la police locale est dès lors contrainte de continuer à déployer des effectifs et des moyens importants pour intervenir le cas échéant.

Je ne dispose pas de chiffres détaillés concernant le coût du maintien de la sécurité pour l'ensemble des zones de police concernées par le football de haut niveau. La situation varie selon les tactiques utilisées localement et selon le risque que représentent les matchs. Le mois dernier, j'ai demandé à mon administration et aux services de police d'améliorer la collecte d'informations à ce sujet. Une réunion est organisée cette semaine avec des membres de mon cabinet, de manière à éviter que soit déployé un sureffectif, tout en veillant à ce que la sécurité soit assurée.

Pour le cas particulier du Standard, la police locale liégeoise déploie entre 80 et 100 policiers pour la sécurité, lors des matches normaux, sans compter les agents affectés à la circulation. Lors des matches à hauts risques, ce déploiement peut atteindre jusqu'à 450 hommes.

Je voudrais souligner par ailleurs les efforts considérables consentis par la police fédérale, qui a acquis une certaine expertise en la matière. J'ajoute que je signerai dans les prochains jours une circulaire qui donne une série de recommandations aux polices locales en matière de gestion du maintien de l'ordre et en matière d'application stricte des dispositions légales prévoyant des sanctions à l'égard des personnes qui perturbent la sécurité lors des matchs de football. Bien souvent très préoccupés par le trouble de l'ordre public qu'ils essayent de maîtriser, les policiers rédigent des procès-verbaux insuffisamment précis pour autoriser des poursuites judiciaires. Tant que les constats ne seront pas plus précis, certains, croyant bénéficier de l'impunité, continueront à se livrer à de la violence gratuite.

J'espère une collaboration plus active des clubs, de certains d'entre eux en particulier. Certains clubs sont connus comme apportant une participation importante à la cause du hooliganisme. Les hooligans sont bien connus. Ils n'assurent évidemment pas la viabilité des clubs, mais ils imposent à l'autorité publique des dépenses considérables. Les fauteurs de troubles sont connus et les clubs doivent nous aider à les expulser des stades. Je rappelle que la nouvelle loi sur la police permet aux autorités locales de demander une participation aux frais occasionnés par le maintien de l'ordre. Il est donc de l'intérêt de ces clubs que nous n'en arrivions pas à ce point.

En ce qui concerne les stewards, le Standard est tenu comme tous les clubs de première et de deuxième divisions de respecter les dispositions de l'arrêté royal du 25 mai 1999 qui détermine les conditions d'engagement des stewards, leur formation et le nombre à déployer dans les stades. À ma connaissance, le Standard respecte cette réglementation. Dans le projet de loi que je viens de déposer, il est prévu que la possibilité sera donnée aux organisateurs de déployer des stewards aux alentours des stades pour aider à l'accueil des supporters. C'est de nature à contribuer à une réduction de la tension.

Votre sous-question sur l'éclairage des parkings concerne la problématique plus générale des infrastructures aux alentours des stades qui relève entièrement des autorités locales. Je sais que le bourgmestre de Liège mène depuis plusieurs mois des négociations avec la Région wallonne afin qu'un vaste parking situé à proximité du stade puisse être aménagé et utilisé en vue d'améliorer la mobilité dans le quartier le jour des matchs. Mais selon mes dernières informations, ce dossier n'a pas encore connu de conclusion favorable.