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Mme Magdeleine Willame-Boonen (PSC). - La presse, la Dernière heure et De Morgen notamment, relatait hier que la police de Saint-Josse constatait l'augmentation considérable des « vitrines » destinées aux prostituées, dans le quartier de la gare du Nord. On assisterait, de 1999 à février 2002, à une augmentation de 75% rien que dans la zone de prostitution « visible » à Bruxelles.
Dans les autres zones de police où se pratique la prostitution, a-t-on constaté pareille augmentation et celle-ci serait-elle due à la restructuration de la zone de prostitution d'Anvers, selon vos informations ?
Peut-on parler d'un « Schippers-effect » et y a-t-il eu des répercussions dans d'autres grandes villes du pays ?
Pourriez-vous me faire savoir quelles sont les mesures prises afin de gérer ce phénomène, d'autant plus qu'il est lié à la traite des êtres humains ?
M. Antoine Duquesne, ministre de l'Intérieur. - Pour répondre à votre première question, je ne dispose pas de chiffres. Cependant, mes services, qui suivent le phénomène, m'informent qu'il semblerait que certaines prostituées, qui étaient actives à Anvers, auraient déplacé leurs activités dans d'autres grandes villes comme Charleroi, Bruxelles et Liège. Certaines se rendraient même à l'étranger, spécialement aux Pays-Bas et en France.
Quant à votre deuxième question, je dois vous dire que je ne puis que vous faire part d'impressions ou de possibilités. En effet, d'une part, toujours selon les informations fournies par mes services, le déplacement d'activités des prostituées pourrait effectivement être dû à la restructuration du Schipperskwartier à Anvers. D'autre part, la mobilité étant inhérente à la prostitution, elle pourrait donc également expliquer cette migration. Dans le cadre de la prostitution organisée, le déplacement fait partie de l'activité normale des réseaux. J'ignore l'importance de ces facteurs l'un par rapport à l'autre. Les mesures prises pour gérer ce phénomène diffèrent selon la politique locale en matière de prostitution, politique définie par les autorités judiciaires et administratives.
Dans l'exécution des priorités retenues par le plan fédéral de sécurité, en particulier dans son volet de lutte contre la traite des êtres humains, il appartient aux autorités fédérales de surveiller et d'essayer de restreindre ce phénomène. À cette fin, des directives ont été donnée aux services judiciaires de la police fédérale pour définir, avec la collaboration des polices locales, une image précise du phénomène de traite des êtres humains dont la prostitution peut être une des manifestations, et pour organiser des contrôles ciblés en collaboration avec d'autres services compétents comme l'inspection sociale, par exemple.
Mme Magdeleine Willame-Boonen (PSC). - Je m'interrogeais surtout sur le risque qu'une certaine légalisation du phénomène à Anvers ne conduise à une migration de la prostitution dans d'autres villes. Vous avez parfaitement répondu à mes questions. Cependant, en fonction de ce que vous annoncez dans la fin de votre réponse, je me permettrai de revenir sur le sujet.