2-155

2-155

Belgische Senaat

Handelingen

DONDERDAG 25 OKTOBER 2001 - NAMIDDAGVERGADERING

(Vervolg)

Mondelinge vraag van de heer Georges Dallemagne aan de minister van Consumentenzaken, Volksgezondheid en Leefmilieu en aan de minister van Binnenlandse Zaken over «de beschermende maatregelen in het kader van de dreiging van bioterroristische aanvallen» (nr. 2-731)

De voorzitter. - De heer Eddy Boutmans, staatssecretaris voor Ontwikkelingssamenwerking, antwoordt namens mevrouw Magda Aelvoet, minister van Consumentenzaken, Volksgezondheid en Leefmilieu.

M. Georges Dallemagne (PSC). - Toute réflexion faite, je préfère les termes « mesures de précaution » à ceux de « dispositif de défense ».

Les menaces d'attaques bioterroristes préoccupent une partie de la population, sans doute exagérément. Certains se posent donc la question de savoir si cette crainte est justifiée ou si elle relève de l'excès d'angoisse.

S'il faut se garder de jouer au prophète apocalyptique, il serait cependant imprudent et irresponsable d'évacuer toute discussion. La Belgique a mis en place un dispositif, notamment pour informer le personnel de soins et les travailleurs sociaux et pour agir efficacement en cas d'attaque biologique.

Par ailleurs, la cellule de vigilance du ministère de la Santé publique assure une permanence 24 heures sur 24, coordonne les informations nationales et internationales disponibles et communique régulièrement aux hôpitaux les dernières données épidémiologiques disponibles. Des plans de type « catastrophe » sont élaborés et viennent se greffer à toute une série d'instruments internationaux qui existent déjà, comme la Convention sur les armes biologiques qui impose à chaque pays signataire d'établir annuellement une liste des laboratoires manipulant des substances dangereuses. Mais toutes ces dispositions relèvent principalement de l'information et de sa coordination.

Deux de nos pays voisins, la France et l'Angleterre, ont mis en place un dispositif spécifique de vaccination large contre la variole en cas de menace terroriste et en l'absence d'alerte donnée avant l'apparition des premiers symptômes. J'aimerais savoir si notre pays dispose de plans spécifiques de prise en charge et de vaccination en cas de contamination isolée ou massive par virus ou bacilles disséminés par une éventuelle attaque terroriste.

Existe-t-il une coordination entre pays européens, avec nos voisins, notamment, pour définir des plans de réaction communs ? Dispose-t-on actuellement de médicaments en suffisance et des vaccins qui pourraient être nécessaires en cas d'apparition d'épidémies susceptibles d'être provoquées par une attaque bactériologique ?

M. le président. - J'espère que la réponse du ministre s'inscrira dans le respect de la sécurité de l'État. En effet, dans l'intérêt de la population civile, il est totalement inutile d'informer les terroristes de choses qu'ils n'ont pas besoin de savoir.

M. Eddy Boutmans, secrétaire d'État à la Coopération au développement. - Je suis sûr que Mme Aelvoet en a tenu compte, monsieur le président.

Je vous donne lecture de sa réponse :

« A la suite des réunions techniques de mon département, je signale qu'il existe effectivement plusieurs plans d'action basés sur des ripostes par germe infectieux et selon différents scenarii.

Dans le cas de la vaccination contre la variole, je proposerai demain au conseil des ministres un plan financier pour l'achat d'un vaccin fabriqué par culture cellulaire. Le principe agréé par tous les scientifiques est d'avoir un stock de un à deux millions de doses pour la Belgique. Il est actuellement exclu de vacciner la population belge à grande échelle, étant donné les effets secondaires sérieux. Il faut donc attendre que la menace se précise et vacciner, avec le stock, les personnes exposées professionnellement : corps médical, ambulanciers, services de sécurité... etc. Un antigène lyophilisé en grande quantité resterait en standby auprès de la firme productrice et permettrait de produire rapidement des doses de vaccins permettant de couvrir toute la population.

Le 25 octobre, les Chief Medical Officers des pays membres se sont réunis à Bruges. Dans leurs conclusions, il est fait mention d'un besoin urgent de coordination internationale. La présidence belge actuelle nous donne une belle opportunité pour tenter de concrétiser ce souhait.

En ce qui concerne la variole, une approche commune est envisagée en dépit du fait que beaucoup de pays ont déjà pris des initiatives nationales. Une rencontre bilatérale entre l'OMS et la DG SANCO de l'UE a eu lieu le 24 octobre. Je ne connais pas encore les résultats de cette rencontre.

Des vaccins contre l'anthrax et la peste existent, mais ne sont pas envisagés par les experts comme ripostes à une attaque biologique.

(Voorzitter: mevrouw Sabine de Bethune, eerste ondervoorzitter.)

L'anti-biothérapie post-exposition semble la réponse la plus appropriée. Ceci concerne les vaccins éventuels contre les germes dits de catégorie A, c'est-à-dire classés comme les plus probables et les plus dangereux. Les germes appartenant aux autres catégories doivent encore faire l'objet d'un consensus auprès des scientifiques et être analysés en fonction du risk assessment et des modalités du risk management, notamment le coût. En ce qui concerne l'inventaire des antibiotiques disponibles, l'inventaire complet pour le pays vient d'être terminé. Une analyse rapide et détaillée permettra de savoir si l'achat de stocks s'avère nécessaire.

M. Georges Dallemagne (PSC). - Je remercie le secrétaire d'État d'avoir bien voulu me communiquer la réponse de la ministre Aelvoet. C'est une information très éclairante sur les décisions qui devraient être prises demain par le Conseil de ministres. Je constate avec intérêt qu'il existe a priori une stratégie qui semble être cohérente avec celle développée par d'autre pays européens. En France notamment, en cas d'apparition d'un cas de variole, ce seraient surtout le personnel médical et les proches qui seraient vaccinés. Il existe des stocks de doses qui correspondent à ce type de stratégie.

Bien que le risque soit aujourd'hui très difficilement évaluable, il reste en principe faible, tant qu'aucun cas n'est connu. Il serait utile de pouvoir disposer de stocks européens parce qu'il serait regrettable que chaque pays disposât de ses propres stocks de vaccins et de médicaments. Dans ce domaine-là, il serait utile d'avoir une concertation, en termes de stratégie, mais également une mise en commun des stocks au niveau européen.

J'attends d'obtenir des informations plus précises sur les inventaires en cours, notamment pour les antibiotiques. Je précise que ma question est liée au fait que l'OMS elle-même s'est préoccupée de ces questions-là depuis maintenant une quinzaine de jours. Il importe que notre pays puisse répondre également à ces préoccupations-là, de manière sereine mais sérieuse, afin d'éviter d'être pris au dépourvu, le cas échéant.