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Question écrite n° 7-375

de Carina Van Cauter (Open Vld) du 27 février 2020

au ministre de la Sécurité et de l'Intérieur, chargé du Commerce extérieur

Rapport annuel 2018 de la cellule multidisciplinaire Hormones - Dopage humain - Augmentation - Chiffres détaillés

hormone
élevage
trafic illicite
statistique officielle

Chronologie

27/2/2020Envoi question (Fin du délai de réponse: 2/4/2020)
2/4/2020Réponse

Question n° 7-375 du 27 février 2020 : (Question posée en néerlandais)

Je me réfère au rapport de la Cellule multidisciplinaire Hormones, le dernier publié par la Cellule dans sa composition actuelle (rapport d'activités 2018).

Je me réfère également à votre réponse à ma question n° 7-258. Vous y affirmez: «Le nombre fluctuant de saisies reflète l'effort de recherche plutôt que l'ampleur du phénomène proprement dit. Les constatations sont fortement tributaires des actions menées (contrôles, perquisitions, etc.) des différents partenaires. Les 5 produits les plus saisis ces 5 dernières années sont le stanozolol, la méthandiénone, la testostérone énanthate, la nandrolone décanoate et la testostérone mix.»

La cellule constate une tendance croissante des saisies de produits de dopage humain. Après une baisse en 2017, on observe à nouveau une augmentation de 12 % en 2018. On indique par ailleurs que le nombre de saisies dans notre pays est sans aucun doute une sérieuse sous-estimation du phénomène.

Autre élément inquiétant: un laboratoire a été découvert dans notre pays. Début 2018, on a trouvé dans un hangar un laboratoire illégal qui produisait des anabolisants. Tout le matériel nécessaire pour produire des anabolisants se trouvait dans cet espace: une machine à comprimés chinoise, une blistéreuse chinoise, un mélangeur de poudre, un logo sur tampon pour les comprimés, 240 litres d'huile de sésame, plus de 500 kg de liant et de nombreuses boîtes et bouteilles pour emballer le produit fini. Seules les substances actives manquaient.

La lutte contre le dopage humain doit se mener sur deux fronts: d'une part, par le contrôle et, le cas échéant, par la répression; d'autre part, par la prévention. Selon le docteur Cooman, pour renforcer la prévention, il pourrait être utile de combattre la consommation de produits dopants sous l'angle de la santé publique, en mettant en relief ses effets nocifs sur les reins, le cœur et le foie. Ceux-ci sont tels qu'il est indispensable d'en informer les gens et en particulier les sportifs. Beaucoup de jeunes ne connaissent pas suffisamment les conséquences sur la santé des divers produits de dopage humain.

La lutte contre l'utilisation d'hormones dans l'élevage et d'anabolisants pour le dopage humain et dans le sport est une compétence communautaire transversale. Les Communautés sont compétentes pour le contrôle antidopage dans le sport. La surveillance du commerce de ces produits est une compétence fédérale. Le rapport annuel est important pour tous les acteurs concernés car il permet de déterminer à quel niveau il faut intensifier la lutte contre ces produits particulièrement nocifs.

Je souhaiterais dès lors poser, à ce sujet, les questions suivantes:

1) Les cinq produits les plus saisis ces cinq dernières années sont le stanozolol, la méthandiénone, la testostérone énanthate, la nandrolone décanoate et la testostérone mix. Pour chacune des cinq dernières années, pouvez-vous indiquer les quantités totales de doses à consommer ou de litres de produit qui ont été saisis? Cela permettra de se faire une idée du phénomène. Dans la négative, de quelles autres données chiffrées disposez-vous à ce sujet et pouvez-vous les commenter?

Pouvez-vous indiquer si on peut parler d'une augmentation, comme dans les pays voisins, et commenter statistiquement le nombre présumé de consommateurs / acheteurs?

Réponse reçue le 2 avril 2020 :

Dans le tableau ci-dessous, vous trouverez les saisies entre 2014 et 2018:

Stanozolol

488

Méthandienone

450

Testostérone enanthate

377

Nandrolone decanoate

358

Mix Testostérone

349

Il est impossible de calculer le nombre de clients/utilisateurs sur base du nombre de produits saisis. La raison en est que les remèdes et les unités de mesure varient trop. Les cures sont trop différentes en intensité et en durée, les unités de mesure sont une fois exprimées en litres, en grammes, en nombre de comprimés ou en nombre de flacons.

Une étude est actuellement en cours, une collaboration entre la KU Leuven – Environnement et Santé, l'Université de Gand – IRCP et l'Université de Lausanne, soutenue financièrement par BELSPO. Cette étude donnera une idée de l'ampleur du problème du dopage. Les résultats seront publiés cette année.