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Question écrite n° 7-37

de Bert Anciaux (sp.a) du 19 septembre 2019

à la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, et de l'Asile et la Migration

Lutte contre Ebola - Participation des Communautés

maladie infectieuse
Afrique
Organisation mondiale de la santé
recherche médicale
prévention des maladies
santé publique
régions et communautés de Belgique
épidémie

Chronologie

19/9/2019Envoi question (Fin du délai de réponse: 24/10/2019)
23/10/2019Réponse

Question n° 7-37 du 19 septembre 2019 : (Question posée en néerlandais)

La lutte contre Ebola commence enfin à être prise au sérieux. Le fait que quelques cas (mortels) d'Ebola soient apparus en Occident, en Europe et aux États-Unis, a brusquement suscité l'intérêt international et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonce que, par le biais de la recherche scientifique, on disposera peut-être d'un traitement Ebola dans quelques mois. Des milliers de morts en Afrique ne poussent pas le monde scientifique à accélérer le mouvement. Quelques malades en Occident entraînent une mobilisation générale.

Dans notre pays aussi, quelques mesures ont été prises afin d'éviter qu'Ebola ne se propage chez nous. En Belgique, les Communautés ont d'importantes compétences en matière de santé, en particulier sur le plan de la prévention. Elles doivent par conséquent être étroitement associées à l'élaboration de la politique de lutte contre Ebola. La recherche scientifique est également, en grande partie, une compétence des Communautés. Il paraît évident que les établissements scientifiques peuvent apporter une énorme contribution sur ce plan.

1) A-t-on déjà pris contact avec les Communautés, en ce qui concerne tant les aspects liés à la santé publique (prévention) que ceux liés à la recherche scientifique?

2) Les Communautés ont-elles un rôle à jouer dans l'approche de l'épidémie Ebola? Dans quelle mesure a-t-on réellement convenu d'une coopération?

Réponse reçue le 23 octobre 2019 :

Durant la période de 2014-2015, une grande épidémie d’Ebola a sévi en Afrique de l’Ouest et a coûté la vie à plus de 11 000 personnes. Il est vrai qu’à l’époque, un certain nombre de cas d’infection avaient été importés en Europe et aux États-Unis et plusieurs mesures avaient à ce moment-là déjà été élaborées pour notre pays.

Cependant, depuis le 1er août 2018, une épidémie d’Ebola sévit dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), plus spécifiquement dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Il s’agit là de la dixième épidémie, et la plus importante, en RDC et de la deuxième plus grande flambée à l’échelle mondiale. À ce jour, aucun voyageur infecté par le virus Ebola n’a encore été signalé en Europe à la suite de ce dernier foyer, qui dure donc depuis plus d’un an et qui a fait plus de 2 000 morts.

Déjà en 2014-2015, mes services ont élaboré des procédures en étroite collaboration avec les Communautés, le service public fédéral (SPF) Intérieur, la Défense, le coordinateur Ebola et de nombreux experts scientifiques afin de prendre en charge dans notre pays des voyageurs présentant des signes possibles d’une fièvre virale hémorragique. Ces procédures ont été validées par le Risk Management Group au sein duquel les Communautés et les Régions sont représentées; tout citoyen, prestataire de soins ou intervenant peut les consulter sur le site web info-ebola.be.

Mon administration conseille également les Affaires étrangères pour les Belges qui voyagent ou séjournent en RDC. En outre, une intense concertation est menée avec notre aéroport national pour la prise en charge immédiate des voyageurs potentiellement infectés. Les patients soupçonnés d’avoir contracté le virus peuvent être admis en isolement dans les deux hôpitaux de référence spécialement équipés à cet effet (le CHU Saint-Pierre à Bruxelles et l’UZA à Anvers). De plus, dans ce cadre, j’ai déjà accordé précédemment une autorisation spéciale pour pouvoir malgré tout utiliser ici à des fins thérapeutiques des médicaments spécifiques qui n’ont pas encore été approuvés en Europe. Dans ce contexte, mes collègues compétents et moi-même avons par ailleurs récemment veillé à ce que les intervenants qui vont à présent s’occuper des patients atteints du virus Ebola puissent être vaccinés ici avant leur départ; ce vaccin est depuis longtemps administré aux personnes à risque en Afrique et un vaccin belgo-danois développé chez nous serait prochainement administré sur place.

Enfin, les collaborateurs de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers sont depuis des décennies à l’avant-garde de la recherche scientifique sur le virus, la pose du diagnostic et le traitement de la maladie.