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Question écrite n° 6-2028

de Lionel Bajart (Open Vld) du 29 novembre 2018

à la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Oxycodone - Analgésiques morphiniques - Risque d'accoutumance - Comportement prescripteur - Avertissements

médicament
dépendance aux médicaments

Chronologie

29/11/2018Envoi question (Fin du délai de réponse: 3/1/2019)
10/1/2019Rappel
8/4/2019Réponse

Question n° 6-2028 du 29 novembre 2018 : (Question posée en néerlandais)

En 2012, le nombre de personnes prenant de l'oxycodone aux Pays-Bas était encore inférieur à 200 000. En 2017, il est passé à 500 000. D'autres analgésiques morphiniques comme le fentanyl sont également en augmentation.

Dans une lettre qu'il a adressée à la Deuxième Chambre en février 2018, le secrétaire d'État néerlandais a expliqué comme suit cette augmentation : ce médicament est un analgésique efficace, on se préoccupe davantage de la lutte contre la douleur et le médicament est prescrit plus souvent pour des maladies autres que le cancer.

Aux Pays-Bas, il est en outre de plus en plus souvent question d'overdoses d'analgésiques puissants comme les médicaments morphiniques oxycodone et fentanyl. C'est ce qui ressort des nouvelles statistiques du Nationaal Vergiftigingen Informatie-centrum (Centre national d'information en matière d'intoxications - NVIC). L'utilisation de ces deux analgésiques n'a cessé de croître au cours de la dernière décennie.

Ces opiacés ne peuvent être délivrés que sur ordonnance. Si autrefois, ils étaient exclusivement prescrits à des patients cancéreux en phase terminale, aujourd'hui les médecins les administrent de plus en plus souvent dans des cas moins graves comme des fractures. En 2008, on a recensé 43 overdoses d'oxycodone. En 2017, il y en a eu 280, soit 6,5 fois plus. Une overdose peut entraîner des problèmes respiratoires et un coma. Souvent, une hospitalisation est nécessaire.

Selon certains experts, il est question d'une épidémie silencieuse d'opioïdes aux Pays-Bas.

La lutte contre la drogue est une matière transversale communautaire. Les Communautés veillent surtout à la prévention, alors que le trafic de drogues et la santé publique sont des matières fédérales. J'aimerais dès lors vous poser les questions suivantes :

1) Reconnaissez-vous que le nombre de patients qui s'est vu prescrire de l'oxycodone aux Pays-Bas a triplé sur une période de six ans ? Est-il également question dans notre pays d'une tendance similaire et pouvez-vous indiquer ce que vous inspire cette évolution ?

2) Pouvez-vous indiquer quelle est la situation dans notre pays en ce qui concerne l'utilisation d'analgésiques morphiniques et pouvez-vous me dire ce que représente annuellement, pour les cinq dernières années, l'utilisation totale d'oxycodone et d'analgésiques morphiniques ? Comment expliquez-vous les changements en la matière ?

3) Pouvez-vous indiquer l'évolution du nombre de patients présentant une addiction aux opioïdes au cours de ces cinq dernières années ? Pouvez-vous indiquer combien de patients ont été hospitalisés chaque année au cours de la même période pour une overdose d'oxycodone ? Pouvez-vous indiquer le nombre de personnes décédées chaque année à la suite de l'utilisation d'opioïdes ?

4) Pouvez-vous indiquer quelles actions concrètes sont entreprises, en concertation ou non avec les Communautés, à l'intention des médecins traitants, des médecins du sport, des hôpitaux et des maisons de repos pour encadrer comme il se doit l'utilisation de ces analgésiques très puissants et tenir compte des antécédents d'un patient lors de la prescription ?

5) Existe-t-il des directives concernant la prescription d'analgésiques morphiniques comme l'oxycodone et le fentanyl, et en particulier, concernant la plus grande attention à accorder aux effets secondaires (risque d'accoutumance) ? Dans la négative, pourquoi et pouvez-vous préciser votre réponse ? Dans l'affirmative, pouvez-vous fournir des précisions sur la teneur de ces directives et indiquer si elles sont suffisantes ?

Réponse reçue le 8 avril 2019 :

Les données demandées par l'honorable membre lui ont été transmises directement. Étant donné leur nature, elles ne sont pas publiées, mais elles peuvent être consultées au greffe du Sénat.