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Question écrite n° 6-1900

de Christophe Lacroix (PS) du 7 juin 2018

à la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Colorant E171 - Toxicité potentielle - Suppression - Principe de précaution - État de la question en Belgique

colorant alimentaire
oxyde
substance toxique

Chronologie

7/6/2018Envoi question (Fin du délai de réponse: 12/7/2018)
28/1/2019Rappel
23/5/2019Fin de la législature

Question n° 6-1900 du 7 juin 2018 : (Question posée en français)

En France, dans quelques mois, l'industrie agroalimentaire ne pourra plus utiliser le colorant E171, déclinaison alimentaire du dioxyde de titane.

Ce colorant sert notamment à rendre les couleurs des confiseries plus éclatantes en servant de couche primaire, comme en peinture de bâtiments.

Il est également employé en pâtisserie et pour la préparation de crèmes glacées, et il entrerait même dans la composition de dentifrices et de médicaments.

Alfred Bernard, toxicologue à l'Université catholique de Louvain (UCL) met en garde : ces substances pourraient notamment favoriser le cancer du côlon.

En outre, selon le chercheur, la plus-value nutritionnelle du E171 serait nulle.

En fait, il ne présenterait qu'un intérêt commercial, tout en posant question sur la santé à long terme. Cette question relève bien évidemment de la compétence du Sénat car la prévention de la santé des concitoyens est une responsabilité des entités fédérées et une concertation en la matière me semble toute indiquée.

Comme précisé précédemment, la France a eu raison de l'interdire par principe de précaution.

D'autant que, toujours selon Alfred Bernard, cette substance est contenue dans des produits destinés aux enfants, dont les barrières digestives sont immatures et qui composent donc un groupe à risque.

Il me revient que les autorités européennes se sont saisies du problème et que nous sommes en attente des résultats d'une étude scientifique en la matière.

Toujours est-il que les producteurs alimentaires actifs en Belgique peuvent donc continuer à utiliser le E171, contrairement à leurs alter ego français.

Pour Alfred Bernard, les microparticules peuvent aussi quitter notre système digestif et migrer ailleurs dans le corps : « Notre paroi intestinale ne s'embarrasse pas de la taille exacte des particules pour les laisser ou non passer. Plus généralement, il faudrait se débarrasser de toutes les substances métalliques dans notre alimentation et les remplacer par des ingrédients naturels. »

C'est justement à cela que s'attellerait une série de producteurs.

Si remplacer les colorants artificiels dans l'ensemble des produits d'alimentation humaine est un objectif à atteindre à terme, ne pensez-vous pas que le principe de précaution devrait, à l'instar de la France, être la règle dans notre pays ?

Disposez-vous d'informations complémentaires par rapport à ce dossier ? Quel est l'état de la question ?