Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 6-1813

de Christophe Lacroix (PS) du 28 mars 2018

à la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Électrohypersensibilité - Nouvelle technologie Li-Fi (« Light Fidelity ») - Développements scientifiques - Alternative au Wi-Fi (« Wireless Fidelity ») - Avantages pour la santé publique

exposition aux radiations
communication mobile
nuisance électromagnétique
Internet
télécommunication sans fil
nouvelle technologie
santé publique

Chronologie

28/3/2018Envoi question (Fin du délai de réponse: 26/4/2018)
2/5/2018Réponse

Question n° 6-1813 du 28 mars 2018 : (Question posée en français)

La Li-Fi (« Light Fidelity »), technologie encore très onéreuse, serait, il est vrai, cependant prometteuse, car présentée comme une alternative au Wi-Fi (« Wireless Fidelity »).

Elle devrait, en l'état de mon information, devenir un peu plus familière cette année grâce à la commercialisation des premiers dispositifs destinés au grand public.

En effet, deux entreprises françaises vont commercialiser dans le courant de l'année une lampe de bureau et une serrure connectée qui fonctionnent par Li-Fi.

Le premier dispositif consiste en une lampe de bureau à ampoule LED (« light-emitting diode », diode électroluminescente) qui diffuse une connexion Internet sans fil via la lumière. La lampe est munie d'un câble qui se branche à un routeur Wi-Fi ou une box Internet. L'ordinateur, que l'on place dans le champ lumineux, est lui équipé d'un récepteur Li-Fi branché via le port USB.

Cette technologie, qui s'apparente au morse dans son fonctionnement, se sert de la modulation de lumière à haute fréquence pour coder et transmettre des informations.

L'application Li-Fi est présentée comme plus sécurisée que le Wi-Fi (pas de risque de piratage de la connexion à distance) et plus sûr du point de vue sanitaire face à la nocivité que l'on prête aux ondes radio.

Le deuxième produit Li-Fi évoqué a également retenu toute mon attention. Il s'agit d'une « serrure connectée à ouverture lumineuse » qui se sert du Li-Fi pour sécuriser l'accès au domicile. Il suffit de présenter devant la serrure son smartphone muni de l'application dédiée qui va activer le flash du mobile et émettre un code à usage unique pour déverrouiller ou verrouiller la porte. Le principe est présenté comme plus sûr que les solutions existantes fonctionnant avec des connexions Wi-Fi ou Bluetooth.

La Li-Fi a souvent fait l'actualité ces dernières années mais ne s'est jamais concrétisée commercialement.

Mon groupe politique au Sénat a déposé récemment une proposition de résolution relative à la reconnaissance de l'électrohypersensibilité (doc. Sénat, n° 6-349/1). Je m'en réfère donc à ce texte pour les développements et les recommandations envisagées.

En substance, nombreux sont les témoignages qui nous parviennent dans lesquels les personnes électrosensibles décrivent les innombrables difficultés auxquelles elles sont confrontées.

Chaque aspect de leur vie est affecté par l'intolérance et ses conséquences : la poursuite d'une activité professionnelle est souvent compromise étant donné l'environnement électromagnétique très chargé que l'on rencontre sur les lieux de travail, caractérisé par la présence de nombreux smartphones, de connexions Wi-Fi, etc.

Les rapports avec la médecine du travail ou avec les services d'aide à l'emploi sont source de tensions multiples en raison de la non-reconnaissance actuelle de la maladie.

Se loger est également particulièrement ardu. Le déploiement envisagé de compteurs d'électricité, de gaz, voire d'eau, dits intelligents, c'est-à-dire transmettant en temps réel la consommation des ménages au gestionnaire de réseau via des radiofréquences, rendrait insurmontables les obstacles auxquels les personnes électrosensibles seraient confrontées dans les années à venir.

Une attention toute particulière doit donc être portée à ces personnes étant donné leur incapacité physique à évoluer dans un environnement électromagnétique en pleine transformation.

Cette nouvelle technologie, la Li-Fi, me semble-t-il, pourrait constituer une alternative intéressante aux problèmes vécus par ces personnes fragilisées.

Chez nous, le musée du Grand Curtius de Liège s'est déjà doté de la Li-Fi. En France, l'hôpital de Perpignan à été récemment le premier à s'équiper de ce système pour réduire les rayonnements ionisants, dont on ignore toujours le danger réel.

L'ensemble de ces questions relève de la compétence du Sénat dans la mesure où elles concernent une matière fédérale qui a une influence sur les compétences des entités fédérées en matière de bien-être au travail, de santé publique, etc.

Conscient que le développement de cette technologie en est à ses débuts, j'aimerais cependant savoir si vous disposez d'informations complémentaires en la matière. Des contacts sont-ils pris avec vos collègues des entités fédérées pour évaluer ce dossier en termes de prévention de la santé publique ?

Réponse reçue le 2 mai 2018 :

Actuellement, aucune concertation sur cette nouvelle technologie n’est prévue avec les collègues ministres. Étant donné qu’on ne sait pas encore précisément si les rayonnements électromagnétiques sont effectivement la cause des symptômes en cas d’« électrosensibilité », il me semble prématuré d’adopter un point de vue ou de formuler des recommandations à cet égard. Les développements et l’évolution de la technologie concernant cette matière seront suivis de près par mon administration.