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Question écrite n° 6-1212

de Martine Taelman (Open Vld) du 22 décembre 2016

au ministre des Finances, chargé de la Lutte contre la fraude fiscale

Drogues - Cocaïne - Saisies - Évolution - Mesures - Modification du modèle organisationnel des cartels de la drogue

stupéfiant
statistique officielle
trafic de stupéfiants
confiscation de biens
criminalité organisée

Chronologie

22/12/2016Envoi question (Fin du délai de réponse: 26/1/2017)
25/2/2017Réponse

Aussi posée à : question écrite 6-1210
Aussi posée à : question écrite 6-1211

Question n° 6-1212 du 22 décembre 2016 : (Question posée en néerlandais)

Je me réfère aux questions écrites que j'ai posées antérieurement concernant les chiffres relatifs aux drogues saisies (nos 4-2825 et 4-7247).

La police néerlandaise a fait savoir, le 28 octobre dernier, que des lots de drogues, en particulier, de cocaïne, de plus en plus importants, étaient de plus en plus souvent découverts. Ces dix derniers mois, la police a découvert plus de 30 000 kilos de cocaïne, pour une valeur marchande estimée à 750 millions d'euros. La police fait savoir qu'elle a souvent trouvé des lots de cocaïne à Rotterdam mais que la douane a découvert, à Anvers, beaucoup plus de lots de drogues qui étaient destinées aux Pays-Bas.

La police soupçonne que le modèle organisationnel de la mafia de la drogue, et en particulier, des cartels de la Colombie, du Pérou et de la Bolivie, a changé. Les lots sont souvent extrêmement importants. Manifestement, la demande est considérable et les trafiquants acceptent plus facilement le risque que les lots soient interceptés. Cela laisse présumer que la plupart de la cargaison arrive à bon port..

Je souhaiterais obtenir un aperçu de l'évolution du nombre de saisies. Comme vous le savez, les saisies ne sont que le sommet de l'iceberg et elles constituent surtout un indicateur de l'augmentation de la cocaïne et de son succès.

Ma question concerne une matière transversale qui est étroitement liée aux efforts des Communautés en matière de prévention de la consommation de drogue.

Je souhaiterais dès lors poser les questions suivantes :

1) Quelle a été la quantité de drogues saisie de 2012 à ce jour ? Je souhaiterais obtenir une ventilation des chiffres selon le type de drogue et par année (chiffres de la police et des services de douane) ?

2) Ces données montrent-elles des tendances significatives ?

3) En ce qui concerne la cocaïne, pouvez-vous confirmer les chiffres de la police néerlandaise ? Pour les dix premiers mois de 2016, est-il question d'une augmentation exponentielle du nombre de kilos de cocaïne saisis ? Pouvez-vous préciser votre réponse et nous donner un chiffre concret ? À quoi cette augmentation est-elle due ?

4) Quelles mesures supplémentaires prend-on pour entraver l'arrivée de cocaïne dans nos ports ? Pouvez-vous préciser très concrètement quelles unités, scanners et budgets seront mis en oeuvre ?

5) Comment nos services de police réagissent-ils à la modification du modèle organisationnel des cartels de la drogue, qui les amène à transporter de grosses cargaisons en une fois plutôt que des petites cargaisons en plusieurs fois ?

Réponse reçue le 25 février 2017 :

1) Quelle est la quantité de drogues qui a été saisie entre 2012 jusqu’à ce jour, répartie par type de drogue et par année (chiffres de la police et des services de la douane) ? 

Veuillez consulter ci-dessous les données chiffrées demandées pour la Douane: 

En kg

Type de stupéfiant

2016

2015

2014

2013

2012

Cannabis (herbe et résine)

258,24

6.732,20

9.020,45

9.283,28

6.261,33

Cocaïne (crack y compris)

29.839,28

15.900,22

8.361,55

4.765,29

18.095,48

Opiacés (y compris héroïne, morphine, opium)

53,02

56,76

61,47

1.128,09

49,09

Drogues synthétiques

51,69

15,45

9,94

52,54

4,44

Khat

1.076,12

933,08

1.310,36

630,04

793,80

Total

31.278,35

23.637,71

18.763,77

15.859,24

25.204,14

2) Observe-t-on des tendances marquantes dans ces chiffres ? 

Ces dernières années, les tendances suivantes ont été observées par la douane : 

3) Pouvez-vous confirmer les chiffres relatifs à la cocaïne de la police néerlandaise ?  Lors des 10 premiers mois de l’année 2016, était-il question d’une augmentation exponentielle du nombre de kilos de cocaïne saisis à Anvers ?  Pouvez-vous donner des explications et les illustrer par des chiffres concrets ? À quoi faut-il attribuer cette augmentation ? 

Veuillez consulter ci-dessous les données chiffrées demandées pour le Port d’Anvers : 

En kg

Type de stupéfiant

2016

2015

2014

2013

2012

Cocaïne

29.758,190

15.696,428

8.125,400

4.677,850

17.497,000

Selon les chiffres de la douane, on peut en effet remarquer une augmentation exponentielle du nombre de kilos de cocaïne saisis. 

Il est difficile, mais pas impossible, d’expliquer les raisons de cette augmentation. Les explications possibles de cette augmentation sont les suivantes :  

4) Quelles mesures complémentaires seront prises pour enrayer le transit de cocaïne dans nos ports ? Pouvez-vous expliquer de manière très concrète quels scanners, unités et budgets seront investis ? 

L’équipe drogues des services de recherche de la Douane comprend actuellement 9 personnes qui travaillent en permanence sur le phénomène. 

Les services de recherche et les teams moto compétents pour les terminaux conteneur peuvent au total employer jusqu’à 75 douaniers - le cas échéant. Il y a en outre encore les services de support auxquels l’équipe drogues peut faire appel. Il s’agit des services suivants: 

Dans le Port d’Anvers, la Douane dispose de : 

Dans le cadre de l’enveloppe « sécurité » 2015 (exécution 2016), les montants repris ci-dessous ont été fixés pour les mises à niveau et les réparations des appareils de scannage existants :  

5) Comment réagissent nos services de police face au modèle d’activité modifié des cartels de drogues, faisant transiter de gros chargements en une fois au lieur de plusieurs petits chargements ? 

Certains points d’action ont été repris dans le plan stratégique de la Douane 2015-2019 pour intensifier la lutte contre le trafic de stupéfiants.  

La collaboration avec les pays d’origine constitue l’un de ces points d’action. 

À cet effet, la Douane s’est récemment rendue en Amérique Latine, notamment au Brésil et au Panama. 

Les ports brésiliens Navegantes-Itaji et Santos ont entre autres été visités. Santos est le port de conteneurs principal de l’Amérique du Sud et est l’un des ports d’exécution les plus importants de marchandises vers Anvers, dont le café et les fruits tropicaux. 

On a établi des contacts directs en matière d’échange de renseignements. 

La Douane belge était aussi le seul pays européen représenté à la 4e rencontre régionale du Programme de contrôle des conteneurs (CCP) de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) et de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) au Panama. 

Cette rencontre a permis à la Douane belge de nouer des contacts avec les représentants de la Douane et de la Police d'une vingtaine de pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes. 

L’expertise belge dans le Programme de contrôle des conteneurs est grande étant donné que la Douane fournit, depuis quelques années, des collaborateurs expérimentés de son équipe drogues d’Anvers ainsi que des formateurs. Par ailleurs, la Police fédérale a également un responsable politique dans le programme. 

Grâce à cette collaboration, la Douane espère que l’échange de renseignements relatifs aux envois vers Anvers pourra se dérouler de manière plus rapide, plus intense et plus large par rapport à la situation actuelle. L’objectif est de permettre un meilleur profilage et screening des envois susceptibles de fraude, à Anvers. 

Ensuite, un backscatter a été acquis au profit de la Douane, fin 2014. Il s’agit d’un scanner mobile et facilement maniable. L’utilisation de la technique de manière efficace permet de scanner très rapidement les conteneurs à la surface. 

On insiste sur le fait que le backscatter est un moyen disponible efficace et mobile pour effectuer des contrôles d’une grande quantité de conteneurs par jour.  

Cependant, l’utilisation récente du backscatter a démontré qu’il ne pourra jamais remplacer l’expertise et l’expérience des douaniers sur le terrain.  

En revanche, comme complément technologique, il offre une plus-value indéniable.