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Question écrite n° 5-7657

de Nele Lijnen (Open Vld) du 8 janvier 2013

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

Kazakhstan - Limitation de la liberté politique et de la liberté de presse - Évolutions - Évaluation - Réactions

Kazakhstan
droits politiques
liberté de la presse
opposition politique
opposant d'opinion

Chronologie

8/1/2013Envoi question
26/3/2013Rappel
15/4/2013Réponse

Question n° 5-7657 du 8 janvier 2013 : (Question posée en néerlandais)

Depuis deux décennies déjà, le Kazakhstan est dirigé d'une main de fer par le président Nazarbaïev. Depuis l'effondrement du régime soviétique, il a mené un régime autoritaire où l'opposition est muselée. Le pays fait l'actualité en raison d'une nouvelle limitation de la liberté politique et de la liberté de presse.

Il est question pour l'instant que deux groupes d'opposition (Alga! et Halyk Maidany) et plusieurs groupes de médias soient interdits par les autorités. Pour ces derniers, il s'agit d'environ une trentaine de journaux, sites internet et chaînes de télévision. Les pages Facebook et Twitter du journal Golos Respubliki ont déjà été bloquées. Tous sont suspectés de diffuser des idées extrémistes visant à renverser le régime. Les premiers procès se déroulent déjà cette semaine.

Ces actions du pouvoir kazakh surviennent après les problèmes qu'ont connus les villes de Zhanaozen et Shepte. D'important soulèvements ont eu lieu dans l'industrie pétrolière (vitale pour la pays) au cours desquels la police abattit au moins dix-sept manifestants. À la suite de cet incident, le régime pointa un doigt accusateur vers les médias indépendants. Ils auraient incité les autres à la violence. Les réactions radicales du régime (la violence policière et les procès) sont perçues comme une manière pour le président de maintenir son emprise sur le pays.

De lourdes peines sont réclamées à l'encontre des dirigeants des groupes d'opposition. L'an passé, l'opposant Vladimir Kozlov qui critiquait vivement le président, fut condamné à 7,5 ans de prison. Human Rights Watch condamna le Kazakhstan pour cette peine d'emprisonnement et les États-Unis accusèrent le pays d'utiliser la justice pour museler l'opposition. Freedom House rapporta que le procès de Kozlov était contraire aux principes démocratiques que le pays prétend respecter et que les aveux de Kozlov avaient été obtenus après diverses tortures.

Mes questions sont dès lors les suivantes :

1) Comment évaluez-vous les développements récents au Kazakhstan ? Estimez-vous que le régime kazakh tente de museler l'opposition ?

2) Notre pays a-t-il, à l'instar des États-Unis, exprimé son indignation entre autres sur l'enfermement de l'opposant Kozlov ?

3) Comptez-vous, en tant que membre de la communauté politique européenne, suivre ce dossier et le cas échéant, condamner le Kazakhstan s'il apparaît en effet que l'opposition y est à tort muselée ou persécutée/torturée ?

Réponse reçue le 15 avril 2013 :

  1. Les informations en provenance d’Astana sont en effet parfois inquiétantes. Le régime s’est durci au cours de ces deux dernières années. Sont visés les tenants d’un islamisme radical, et les opposants au régime ayant été impliqués d’une façon ou d’une autre dans les manifestations sanglantes de Zhanaozen. L’opposition politique ne dispose guère de latitude si elle entend critiquer le gouvernement. La raison en est le souci du pouvoir que se développe la situation économique du pays, avant de donner prise à des réformes politiques.

  2. Notre pays s’est joint naturellement à la déclaration de l’Union européenne faite le 11 octobre 2012 devant le Conseil Permanent de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Cette déclaration est jointe en annexe.

  3. La Belgique et l’Union européenne (UE) ne manquent pas d’observer de près l’évolution de la situation politique au Kazakhstan. Cela se fait entre autres par la tenue d’un Comité de Coopération entre le Kazakhstan et l’Union européenne. Lors du Comité tenu le 14 novembre2012, les représentants de l’UE ont à nouveau évoqué la situation des droits de l’homme au Kazakhstan. La partie kazakhe a répondu en donnant un large aperçu des efforts en cours en matière de droits de l’homme et de réformes de la justice.