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Question écrite n° 5-6691

de Bert Anciaux (sp.a) du 4 juillet 2012

au secrétaire d'État à la Fonction publique et à la Modernisation des Services publics, adjoint au ministre des Finances et du Développement durable, chargé de la Fonction publique

Selor - Sélections - Participation - Allocation de chômage - Site web du Selor - Coût

SELOR
concours administratif
offre d'emploi

Chronologie

4/7/2012Envoi question
19/7/2012Réponse

Question n° 5-6691 du 4 juillet 2012 : (Question posée en néerlandais)

La moitié des candidats inscrits ne se présentent pas aux sélections du Selor. Selon le secrétaire d'État, de plus en plus de citoyens s'inscrivent aux examens de l'État uniquement pour conserver leur allocation de chômage. Il prévoit une concertation avec l'ONEm, ainsi qu'avec le VDAB et ses pendants bruxellois et wallon, Actiris et le Forem, afin de juguler ces pratiques inquiétantes.

Il faut observer que l'inscription à un examen du Selor est à la portée de tous. Une fois qu'un profil a été dressé, on peut d'un simple clic poser sa candidature à presque tous les emplois vacants sans même jeter un regard sur leur contenu. Présenter sa candidature devient un simple rituel, avec une preuve si on le souhaite.

Mes questions sont les suivantes.

1) De quelles indications le secrétaire d'État dispose-t-il pour dire que de plus en plus de personnes s'inscrivent, mais ne se présentent pas, afin de conserver leur allocation de chômage ? Dispose-t-il d'indications et de chiffres concrets ?

2) S'est-il déjà concerté avec le ministre fédéral et les ministres régionaux de l'Emploi ?

3) Quel est, pour le Selor, le coût moyen d'un candidat qui ne se présente pas ?

4) Le secrétaire d'État est-il conscient du fait que l'on peut très facilement poser sa candidature au Selor ? Ne pourrait-on intégrer un seuil déterminé afin que ce simple clic soit quelque peu préparé et réfléchi ? Ne conviendrait-il pas de demander une confirmation ou une validation aux candidats, par exemple une semaine avant l'épreuve ?

Réponse reçue le 19 juillet 2012 :

J’ai l’honneur de communiquer à l’honorable membre la réponse suivante :

1. Je souhaite d’abord préciser à l’honorable membre qu’une procédure de sélection comprend en général deux étapes, à savoir d’abord un test informatisé au cours duquel les compétences génériques sont évaluées et ensuite, pour les lauréats de ce premier test, une épreuve plus spécifique. C’est précisément lors de la première épreuve que nous constatons que le pourcentage d’absents est élevé, jusqu’à parfois 50 %. Le pourcentage d’absents à la deuxième épreuve, qui correspond davantage à l’emploi vacant, se situe en moyenne à 15 % et est tout à fait comparable à d’autres secteurs. Suite au monitoring, on peut supposer qu’une partie des absents à la première épreuve ont le statut de chômeur (complet indemnisé) ou de demandeur d’emploi.

Autre constat du monitoring :

On peut logiquement considérer que ce pourcentage se retrouve dans les candidatures effectives et également dans les absences. Une analyse plus fouillée doit confirmer et étayer cette hypothèse de travail. Ne pas prendre le temps de considérer ce problème serait une erreur sociale et témoignerait d’un manque de prise de responsabilité politique. J’ai, par conséquent, demandé aux organismes publics concernés d’échanger leurs données.

2. Je n’ai pas encore, en ce qui me concerne, mené une concertation avec les collègues fédéraux ou régionaux. Je ne ferme absolument pas la porte à cette concertation mais elle devra être menée sur base de données vérifiées, à la suite de l’échange de toutes les données des instances concernées.

Pour ce faire, des contacts ont déjà été pris au niveau d’organismes comme Selor, l’Office national de l’Emploi (ONEM), le Forem, Actiris, le Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling en Beroepsopleiding (VDAB), le service germanophone de l’emploi…

Selor a ainsi pris l’initiative et développé des points-Selor auprès des organismes concernés avec, entre autres, comme objectifs la communication des données, des banques-carrefours, du datamining

3. Comme précisé ci-dessus, le taux d’absentéisme le plus important est observé lors des tests informatisés. L’absentéisme est bien moindre lors des entretiens et assessments (les coûts que représentent ces tests sont plus importants, ces épreuves demandent plus de main d’œuvre, ainsi que davantage d’assesseurs internes et externes).

Se basant sur des données historiques concernant le milieu de la sélection, Selor tient compte d’un taux d’absentéisme de 20-25 %, qui est la norme dans des secteurs comparables. Le contexte de sélection est établi en fonction de cet absentéisme prévisible. Celui-ci n’entraîne donc aucun coût supplémentaire. Le pourcentage d’absentéisme plus élevé met Selor face à un nouveau défi afin de limiter ou d’éviter les coûts supplémentaires. Une des pistes est la recherche de la cause de cet absentéisme afin de prendre les mesures nécessaires. Une autre piste est d’offrir la capacité libérée (par l’absence de candidats) via le principe du « last minute ».

Partant de cette constatation, Selor a d’ailleurs déjà consenti d’importants investissements pour maintenir les coûts au niveau le plus bas et la planification contrôlable : automatisation et informatisation, et l’offre permanente de « moments de tests ». A l’époque des méga sélections au Heysel, un tel taux d’absentéisme représentait en effet une perte importante en termes de location de salles et de capacité humaine.

Aujourd’hui, la perte la plus importante se situe au niveau des coûts d’opportunité et d’efficacité :

En guise d’exemple, je peux signaler à l’honorable membre que Selor n’impute que 10 euros au client payant par candidat absent.

A mon avis, les frais se situent davantage au niveau de l’image de l’administration et au niveau social : des personnes qui ont besoin d’un emploi ne se présentent pas aux tests quand des opportunités s’offrent à elles.

4. Je peux confirmer à l’honorable membre que je suis tout à fait conscient de la facilité avec laquelle il est possible de postuler via Selor. Plus encore, je peux lui confirmer qu’elle fait partie de ma politique. Cette accessibilité est voulue et nécessaire. Elle est également attendue par les candidats sur ce marché de l’emploi volatile. La guerre des talents oblige Selor à réagir rapidement et faire en sorte que postuler ne soit pas synonyme de tracasseries administratives. Le candidat doit avoir le sentiment que le « recruteur » est proche de lui et qu’il lui offre un traitement individuel et pas anonyme. Cet élément est également le symbole d’une administration moderne et performante, pour laquelle j’œuvre au travers de ma politique.

En outre, Selor a développé depuis longtemps une expertise pour s’occuper de grands groupes. Selor tient compte de l’abandon structurel de 25 % lors des premiers stades de la sélection, particulièrement quand il s’agit de profils génériques. Il convient en effet, pendant cette première étape, d’écarter les profils qui ne conviennent pas. Les candidats non motivés font partie de ce groupe, et les candidats non motivés ne se présentent pas aux tests. Il serait erroné de rajouter des obstacles qui amèneraient de bons candidats à abandonner pour cause de soupçon de formalisme. Un reproche que beaucoup adressent à l’administration. Il est indispensable de répertorier les candidats non motivés qui s’inscrivent néanmoins pour d’autres raisons à une sélection. Je vais m’occuper de ce point.