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Question écrite n° 5-6108

de Piet De Bruyn (N-VA) du 24 avril 2012

à la vice-première ministre et ministre de l'Intérieur et de l'Égalité des Chances

Plan d'action "Prévention de la radicalisation et polarisation violentes"

islam
intégrisme religieux
extrémisme
terrorisme
discrimination fondée sur l'orientation sexuelle
violence
programme d'action
radicalisation

Chronologie

24/4/2012Envoi question
5/9/2012Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-2027

Question n° 5-6108 du 24 avril 2012 : (Question posée en néerlandais)

L'ancienne ministre de l'Intérieur a lancé en 2010 un plan d'action « Prévention de la radicalisation et polarisation violentes ».

Un groupe de travail se pencherait sur les formes graves de radicalisation religieuse qui pourraient représenter une menace directe ou indirecte pour notre société. Étaient entre autres visés les jeunes musulmans qui se radicalisent et risquent de commettre des actes terroristes.

Un grand flou entoure les réalisations concrètes de ce plan d'action, de même que les sujets auxquels il s'intéressait concrètement.

On ne sait par exemple pas précisément si le plan d'action se focalisait également sur la radicalisation de nombreux jeunes musulmans qui rejettent l'égalité de droits des lesbigays et transgenres et se livrent en même temps à des violences explicitement homophobes.

Dans ce contexte, je souhaiterais poser à la ministre les questions suivantes  :

1. La ministre peut-elle me communiquer l'état d'avancement et les résultats de ce plan d'action ?

- De quelle manière le plan d'action a-t-il été mis en œuvre ? Quels sont les niveaux administratifs, services et organisations qui ont été associés à cette mise en œuvre ?

- Lors de la mise en œuvre du plan d'action, a-t-on été attentif à certaines formes d'homophobie radicale se traduisant par des actes de violence physique et/ou une incitation à la violence à l'encontre des lesbigays et transgenres ?

2. La ministre a-t-elle l'intention de conserver le plan d'action de son prédécesseur ? Ou bien ce plan sera-t-il adapté ou abandonné ?

Réponse reçue le 5 septembre 2012 :

L’initiative d’une stratégie de prévention « Société sûre et respectueuse » (en tant que réponse socio-préventive contre les polarisations et radicalisation violentes) a été lancée sous l’impulsion européenne par mes services en 2010. Au sein de ce cadre socio-préventif, il n’est pas correct qu’un groupe de travail se penche sur les formes graves de radicalisation religieuse. Le monitoring et l’analyse de telles menaces est une mission de nos renseignements – et services de sécurité, l’Organe de Coordination pour l' Analyse de la Menace (OCAM) et nos services de police. Je vous renvoie toutefois à une recherche scientifique menée en 2010 en Belgique qui examine les processus de radicalisation. Les résultats de la recherche ont donné des points d’ancrage à une stratégie de prévention de la radicalisation et polarisation violentes.

Au moyen de l’initiative d’une stratégie socio-préventive, nous souhaitons pouvoir intervenir dans un stade précoce d’une éventuelle radicalisation violente et éviter une escalade. Tout ceci est possible en diffusant une vision orientée vers le social et positive. L’accent est mis sur le renforcement des facteurs protecteurs contre la radicalisation violente et la promotion d’une société sûre et respectueuse. Une approche socio-préventive doit être complémentaire à une approche de sécurité. Contrairement à votre demande, la stratégie de prévention ne vise pas un seul type de radicalisme. Étant donné que les mécanismes psychologiques individuels sous-jacents d’un processus de radicalisation sont applicables en général, toutes les formes de radicalisation violente sont inclues dans la portée de cette stratégie. Enfin, une approche socio-préventive dépasse de nombreux niveaux de compétence différents comme le travail dans le secteur de la jeunesse, l’intégration sociale, l’enseignement, … Une collaboration est donc cruciale.

Une recherche plus approfondie permettra de révéler si les tendances d’une radicalisation violente sont à l’origine de la violence homophobe. Dans tous les cas, la lutte contre ce phénomène fait partie intégrante d’une société sûre et respectueuse.

Dès que la stratégie de prévention « société sûre et respectueuse » aura fait l’objet d’une concertation, nous communiquerons sur les objectifs et les ambitions de celle-ci. Bien entendu, des adaptations sont toujours possibles si les évolutions sociétales, la recherche et la concertation avec les partenaires potentiels en font apparaitre la nécessité.