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Question écrite n° 5-5748

de Nele Lijnen (Open Vld) du 29 février 2012

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

Vitamine D - Carence - Étude nationale - Jeunes - Prévention - Budget

santé publique
jeune
vitamine
prévention des maladies
nutrition
consommation alimentaire
enquête de consommation
sel
sensibilisation du public

Chronologie

29/2/2012Envoi question
22/3/2012Réponse

Question n° 5-5748 du 29 février 2012 : (Question posée en néerlandais)

Je vous renvoie à une question écrite antérieure et à votre réponse (document n° 5-5111). Il ressort d'une étude menée dans neuf États membres de l'Union européenne que près de 80 % des jeunes Européens souffrent d'une carence en vitamine D. J'avais demandé comment le Service public fédéral (SPF) réagissait à cette étude européenne. Selon la réponse, un groupe de travail avait déjà décidé d'élaborer une brochure destinée à informer l'ensemble de la population et à formuler des recommandations relatives à la vitamine D.

Outre les jeunes, d'autres groupes à risques ont été identifiés : les femmes enceintes, les nouveau-nés, les personnes âgées, etc. En 2010, une étude a été lancée en Belgique auprès de 1 200 femmes enceintes pour évaluer l'effet de la vitamine D. Selon la réponse de la ministre, « il n’y a pas d’étude nationale disponible sur le statut en vitamine D chez les enfants ». Selon l'étude européenne, une dose suffisante de vitamine D est pourtant essentielle pour la solidification des os et la résistance contre des maladies comme le diabète et certains types de cancer. Il est clair que les jeunes ont tout intérêt à recevoir une dose de vitamine D suffisante. Nous avons dès lors besoin de données chiffrées concernant le statut – carence ou non – des jeunes belges en vitamine D.

J'aimerais dès lors obtenir une réponse détaillée aux questions suivantes :

1) Une étude nationale sera-t-elle lancée prochainement pour étudier le rôle de la vitamine D dans la santé des jeunes ?

2) Dans l'affirmative : a) Quel budget sera-t-il libéré à cet effet ? b) Que la ministre compte-t-elle faire des résultats ? Peut-on envisager le lancement d'une campagne axée sur les jeunes ? Dans la négative : pourquoi ne juge-t-elle pas nécessaire de collecter des données nationales à ce sujet ?

Réponse reçue le 22 mars 2012 :

1) Si l'on connaît déjà le rôle que joue la vitamine D dans la bonne santé des jeunes (cf. recommandations nutritionnelles du Conseil supérieur de la santé), on n'a effectivement pas encore réalisé d'étude nationale visant à déterminer le niveau de vitamine D chez les jeunes, une mesure qui ne peut se faire que par prélèvement sanguin. Les études de soutien de la politique occuperont une place de premier plan dans le futur Plan fédéral Nutrition-Santé (qui sera lancé à l'automne 2012 et se poursuivra jusqu'en 2020). Dans ce cadre, les études nécessaires à court, moyen et long terme pour étayer, suivre et évaluer la politique nutritionnelle fédérale seront inventoriées en concertation avec le comité d'experts du Plan fédéral Nutrition-Santé, le Conseil supérieur de la santé, l'Institut scientifique de santé publique et la Belgian Nutrition Society. Il faudra ensuite les évaluer en tenant compte des moyens budgétaires disponibles. On connaît d'ores et déjà certaines études prioritaires de soutien à la politique. Pour évaluer et surveiller les risques liés aux contaminants chimiques (pesticides, etc.) ou microbiologiques, à certaines substances (additifs, caféine, etc.) et aux (macro- et micro)nutriments présent(e)s dans les denrées alimentaires, il est ainsi essentiel de réaliser la première enquête nationale de consommation alimentaire (qui recueillera des données détaillées en matière de consommation alimentaire). Les Communautés ont elles aussi besoin des données de l'enquête de consommation alimentaire pour évaluer la politique qu'elles mènent. Une nouvelle étude sur la consommation de sel devra en outre être menée en 2012 pour évaluer la stratégie mise en œuvre à l'égard du sel (2009-2012). Quoique plus difficilement réalisable, une étude de la consommation de sel chez les enfants figure néanmoins également parmi les priorités. A l'évidence, il est indispensable de disposer de données objectives permettant d'évaluer le niveau de macronutriments et de micronutriments chez les enfants et les jeunes.

2) Les moyens budgétaires nécessaires à la réalisation d'une enquête nationale représentative sur le niveau de vitamine D chez les jeunes dépendent de la tranche d'âge étudiée (40 euros/prélèvement x 1 200 écoliers = 50 000 euros, hors frais de personnel et moyens logistiques).

Les finalités d'une telle étude sont d’avoir un aperçu des niveaux de vitamine D, de mettre les résultats en corrélation avec un questionnaire alimentaire restreint (dans le but d'évaluer l'importance d'aliments enrichis comme la margarine ou les produits laitiers) et d’identifier les mesures qui s'imposent pour remédier aux carences que l'on pourrait détecter chez certains sous-groupes de jeunes (en fonction de l'âge, du sexe et du milieu socio-économique). Ces mesures pourront être examinées à la Conférence interministérielle de la santé publique, de telle sorte que chacun puisse prendre des initiatives dans le cadre de son propre domaine de compétence. L'organisation de campagnes de sensibilisation axées sur les jeunes (et leurs parents) semble quant à elle réservée aux Communautés. La brochure expliquant l'importance que le calcium et la vitamine D revêtent pour la bonne santé osseuse, qui s'adresse spécifiquement aux professionnels de la santé et qui présente les différents groupes à risque, sera diffusée d'ici la fin de l'année. Parallèlement à cela, il importe également de renforcer la formation des professionnels de la santé dans le domaine nutrition-santé, une dimension qui est encore trop souvent sous-développée à l'intérieur du cursus. On s'attellera à résoudre ce problème en collaboration avec le monde scientifique (Belgian Nutrition Society) et en concertation avec les doyens des facultés concernées.