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Question écrite n° 5-5111

de Nele Lijnen (Open Vld) du 30 décembre 2011

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

Carences en vitamine D - Projet européen d'étude Helena - Jeunes - Prévention

santé publique
jeune
poisson
nutrition
prévention des maladies
vitamine

Chronologie

30/12/2011Envoi question
30/12/2011Réponse

Réintroduction de : question écrite 5-3569

Question n° 5-5111 du 30 décembre 2011 : (Question posée en néerlandais)

Près de 80 % des jeunes Européens souffrent d'une carence en vitamine D. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée dans neuf pays de l'Union européenne (UE) dans le cadre du projet Helena (Healthy Lifestyle in Europe by Nutrition in Adolescence - Mode de vie sain en Europe par la nutrition au cours de l’adolescence) ; l'étude a porté sur plus de mille jeunes âgés de douze ans et demi à dix-sept ans et demi.

Les résultats ont été publiés dans le « British Journal of Nutrition ». 39 % des jeunes étaient rangés dans la catégorie « insuffisant », 27 % présentaient une carence et 15 % souffraient même d'une carence sérieuse en vitamine D. Plus l'âge du jeune était élevé, plus son bilan relatif à la vitamine D était bon. Plus l'indice de masse corporelle (IMC) était élevé, plus le bilan relatif à la vitamine D était mauvais.

Une dose suffisante de vitamine D est essentielle pour les jeunes car cette vitamine joue un rôle important dans la croissance des cellules et le développement des os. En outre, la vitamine D réduit le risque de toute une série d'autres maladies comme les maladies cardiovasculaires, la décalcification osseuse, le diabète et certaines infections. L'organisme fabrique lui-même la vitamine D sous l'influence de la lumière du soleil et la puise dans certains aliments comme le beurre, la margarine et le poisson gras.

Je souhaiterais dès lors obtenir une réponse détaillée aux questions suivantes.

1) Comment la ministre réagit-elle à cette étude ? Dispose-t-elle de chiffres relatifs à la carence en vitamine D dans notre pays et, dans l'affirmative, peut-elle me les communiquer ?

2) Peut-elle indiquer comment faire face à la carence en vitamine D et expliquer les démarches concrètes qu'elle envisage d'entreprendre dans ce domaine, sachant qu'une action préventive permet d'éviter de nombreux problèmes de santé à long terme ?

3) Peut-elle expliquer brièvement les conséquences possibles que peut avoir une carence en vitamine D sur la santé ?

4) La ministre est-elle prête à encourager la consommation de poisson dans une optique préventive, vu le rôle déterminant des poissons gras dans la carence en vitamine D chez les êtres humains ? Peut-elle expliquer concrètement ses intentions ?

Réponse reçue le 30 décembre 2011 :

1) La prise en charge de la carence en vitamine D auprès de groupes cibles comme les adolescents et les personnes âgées constitue une des mesures prioritaires du Plan National Nutrition Santé (PNNS) 2006-2010. L’axe stratégique 4b du PNNS fait état de différentes mesures qui doivent être envisagées pour endiguer les carences en micronutriments comme le calcium, la vitamine D, le fer, l’acide folique et l’iode. Dans le groupe de travail chargé de la mise en œuvre des mesures de l’axe stratégique 4b, il a été proposé de réaliser une brochure sur le calcium et la vitamine D.

Les fonctions du calcium et de la vitamine D sont étroitement liées. C’est ainsi qu’une bonne régulation du métabolisme osseux nécessite de disposer à la fois de suffisamment de calcium et de vitamine D. En 2009, les recommandations pour le calcium et la vitamine D du Conseil Supérieur de la Santé ont été révisées. La brochure s’adresse aux professionnels de la santé. La brochure est maintenant disponible sur www.monplannutrition.be/documents (dans l’onglet « brochures » sous le titre « Des os solides par une alimentation équilibrée » (PDF)).

Il n’y a pas que les jeunes qui risquent une carence en vitamine D. Les autres groupes à risque sont :

En 2010, une étude a été lancée auprès de 1 200 femmes enceintes pour évaluer leur statut en vitamine D. Il n’y a pas d’étude nationale disponible sur le statut en vitamine D chez les enfants.

2) Dans la plupart des situations, une exposition quotidienne de 15 minutes à la lumière solaire, le visage et les mains à découvert, suffit pour maintenir à niveau la réserve de vitamine D dans l’organisme mais, pour différentes raisons, certains groupes de la population courent un risque accru de carence en vitamine D. Rappelons enfin que la peau « mature » a davantage de difficultés à produire de la vitamine D. Lorsque l’exposition au soleil est insuffisante, un apport alimentaire adéquat est tout particulièrement important. Malheureusement, les aliments riches en vitamine D sont relativement peu nombreux. La vitamine D est liposoluble et est, par nature, uniquement présente dans les denrées alimentaires d’origine animale riches en matières grasses (poisson, viande, foie, parfois dans le fromage et le lait entier) dans des teneurs différentes. Les teneurs les plus élevées se trouvent dans les espèces de poissons gras (exemples : sardines, hareng, saumon, maquereau). Les aliments d’origine végétale peuvent être enrichis en vitamine D, comme par exemple les margarines et les minarines végétales qui sont obligatoirement supplémentées en vitamine D. Dans un pays comme le nôtre où le soleil est parfois rare, manger du poisson gras au minimum une fois par semaine constitue tout de même une source importante de vitamine D.

Les groupes à risque concernés ont vraiment besoin d’un supplément alimentaire prescrit par le médecin traitant. Ces groupes à risque sont décrits dans la brochure mentionnée plus haut.

3) La vitamine D est une vitamine liposoluble qui contribue au maintien de taux sanguins optimaux en calcium et en phosphore. Elle est primordiale dans l’absorption active du calcium au niveau de l’intestin et contribue ainsi à la solidité des os et des dents. Indépendamment du calcium, la vitamine D participe également à d’autres processus comme le développement des mécanismes de résistance contre les maladies. Une carence en vitamine D peut aboutir à une diminution de l’absorption du calcium intestinal et augmenter ainsi le risque de décalcification osseuse. De plus, la vitamine D est aussi importante pour la santé musculaire. Une carence en vitamine D provoque une fonte musculaire (sarcopénie), ce qui accroît le risque de chute.

Plusieurs études épidémiologiques suggèrent que la carence en vitamine D est associée à un risque accru de diabète, de maladies auto-immunes et de certains types de cancers. La pertinence de cette association doit néanmoins être confirmée par des études cliniques prospectives.

4) La recommandation de consommer une fois par semaine du poisson gras est reprise dans les différentes brochures (celle sur les os solides, le guide général du PNNS et la brochure « Manger simple pour manger mieux… », toutes disponibles sur www.monplannutrition.be/documents).

Les campagnes pour les produits agricoles et les produits de pêche spécifiques sont menées par le VLAM en Flandres et l’APAQ-W en Wallonie et relèvent de l'agriculture. Ces campagnes de sensibilisation pour les produits agricoles spécifiques devraient toujours intégrer les objectifs en rapport avec la santé.