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Question écrite n° 5-5036

de Bart Tommelein (Open Vld) du 28 décembre 2011

au ministre des Entreprises publiques, de la Politique scientifique et de la Coopération au développement, chargé des Grandes Villes

Ethiopie - Fonds de la coopération au développement - Opposition - Manipulation des élections

aide au développement
Éthiopie

Chronologie

28/12/2011Envoi question
28/2/2012Réponse

Réintroduction de : question écrite 5-3750

Question n° 5-5036 du 28 décembre 2011 : (Question posée en néerlandais)

L'Éthiopie reçoit chaque année un soutien d'un peu plus de trois milliards de dollars pour l'enseignement, les soins de santé, l'agriculture et l'alimentation. Dans son rapport  Development Without Freedom », Human Rights Watch constate que le gouvernement éthiopien utilise l'aide au développement occidentale pour réduire l'opposition au silence. Il ressort de quelques centaines d'entretiens que l'organisation de droits de l'homme américaine a eus avec des paysans et des villageois en Éthiopie que ceux qui, dans ce pays, ne se soumettent pas n'ont pas accès aux fonds de la coopération au développement. Le scrutin s'est soldé par une victoire du parti du gouvernement. Selon Human Rights Watch les donateurs occidentaux doivent examiner de façon plus critique ce qui est fait de l'aide au développement

Voici mes questions au ministre :

1) Le ministre connaît-il le rapport "Development Without Freedom" qui montre que les fonds de la coopération au développement sont utilisés pour faire taire l'opposition ?

2) Comment juge-t-il les accusations figurant dans ce rapport concernant la manipulation des élections par l'octroi ou non de l'accès à l'aide au développement?

3) La Belgique fait-elle de la coopération au développement avec l'Éthiopie ? Dans l'affirmative, dans quelle mesure les accusations s'appliquent-elles également aux fonds de la coopération belge et quel impact cela a-t-il sur les relations avec l'Éthiopie ? Quelles implications ce rapport a-t-il sur notre aide directe et indirecte à l'Éthiopie ?

Réponse reçue le 28 février 2012 :

1) J'ai pris connaissance de ce rapport.

2) Il est clair que les accusations d'abus largement répandu et systématique qui serait fait des fonds de développement ne correspondent pas à la réalité; en d'autres termes, la fiabilité de ce rapport peut être mise en doute. Dans le même temps, on ne peut certes pas exclure que ce type d'abus puisse se produire occasionnellement, d'autant que la démocratie multipartite en Éthiopie reste pour le moment fort illusoire. Ce rapport se doit dès lors d'être considéré comme un appel à davantage de monitoring, de transparence et de concertation avec le gouvernement éthiopien.

3) Depuis 2003, l'Éthiopie ne fait plus partie des pays partenaires de la coopération gouvernementale belge. Tous les projets de la coopération gouvernementale en Éthiopie ont été clôturés.

En 2010, l’aide publique belge au développement en faveur de l'Éthiopie atteignait un montant total de 3 157 731 euros. Ce sont surtout la coopération indirecte (Organisation non-gouvernementale (ONG) et coopération universitaire) et le Fonds belge pour la sécurité alimentaire qui interviennent en Éthiopie.

Devant la problématique de la famine dans les pays de la Corne de l'Afrique, le groupe de travail parlementaire pour le Fonds belge pour la sécurité alimentaire a émis une recommandation visant à développer des activités en Éthiopie.

La coopération belge au développement octroie des moyens à ses partenaires indirects dans tous les pays en développement – y compris donc l'Éthiopie – sur la base de procédures standardisées et de critères pertinents. Des relations étroites sont entretenues avec ces partenaires tant sur le terrain qu'au niveau de l'administration centrale, et les projets et programmes soutenus font l'objet d'un suivi conjoint.

Aucun des partenaires de la coopération belge au développement n'a fait mention auprès de l'administration centrale à Bruxelles ni de notre Ambassade à Addis-Abeba de pressions de la part des autorités éthiopiennes destinées à soustraire de manière discriminatoire les aides belges destinées à des bénéficiaires spécifiques.