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Question écrite n° 5-4823

de Bert Anciaux (sp.a) du 23 décembre 2011

à la vice-première ministre et ministre de l'Intérieur

Police - Suicide - Évolution - Armes de service - Politique

police
suicide
statistique officielle
arme à feu et munitions

Chronologie

23/12/2011Envoi question
26/10/2012Réponse

Réintroduction de : question écrite 5-2800

Question n° 5-4823 du 23 décembre 2011 : (Question posée en néerlandais)

Les médias annoncent régulièrement des cas de suicide au sein du personnel de police dans divers corps de police. En outre, il n'est pas rare que l'arme de service soit utilisée.

Mes questions à ce sujet sont les suivantes.

1) Combien de suicides ont-ils eu lieu au sein du personnel de police chaque année dans la période 2006-2010 ? Comment la ministre évalue-t-elle et explique-t-elle l'ampleur et l'évolution de ces chiffres ? Une analyse de ces chiffres livre-t-elle une base suffisante à des constatations significatives, des liens à certains facteurs comme l'ancienneté, le grade, l'âge, le genre de missions, des caractéristiques territoriales ou géographiques, etc. ? L'analyse d'éventuelles lettres d'adieu a-t-elle donné des indications sur les raisons, motifs, etc. ?

2) Existe-t-il des différences significatives entre le nombre de suicides dans la police fédérale et dans la police locale ?

3) Dans combien de cas ce suicide a-t-il été commis avec l'arme de service des policiers concernés ?

4) La police mène-t-elle une politique spécifique à l'égard du personnel de police qui atteste avoir vécu des événements tragiques, etc. ? Dans l'affirmative, quelle est cette politique : objectifs, instruments, évaluation, etc. Dans la négative, pour quelle raison ?

5) Le nombre de suicides est-il plus élevé au sein du personnel de police que dans d'autres groupes professionnels ? Une enquête a-t-elle été menée à ce sujet ? Dans l'affirmative, quels sont les résultats ? Dans la négative, pour quelle raison ?

Réponse reçue le 26 octobre 2012 :

Question 1

Le nombre total de suicides au sein des services de police s’élevait à 18 cas en 2006, 9 en 2007, 15 en 2008, 14 en 2009 et 10 en 2010. 

En la matière, je peux vous renvoyer à la réponse à la question parlementaire de madame Leen Dierick n°491 du 22 juillet 2011. Vous y trouverez un aperçu du nombre de suicides au sein des services de police durant la période 2006 à 2010, répartis par sexe, emploi au sein de la police fédérale ou locale et catégorie d’âge. Cependant, aucune donnée n’est disponible en ce qui concerne l’endroit des suicides, la fonction et l’ancienneté des membres du personnel concernés. 

Il s’avère que durant la période considérée, 58 cas de suicide étaient le fait d’hommes et 8 cas le fait de femmes. Pour la même période, 58 cas concernaient des membres du personnel du cadre opérationnel et 8 cas des membres du personnel du cadre administratif et logistique. Enfin, en ce qui concerne la catégorie d’âge des victimes du suicide, il y a eu 7 cas de suicide dans la catégorie 20-30 ans; 14 cas dans la catégorie 30-40 ans; 16 cas dans la catégorie 40-50 ans et enfin 28 cas dans la catégorie 50-60 ans. 

Question 2

En chiffres absolus, il y a plus de suicides à la police locale qu’à la police fédérale. Toutefois, vu qu’il y a plus de membres du personnel employés au sein de la police locale qu’à la police fédérale, aucune différence significative ne peut en être déduite. 

Question 3

L’arme de service a été utilisée à la police locale dans 5 cas de suicide en 2006 et 2 cas tant en 2008 qu’en 2009. En ce qui concerne la Police fédérale, l’arme de service a été utilisée dans 1 cas en 2006 et en 2007, 2 cas en 2009 et 1 cas en 2010. 

Question 4

Je tiens à souligner qu’au sein des services de police, une attention toute particulière est accordée à la problématique du suicide. Ainsi, le stressteam de la Police fédérale donne des formations pour la prévention et la gestion du stress, du stress post-traumatique et du suicide. Le stressteam dispense en outre des formations aux zones de police locale afin de leur permettre de développer à leur niveau une équipe sachant détecter à temps les problèmes psychosociaux et sachant les traiter d’une manière adéquate. Cette problématique est également abordée au cours des formations de base, afin de sensibiliser au plus tôt les membres du personnel. 

Lorsque des membres du personnel de la Police fédérale sont confrontés au suicide d’un collègue, le stressteam fournit en plus une assistance psychologique immédiate, suivie d’un debriefing collectif. En outre, les membres du personnel qui le souhaitent peuvent solliciter un suivi individuel. En ce qui concerne la police locale, le stressteam de la police fédérale intervient à sa demande gratuitement en situation de crise urgente et peut assurer un suivi, moyennant paiement par la zone. 

Question 5

Au sein de la police il n’y a pas de comparaison faite entre le nombre de suicides chez les membres du personnel des services de police et le nombre de suicides dans les autres professions.