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Question écrite n° 5-4146

de Inge Faes (N-VA) du 23 décembre 2011

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de Beliris et des Institutions culturelles fédérales

Tatouages temporaires - Henné - paraphénylènediamine - Réactions allergiques - Contrôles - Législation

coiffure et soins esthétiques
produit cosmétique
substance toxique
allergie

Chronologie

23/12/2011Envoi question
13/2/2012Réponse

Réintroduction de : question écrite 5-2987

Question n° 5-4146 du 23 décembre 2011 : (Question posée en néerlandais)

Les tatouages “temporaires” sont très populaires auprès des jeunes et sont proposés durant la période estivale sur les plages ou lors de festivals et autres manifestations par des artistes itinérants. Dans les grands centres touristiques à l'étranger, ils font aussi souvent partie de l'offre destinée aux vacanciers.

Ces tatouages “temporaires” représentent toutefois un risque dans la mesure où les produits utilisés peuvent contenir de la paraphénylènediamine (PPD). La PPD permet au dessin de sécher plus vite et lui confère une couleur plus foncée. Selon les directives européennes, l'application de PPD directement sur la peau est interdite. La législation belge, en l'occurrence l'arrêté royal (AR) du 15 octobre 1997 relatifs aux produits cosmétiques tel que modifié par l'AR du 4 mars 2010, autorise la PPD, sous certaines conditions, dans les teintures capillaires (avec une concentration maximale de 6%), mais pour le reste, il n'est pas question d'une éventuelle application directe sur la peau. La PPD peut en effet provoquer des allergies très graves. Outre les teintures capillaires, les colorants textiles, le caoutchouc et les matières synthétiques contiennent aussi de la PPD.

Pour avoir une vision claire de l'utilisation de la PPD dans les tatouages temporaires au henné, je voudrais obtenir les chiffres suivants :

1) Combien de contrôles spécifiques relatifs à l'utilisation de paraphénylènediamine (PPD) dans les tatouages au henné le service Cosmétique du Service public fédéral (SPF) Santé publique a-t-il effectués par an depuis 2005 ?

2) Combien de constats d'utilisation de paraphénylènediamine (PPD) dans les produits destinés aux tatouages ont-ils été établis par le service Cosmétique du SPF Santé publique par an depuis 2005 ?

3) Combien de cas d'allergies consécutives à l'utilisation de henné (contenant de la PPD) ont-ils été rapportés par an depuis 2005 ? Constate-t-on une diminution des cas d'allergies consécutives à l'utilisation de henné (contenant de la PPD) depuis l'entrée en vigueur de l'AR du 4 mars 2010 modifiant l'AR du 15 octobre 1997 ?

Réponse reçue le 13 février 2012 :

1) -2), Veuillez trouver ci-dessous le nombre de contrôles portant sur le henné noir pour la période 2005-2010 et le nombre de produits détectés pour tatouages éphémères contenant de la paraphenylènediamine (PPD).:

2005

170 contrôles

Parmi lesquels 4 produits contenaient de la PPD

2006

60 contrôles

Parmi lesquels 2 produits contenaient de la PPD

2007

50 contrôles

Parmi lesquels aucun des produits ne contenaient de la PPD

2008

55 contrôles

Parmi lesquels 1 produit contenait de la PPD

2009

60 contrôles

Parmi lesquels aucun des produits ne contenaient de la PPD

2010

75 contrôles

Parmi lesquels aucun des produits ne contenaient de la PPD

2011

50 contrôles

Parmi lesquels 2 produits contenaient de la PPD

Les tatouages éphémères, essentiellement proposés en été, ont été contrôlés dans les festivals, sur les marchés, dans les parcs de loisirs, dans les lieux de rassemblement à la côte mais également dans les établissements de tatouage,.

Au printemps 2005, le Service public fédéral (SPF) Santé publique lance pour la première fois un communiqué de presse attirant l’attention sur les risques d’allergie liés aux tatouages au henné noir. Une petite campagne d’information cible également les autorités locales (administrations communales) et les organisateurs d’évènements.

Les années suivantes, à la même période, le SPF Santé Publique diffuse des communiqués de presse avertissant les vacanciers des risques liés à l’utilisation du henné noir. Ces tatouages temporaires sont en effet souvent proposés dans les destinations de vacances ensoleillées.

À partir de 2007, le service d’inspection constate une diminution du phénomène sauf dans certains endroits, comme les festivals de World music ou encore à la côte.

3) En ce qui concerne le nombre de cas rapportés d'allergies provoquées par le henné noir, je dois préciser que ce type de plaintes n’est que très rarement communiqué au SPF Santé Publique. Il s'agit souvent de cas provoqués par des tatouages réalisés à l'étranger. Les personnes concernées consultent alors un médecin généraliste ou un dermatologue.

En 2011, le SPF Santé publique a reçu une seule notification de réaction allergique suite à un tatouage réalisé à la côte.

Il est difficile de dire si les cas d’allergies dus au henné noir ont diminué, car ces cas ne sont pas systématiquement rapportés. Les médecins sont encouragés à communiquer les effets indésirables graves liés aux produits cosmétiques, mais quand les tatouages ont été réalisés à l'étranger, les médecins sont moins enclins à communiquer les cas aux autorités.

L'arrêté royal du 4 mars 2010 modifiant l’arrêté royal du 15 octobre 1997 relatif aux produits cosmétiques adapte les textes d'avertissement apposés sur les colorations capillaires en attirant notamment l’attention sur les possibles allergies liées au henné noir.

Selon la législation cosmétique, la PPD est d'ailleurs interdite dans les produits pour la peau.

Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact des nouveaux avertissements apposés sur les colorations capillaires. En effet, l’arrêté prévoit une période de transition jusqu'au 31 octobre 2012 pour l’apposition de ces nouveaux avertissements sur les teintures capillaires mises sur le marché.

Le SPF Santé Publique a l’intention de réaliser cette année une campagne d'information auprès des agences de voyage et des sites touristiques belges.