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Question écrite n° 5-3602

de Bert Anciaux (sp.a) du 27 octobre 2011

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et des Réformes institutionnelles

Ouzbékistan - Récolte de coton - Travail des enfants - Négociations - Accord commercial - Position belge

travail des enfants
Ouzbékistan
coton
accord commercial (UE)
produit textile
accord d'association (UE)

Chronologie

27/10/2011Envoi question
7/12/2011Dossier clôturé

Réintroduite comme : question écrite 5-4602

Question n° 5-3602 du 27 octobre 2011 : (Question posée en néerlandais)

Avec 850 000 tonnes, l'Ouzbékistan figure parmi les premiers exportateurs mondiaux de coton. Le chiffre d'affaires annuel de du secteur cotonnier dépasse les sept cent millions d'euros et la récolte est une priorité économique nationale. Plus de 90 % du coton est cueilli à la main. Les autorités y emploient de nombreux enfants. Avec l'accord du pouvoir, les écoles et les universités ferment chaque année durant la saison de la récolte. Les parents qui refusent d'envoyer leurs enfants aux champs de coton sont menacés de perdre des avantages sociaux ou de se voir couper gaz, eau et électricité, et leurs enfants risquent de ne plus être admis à l'école.

Voilà plus de dix ans que les organisations de défense des droits de l'homme font campagne contre le travail des enfants en Ouzbékistan, mais le régime dictatorial du président Islam Karimov n'a pas tenu sa promesse d'y mettre un terme. L'Ouzbékistan a pourtant signé des conventions internationales interdisant le travail des enfants et déclare officiellement que, depuis 2008, plus aucun enfant n'est affecté à la cueillette. Des représentants du Fonds des Nations-unies pour l'Enfance (UNICEF) affirment cependant que plus d'un million d'enfants ont pris part à la dernière récolte du coton. L'Ouzbékistan interdit aux observateurs de l'Organisation internationale du travail (OIT) de procéder à des contrôles.

Le 9 juin 2010, le Conseil de l'Union européenne a néanmoins donné à la Commission le mandat d'entamer des négociations avec la République d'Ouzbékistan pour modifier l’Accord de partenariat et de coopération (APC) afin d'étendre explicitement au commerce textile les principes valables pour d'autres marchandises. Ces négociations ont été conclues et approuvées formellement par le Conseil le 31 janvier 2011. Heureusement, la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen a eu la présence d'esprit de rejeter l'accord commercial le 3 octobre 2011. Toutefois, le problème reste posé puisque la proposition doit encore être portée devant la séance plénière du Parlement européen.

Voici mes questions :

1) Le ministre est-il au courant de l'inhumanité déplorable et persistante du travail massif des enfants lors de la récolte du coton en Ouzbékistan ?

2) Le ministre reconnaît-il que cette situation est inadmissible et qu'il faut s'y opposer ? Si oui, comment explique-t-il que le Conseil de l'UE, sous présidence belge, ait autorisé l'ouverture de pourparlers sur le commerce textile avec l'Ouzbékistan ?

3) Quelle a été la position belge le 9 juin lors du vote sur l'ouverture de pourparlers ?

4) Quelle a été l'attitude de la Belgique le 9  juin lors de l'adoption formelle du nouveau protocole par le Conseil le 31 janvier ? La Belgique - dont, soit dit en passant, est ressortissant le commissaire européen au Commerce - ne disposait-elle pas de davantage de moyens d'action contre ce nouveau protocole ?