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Question écrite n° 5-2474

de Piet De Bruyn (N-VA) du 7 juin 2011

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et des Réformes institutionnelles

Palestine et Israël - Processus de paix - Rôle de l'Europe - Rôle de la Belgique

Israël
question de la Palestine
Palestine
statut de Jérusalem
règlement des différends

Chronologie

7/6/2011Envoi question
26/9/2011Réponse

Question n° 5-2474 du 7 juin 2011 : (Question posée en néerlandais)

En mai 2011, le premier ministre israélien a déclaré devant le Congrès américain que son pays était prêt à conclure des « compromis douloureux » pour arriver à une coexistence pacifique entre les Palestiniens et les Israéliens. Cependant, ce message plein d'espoir a immédiatement été infirmé par l'annonce d'une série d'exclusives. Toujours selon le premier ministre israélien, il ne peut en aucun cas être question d'acceptation des frontières de 1967, ni de partage de la gestion de Jérusalem, ni de retour des Palestiniens expulsés vers leurs terres et habitations en Israël. Israël prouve ainsi une nouvelle fois qu'il continue à ignorer les positions adoptées par la communauté internationale. Il n'a pas indiqué ce que peuvent alors être ces « compromis douloureux ». .

L'intervention du premier ministre israélien ne peut naturellement être dissociée du discours du président Obama de la semaine dernière. Il s'y est rallié à la position américaine antérieure, d'ailleurs partagée par l'Europe, consistant à prendre comme base pour les frontières du futur État palestinien, celles de 1967, étant entendu que l'échange de parcelles de territoire doit être possible moyennant accord réciproque.

L'Europe a également répété son soutien aux positions prises par le président Obama. Elle a depuis longtemps l'ambition de jouer un rôle important dans la recherche d'une solution à ce douloureux conflit au Moyen-Orient, mais il lui manquait l'unanimité et le dynamisme nécessaires pour concrétiser cela. En effet, l'Europe n'a que la puissance autorisée par ses États membres. Dans cette optique, il importe de savoir ce que chaque État membre est prêt à faire.

Je souhaiterais avoir une réponse aux questions suivantes :

1) Comment le ministre juge-t-il les discours tant du président Obama que du premier ministre Netanyahu ?

2) Quelles initiatives prendra-t-il lui-même pour inciter l'Union européenne à jouer effectivement un rôle dirigeant et arriver ainsi à une politique plus énergique ?

Réponse reçue le 26 septembre 2011 :

1.1. Dans les discours prononcés par le Président Obama le 19 mai au Département d'État et le 22 mai devant le Comité des Affaires publiques américano-israéliennes (AIPAC), il ressort en effet que le Président américain place les frontières de 1967 comme point de départ à tout règlement. Le fait que le Président Obama affiche publiquement ce point de vue et qu'il le rapproche de ce que devrait être la position officielle des États-Unis, ne peut que réjouir. Le sentiment général est en effet que la paix au Moyen-Orient ne peut survenir sans un engagement fort et non équivoque des États-Unis. La réaction ferme du premier ministre Netanyahu, le 24 mai, peut être soumise à différentes lectures.

2.2. L'Union européenne défend fermement la position des frontières de 1967 comme constituant la base d'un règlement; elle soutient que toute modification doit être débattue entre les deux parties. Les autorités israéliennes sont parfaitement conscientes de la position de l'Union européenne et de la Belgique. Mme Ashton, la Haute Représentante de l'Union européenne pour la politique étrangère, a été particulièrement active ces derniers mois, y compris dans le cadre du Quartet pour le Moyen-Orient. La Belgique soutient activement ses travaux. Je suis intervenu à plusieurs reprises dans ce sens lors de réunions des ministres des affaires étrangères de l'Union d'avril, mai et juillet 2011. Jouer un rôle dirigeant suppose que les deux parties reconnaissent cet acteur et que les faits viennent appuyer son intervention. L'Union européenne doit donc entretenir le dialogue entre les deux parties et les mener à des négociations. Il est essentiel dans ce cadre que les deux parties se tiennent à leurs obligations telles qu'elles sont reprises dans la feuille de route de 2003.