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Question écrite n° 5-2050

de Bert Anciaux (sp.a) du 7 avril 2011

à la ministre de l'Intérieur

Manifestations - Embarras de circulation - Mesures - Collaboration avec les autorités et instances compétentes

droit de manifester
circulation routière
circulation urbaine

Chronologie

7/4/2011Envoi question
31/5/2011Réponse

Aussi posée à : question écrite 5-2051

Question n° 5-2050 du 7 avril 2011 : (Question posée en néerlandais)

Plusieurs centaines de manifestations et de rassemblements ont lieu chaque année à Bruxelles. Les grands événements provoquent en général de nombreux embarras de circulation. C'est bien entendu compréhensible et même inévitable. Pourtant, bon nombre d'usagers de la ville, de conducteurs et de navetteurs constatent que les autorités compétentes n'anticipent pas ou guère l'impact des manifestations sur la mobilité globale de la ville et qu'elles semblent considérer la pagaille récurrente comme un fait inévitable, une fatalité. Hormis la fermeture de routes au trafic automobile, la police ne semble pas faire grand-chose pour organiser, de manière proactive, le bon déroulement du trafic.

Je souhaiterais obtenir une réponse aux questions suivantes :

1) La ministre reconnaît-elle que les usagers de la ville venant et résidant à Bruxelles devraient être déviés ou avertis, mieux et plus tôt, de ces événements ? Estime-t-elle qu'une politique proactive de la police et d'autres instances compétentes soit souhaitable et même nécessaire ? S'agit-il d'une stratégie délibérée qui vise à faire en sorte que beaucoup d'automobilistes laissent leur voiture à la maison ?

2) Existe-t-il des plans de mobilité globaux destinés à fluidifier le trafic routier et ferroviaire à l'occasion des manifestations qui se déroulent dans la capitale ? Cela fait-il l'objet de concertations et de collaborations avec les autorités et instances compétentes (régions, villes et communes, Société nationale des chemins de fer belges [SNCB], Société des transports intercommunaux de Bruxelles [STIB], De Lijn, services publics fédéraux [SPF], Mobilité et Intérieur, …) ? Comment se déroule la coopération existante ? Quels sont actuellement les problèmes ? Comment la ministre entend-elle y remédier ? Reconnaît-elle la nécessité d'une approche plus précise, plus cohérente et surtout, plus efficace et plus globale ?

3) Quelles mesures supplémentaires la ministre prendra-t-elle à l'occasion d'un grand événement (manifestation, rassemblement, …) à Bruxelles afin de fluidifier au mieux le trafic routier ? Considère-t-elle ces mesures comme suffisantes ? Quelle est son analyse des points forts et faibles ? Comment adaptera-t-elle sa politique en fonction de ces points? Quels défis lui reste-t-il à relever ?

Réponse reçue le 31 mai 2011 :

L’honorable membre trouvera ci-dessous réponse à ses questions.

1) Non seulement les “usagers urbains” mais aussi les nombreux navetteurs sont aussi bien que possible informés des manifestations prévues. Ceci entre autre via les avis qui sont diffusés non seulement dans la presse écrite et audio, mais également à l’attention des nombreuses firmes et instances à et autour de Bruxelles. Ces avis sont aussi envoyés aux Centre de Trafic Flamand, Centre Perex et Mobiris qui garantissent la communication envers les autres usagers.

Il ne s’agit en aucun cas d’une stratégie délibérée qui fait que les gens laissent leur voiture à la maison, mais il est vrai qu’à Bruxelles le point de saturation, au niveau des déplacements en voiture, est assez souvent atteint. Le moindre événement supplémentaire sur la voie publique, même lorsque ce dernier a été communiqué à l’avance, résulte en une circulation problématique.

2) Lors de chaque manifestation, la police prévoit un plan de circulation dans lequel non seulement les rues concernées par la manifestation sont fermées, mais où sont également prévus des barrages ‘en profondeur’. Ceci pour éviter que l’usager de la route soit pris au piège, par exemple dans une rue qui donne sur la manifestation. Mais cette méthode connaît aussi ses limites.

Ainsi on fermera également, en cas de manifestation dans la rue de la Loi, le tunnel Reyers-centre, à la fin de la E40, afin d’éviter que des usagers de la route seraient bloqués dans ce tunnel ou dans le quartier Schuman.

Préalablement à chaque manifestation une réunion de coordination est tenue avec les différents partenaires de mobilité (STIB – Le TEC - SNCB –Mobiris) en fonction des nécessités. Globalement parlé, ces partenaires collaborent constructivement.

3) En cas de grand évènement, la méthode de travail de base est la même. La communication à la presse est toutefois accentuée et l’on organisera plus de réunions de coordination.

Il y a manifestement beaucoup de déplacements en voiture dans et autour de la ville, ce qui hypothèque chaque tentative pour arriver à une mobilité fluide et acceptable.

Lorsqu’on parle de la mobilité autour d’évènements, il y a lieu de regarder la gestion de cet évènement dans son intégralité. Il faut trouver un équilibre entre différents aspects qui peuvent sembler contradictoires:

- la sécurité de l’évènement même – telle que par exemple, la détermination des paramètres de sécurité;

- la sécurité des VIPs;

- assurer la liberté d’expression;

- l’intérêt général des habitants mais aussi des navetteurs, et notamment la sauvegarde de la mobilité.

Il s'agit de la gestion négociée de la voie publique. Là est le défi pour tous les cas de réaliser l'analyse correcte.