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Question écrite n° 5-1864

de Bert Anciaux (sp.a) du 25 mars 2011

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et des Réformes institutionnelles

Maroc - Coopération - Coopération prioritaire

Maroc
relation bilatérale
représentation diplomatique
aide au développement

Chronologie

25/3/2011Envoi question
5/5/2011Réponse

Question n° 5-1864 du 25 mars 2011 : (Question posée en néerlandais)

Les raisons pour lesquelles le Maroc mérite l'attention soutenue des Affaires étrangères sont multiples. Beaucoup de nos compatriotes ont des origines marocaines, ce pays se trouve à la lisière de l'Europe et dans une région qui vient de connaître de grandes turbulences.

Bien qu'il lui reste du chemin à parcourir vers une démocratie efficace et vivante, le Maroc a récemment montré sa volonté d'évoluer de façon tranquille et intelligente, mais continue, dans cette direction. Le roi Mohammed VI joue un rôle crucial. Il a récemment promulgué une série de mesures, comme une indépendance renforcée du pouvoir judiciaire, des référendums,...

Je souhaiterais une réponse aux questions suivantes :

1) Le ministre reconnaît il que le Maroc, pour une série de raisons, doit être considéré par la Belgique comme un partenaire spécial et même prioritaire ? Admet-il que le soutien de notre pays à l'évolution démocratique est et doit être de la plus haute importance ?

2) Comment se concrétise ce traitement particulier et prioritaire du Maroc ? Se manifeste t il notamment dans l'ampleur de notre présence diplomatique, les contacts avec l'ambassadeur du Maroc, l'envergure et la qualité des projets de coopération ?

3) Dans ce contexte, le ministre accorde t il une attention suffisante à la grande communauté que forment nos compatriotes d'origine marocaine ? Entretient il des contacts spéciaux avec le ministre marocain chargé des Marocains à l'étranger ?

4) A t il l'intention de développer la coopération belgo-marocaine ?

Réponse reçue le 5 mai 2011 :

1 et 2. Le Maroc est en effet un pays qui occupe une place particulière dans la politique extérieure de la Belgique en raison, essentiellement, de l’importante communauté belgo-marocaine en Belgique. La première Haute Commission Mixte de Partenariat Belgo-Marocain qui s’est tenue à Rabat en mars 2007 et qui était présidée par les deux premiers ministres marocain et belge en présence d’autres membres gouvernementaux des deux pays, atteste de la qualité et de la densité de nos relations bilatérales.

La mission économique présidée par SAR le Prince Philippe au Maroc du 22 au 26 novembre 2009, qui a remporté un important succès en termes de participation a également permis d’intensifier nos relations économiques.

Le Maroc est aussi l’un des plus importants partenaires de la Coopération au développement belge. Un nouveau Programme Indicatif de Coopération (PIC) pour la période 2010-2013 a, par ailleurs, été conclu fin 2009 – avec une attention particulière aux secteurs de l’eau et de l’agriculture. L’enveloppe de 80 millions EUR consacrée à ce PIC, et qui représente le double de l’enveloppe du PIC précédent, témoigne de l’importance de notre coopération avec le Maroc.

Il va de soi que la Belgique apporte tout son soutien et ses encouragements aux évolutions démocratiques du pays tout comme nous le faisons pour l’ensemble de la région.

3. Je n’ai pas de contacts particuliers avec le ministre chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger. En Belgique, les belgo-marocains qui bénéficient de la double nationalité sont considérés comme citoyens belges.

Même si les incidences que peuvent avoir les mouvements révolutionnaires dans le monde arabe sur la communauté belgo-marocaine ou sur la communauté arabe de manière générale en Belgique relèvent plus de la compétence de mon collègue de l’Intérieur, il va de soi que j’y suis attentif également.

Notre intérêt pour les origines de la communauté belgo-marocaine est également reflétée dans le choix des zones de concentration de notre coopération au développement au Maroc, à savoir les régions de l’Oriental et du Nord d’où est originaire une majeure partie de la communauté belgo-marocaine.

4. Concernant la coopération belge au développement, en plus du nouveau PIC que j’ai mentionné, j’ajouterais que suite aux manifestations qui ont eu lieu au Maroc et à la dynamique régionale actuelle, la coopération belge étudie les possibilités dont elle dispose à travers le PIC nationale par exemple, afin de soutenir la société civile et ses revendications notamment en matière de droits de l’homme.