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Question écrite n° 5-1358

de Bert Anciaux (sp.a) du 15 février 2011

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et des Réformes institutionnelles

République démocratique du Congo - Assassinat de Patrice Lumumba - Reconnaissance par la Belgique de sa culpabilité - Actes concrets

République démocratique du Congo
violence politique

Chronologie

15/2/2011Envoi question
7/12/2011Dossier clôturé

Réintroduite comme : question écrite 5-4760

Question n° 5-1358 du 15 février 2011 : (Question posée en néerlandais)

Voici cinquante ans, six mois après l'indépendance du Congo, le premier ministre démocratiquement élu du Congo, Patrice Lumumba, a été assassiné en présence de militaires belges. Que cet assassinat ait été orchestré par la Belgique est une hypothèse plausible mais il est en tout cas établi que le gouvernement belge était au courant. Il subsiste de nombreuses zones d'ombre et la Belgique dispose peut-être encore d'informations secrètes. Or de nombreux Congolais sont convaincus qu'il leur est essentiel de connaître toute la vérité sur le passé de leur pays pour pouvoir assurer durablement sa reconstruction.

Cinq décennies plus tard, le moment semble venu pour l'État belge d'aller au-delà d'une vague reconnaissance de culpabilité pour sa participation à l'assassinat. Le mystère plane toujours sur l'identité des véritables coupables. Les fonctionnaires et officiers belges impliqués ont manifestement pu se construire une brillante carrière. Un vicomte dont l'implication dans l'assassinat est établie, est toujours actif dans le monde des affaires et a toujours ses entrées dans la haute noblesse et la diplomatie. Il est également apparu depuis lors que le Roi Baudouin était lui aussi informé des projets d'assassinat de Lumumba. Il semble donc urgent que la Belgique franchisse le dernier pas de ce processus long et des plus pénibles. Je souhaite poser les questions suivantes.

1) Que compte faire le ministre dans ce contexte, cinquante ans après l'assassinat du premier ministre démocratiquement élu, Patrice Lumumba ?

2) Comment le gouvernement compte-t-il muer l'aveu de son implication dans cet assassinat en actes concrets ? Des indemnités seront-elles accordées aux proches ? Le ministre a-t-il la possibilité et la volonté de financer un monument commémoratif à la mémoire de Patrice Lumumba à l'endroit où celui-ci a été lâchement assassiné ? En a-t-il déjà discuté avec les dirigeants actuels du Congo ? Une telle offre ne passerait-elle pas pour un signe de réconciliation ? N'est-il pas souhaitable de rebaptiser certaines rues et places de notre pays du nom de Lumumba, en guise d'hommage à ce responsable politique ?

3) Le ministre juge-t-il souhaitable et nécessaire que la Belgique présente des excuses officielles au Congo ?