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Question écrite n° 5-1354

de Piet De Bruyn (N-VA) du 15 février 2011

à la ministre de la Fonction publique et des Entreprises publiques

Belgacom - Prévention du suicide chez les travailleurs - Compétence

condition de travail
Proximus
suicide
tension mentale

Chronologie

15/2/2011Envoi question
6/7/2011Réponse

Question n° 5-1354 du 15 février 2011 : (Question posée en néerlandais)

Un nombre croissant d'employeurs reconnaissent qu'ils sont également responsables du bien-être social et émotionnel de leurs travailleurs. Les travailleurs représentent en effet le capital le plus précieux de toute entreprise et méritent dès lors l'attention et l'encadrement nécessaires.

Cette prise de conscience s'est encore récemment intensifiée en raison d'exemples tragiques belges ou étrangers où l'on a constaté un lien indirect, voire peut-être direct, entre plusieurs tentatives de suicide et la situation au travail.

Le législateur impose à juste titre aux employeurs un certain nombre d'obligations pour améliorer le bien-être social et émotionnel de leurs travailleurs. L'application de ces obligations diffère grandement d'une entreprise à l'autre. À cet égard, les entreprises publiques jouent indubitablement un rôle d'exemple.

Une enquête sur la prévention du suicide révèle clairement qu'une détection rapide de la suicidalité augmente considérablement la chance de prévenir une tentative. Il est évident qu'une détection rapide est uniquement possible si les responsables du bien-être social et émotionnel des travailleurs possèdent les compétences nécessaires. Il s'agit, entre autres, de l'identification et de la reconnaissance au moment opportun de signaux qui peuvent révéler des pensées suicidaires, de l'acquisition de certains comportements fondamentaux et de la maîtrise de certaines techniques en matière de communication avec un travailleur (potentiellement) suicidaire, de la compréhension du processus suicidaire et de la connaissance de ce qu'on peut qualifier de carte sociale.

Belgacom est sans conteste une entreprise particulièrement importante qui compte de nombreux travailleurs. En outre, nombre d'entre eux font régulièrement face à une pression et à une charge de travail importantes. Il semble donc tout indiqué que les responsables du bien-être social et émotionnel des travailleurs de Belgacom fassent preuve de suffisamment de connaissances et de compétences afin de pouvoir détecter correctement la suicidalité.

Le contexte ayant été défini, je souhaiterais poser les questions suivantes :

1) La ministre estime-t-elle comme moi que les responsables du bien-être social et émotionnel des travailleurs de Belgacom doivent faire preuve de suffisamment de connaissances et de compétences afin de pouvoir détecter correctement la suicidalité ?

2) Comment s'assure-t-on de la présence suffisante de cette connaissance et de cette compétence ? Fait-on appel à des personnes extérieures ? Quelles sont-elles ?

3) La prévention du suicide fait-elle structurellement partie de la politique (de bien-être) de Belgacom ? Dans l'affirmative, la ministre peut-elle préciser sa réponse ? Dans la négative, envisage-t-elle de demander à Belgacom d'intégrer cet aspect de manière structurelle dans sa politique ? Si non, pour quelles raisons ?

4) Depuis 2005, quelles initiatives concrètes ont-elles été prises pour s'assurer de la présence suffisante de connaissances et de compétences chez les responsables matière de bien-être ? Je souhaiterais une ventilation par année en précisant la nature exacte de l'initiative, les partenaires (internes et externes) concernés qui étaient chargés de l'initiative ainsi que le coût de celle-ci.

Réponse reçue le 6 juillet 2011 :

1. Absolument et pas uniquement pour Belgacom. Au niveau de Belgacom, les actions requises ont déjà été entreprises par le passé vis-à-vis des personnes chargées de l'accompagnement social des collaborateurs (consultants sociaux et conseillers en prévention). Par ailleurs, des initiatives ont été prises et le sont encore à ce jour en vue d'évaluer le bien-être psychosocial et d'élaborer les plans d'action qui s'imposent. Ces derniers comportent notamment des formations, des analyses collectives et individuelles, des avis et de l'accompagnement.

2.a. Par la formation spécifique des consultants sociaux et des conseillers en prévention.

2.b. Oui, le Centre de Prévention du Suicide.

3.a. Oui, cet élément fait partie intégrante de la gestion du bien-être psychosocial.

3.b. Le bien-être psychosocial est géré au sein de Belgacom selon le principe général de prévention. Sur la base d'analyses collectives, les groupes cibles sont approchés et des plans d'action collectifs spécifiques sont conçus et mis en œuvre. Des informations générales sont en outre publiées sur l'intranet à l'intention des collaborateurs. Des formations spécifiques sont organisées mais les aspects psychosociaux sont également intégrés dans les formations générales (par exemple reconnaissance du stress par les managers, …,). Depuis quelques années, Belgacom a également conçu ISAT (Interactive Self Assesment Stress Tool), un "programme interactif d'auto-évaluation en matière de stress". Il permet à chaque collaborateur d'évaluer en toute confidentialité sa charge psychosociale et de recevoir ultérieurement un avis personnalisé. Cet outil comprend lui aussi des aspects consacrés à la prévention du suicide. Un projet a été lancé en 2010 dans le but de prévoir davantage d'informations concernant la prévention du suicide sur l'intranet. Cette démarche aboutira en 2011.

4.

– 2004-2005: enquête menée au sujet du stress dans les call centers de Belgacom en collaboration avec un service externe pour la prévention et la protection au travail.

– 2007: lancement d'ISAT avec le concours de l'ISW (Instituut voor stress en welzijn op het werk).

– 2007: formation de deux jours dispensée aux consultants sociaux et organisée par le Centre de Prévention du Suicide.

– 2010: plan d'action de prévention du suicide (voir 3b).