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Question écrite n° 5-11070

de Nele Lijnen (Open Vld) du 5 février 2014

au ministre des Entreprises publiques et de la Coopération au développement, chargé des Grandes Villes

Famine au Sud-Soudan - Pont aérien - Utilisation de C-130 - Snowdrop - Nations Unies - Aide

Soudan du Sud
faim
aide alimentaire
aviation militaire

Chronologie

5/2/2014Envoi question
27/2/2014Réponse

Aussi posée à : question écrite 5-11069

Question n° 5-11070 du 5 février 2014 : (Question posée en néerlandais)

Plus de 3,7 millions de personnes ont un besoin urgent de nourriture au Sud-Soudan. Le conflit qui ravage ce pays d'Afrique a provoqué une grave pénurie alimentaire et près d'un tiers de la population est totalement dépourvu de nourriture, selon les Nations Unies.

Le coordinateur de l'ONU, Toby Lanzer a déclaré que personne n'aurait pu prévoir mi-décembre que les besoins seraient aussi grands qu'aujourd'hui. « Nous faisons tout pour tenter d'éviter une catastrophe. »

Vu les besoins en nourriture, les pillages ne sont pas rares.

Dans la ville de Malakal, des personnes ont pris d'assaut un entrepôt où étaient stockés des produits alimentaires. « Les gens sont tellement désespérés qu'ils ne peuvent plus attendre simplement l'arrivée de l'aide », précise Lanzer. À l'intérieur du pays, l'aide ne se met que difficilement en place. Vendredi, 240 collaborateurs de Médecins sans frontières (MSF) ont pris la fuite avec des dizaines de patients dans les bois qui entourent le village de Leer. L'organisation avait déjà évacué une partie de son personnel précédemment. Des milliers d'autres personnes ont également pris la fuite parce que la situation sur place était devenue intenable. La Croix-Rouge internationale a elle aussi tiré la sonnette d'alarme face à la grave pénurie d'eau potable propre et redoute l'apparition de maladies comme le typhus et le choléra. Notre armée a acquis une expertise particulière dans le largage aérien de nourriture à partir d'avions C-130. Elle a développé la technique de largage de denrées alimentaires en 2001, lors de la famine au Bénin. Ce sont 40.000 repas sous forme de rations de 175 à 200 grammes qui peuvent être ainsi largués à une hauteur sûre (11.000 pieds). Chaque ration de 200 grammes suffit à nourrir un adulte durant un jour et un enfant durant trois jours. La technique est connue sous le nom de « snowdrop ». Le largage aérien de nourriture permet d'atteindre les personnes qui sont dans le plus grand besoin. La technique est particulièrement indiquée dans les zones de conflit comme le Sud-Soudan où il est quasi impossible d'acheminer l'aide par la route. Selon l'ancien général, le grand avantage est que le largage peut se faire depuis une hauteur élevée et que les C-130 restent donc hors de portée de la défense antiaérienne éventuelle. Un atout supplémentaire est que le largage peut avoir lieu la nuit, directement aux endroits où se trouve la population.

Je souhaiterais dès lors poser les questions suivantes au ministre.

1) Comment réagissez-vous aux informations selon lesquelles une grande partie des habitants du Sud-Soudan n'a pas accès à l'aide alimentaire ? Êtes-vous prêt à étudier si l'armée et en particulier la force aérienne peut larguer de la nourriture depuis les airs dans les zones non accessibles aux agences alimentaires. En effet, notre armée a développé une expertise particulière dans la largage aérien de nourriture. Dans l'affirmative, pouvez-vous développer votre réponse ? Dans la négative, pour quelle raison ? Pouvez-vous détailler votre réponse ?

2) Pouvez-vous indiquer quelle aide notre pays a prévue pour prévenir une grave famine au Sud-Soudan ? Comment comptez-vous répondre au cri de détresse lancé par les Nations Unies ?

Réponse reçue le 27 février 2014 :

1) Cette question ne ressort pas de mes compétences.

2) Le Soudan du Sud n’est pas un pays partenaire de la coopération au développement.

Le soutien de la Belgique au Soudan du Sud se fait via l’aide humanitaire.

En 2013, la Belgique a contribué à hauteur de trois millions d'euros au Fonds flexible mis en place par les Nations Unies pour le Soudan du Sud (South Sudan Common Humanitarian Fund). Les fonds récoltés via ce fonds sont alloués selon les besoins les plus urgents (notamment l’aide alimentaire).

En 2013, la Belgique a également financé deux projets au Soudan du Sud :

Outre ces contributions directement affectées au Soudan du Sud, la Belgique contribue depuis 2006 au Central Emergency Response Fund (CERF) du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA). Le CERF est un Fonds flexible global qui regroupe les contributions des donateurs afin, d’une part, d’assurer un financement flexible des besoins humanitaires pour les crises humanitaires où il n’existe pas ou peu de sources de financement et, d’autre part, d’apporter une intervention rapide et coordonnée de la communauté internationale dès les premiers instants d’une crise humanitaire. En 2013, la Belgique a alloué au CERF un montant de quatorze millions d'euros. Le CERF a, pour sa part, alloué en 2013 un peu plus de onze millions d'euros pour la crise humanitaire au Soudan du Sud.

La Belgique contribue également au Fonds spécial pour les activités d’urgence et de réhabilitation (SFERA ) de la Food and Agriculture Organization (FAO). En 2013, la contribution de la Belgique s’est élevée à huit millions d'euros., Grâce au Fonds SFERA, la FAO a financé en 2013 plusieurs interventions relatives à l’aide alimentaire d’urgence et à l’agriculture au Soudan du Sud.

La DGD prévoit de continuer à financer des actions d’aide humanitaire au Soudan du Sud en 2014.