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Question écrite n° 5-10583

de Bert Anciaux (sp.a) du 10 décembre 2013

au premier ministre

Maison royale - Protocole - Funérailles d'État - Modifications

Roi et famille royale
protocole
mort

Chronologie

10/12/2013Envoi question
8/1/2014Réponse

Question n° 5-10583 du 10 décembre 2013 : (Question posée en néerlandais)

Il est frappant de constater, au regard notamment des festivités somptueuses récentes, de fêtes et d'autres événements, à quel point le protocole à respecter à l'égard de la maison royale présente un caractère suranné, voire grotesque. On l'a vu une fois de plus lors des funérailles d'État de l'ancien premier ministre Wilfried Martens. Le protocole prévoit que le roi n'assiste jamais en personne à des funérailles d'État mais il y est représenté par un aide de camp. En soi, cela ne pose pas réellement de problème. Ce représentant, un illustre inconnu, occupe toutefois une position de premier ordre pendant tout le déroulement des funérailles d'État. Il n'arrive qu'au dernier moment, lorsque le cercueil est installé à sa place devant l'autel. De ce fait, tous les invités doivent attendre, durant de longues minutes, que l'un ou l'autre représentant du roi ait pris place d'une manière très solennelle. Le fait qu'un grand nombre de chefs d'État aient dû attendre debout l'arrivée de l'un ou l'autre noble de service est une véritable honte.

Il est également scandaleux que ce représentant soit fréquemment encensé (littéralement), même devant la dépouille du défunt ou le reste de l'assistance; cela met le protocole dans une situation grotesque. Il s'agit de pratiques moyenâgeuses qui ne sont pas en phase avec le 21e siècle. C'est plus qu'exaspérant.

De telles pratiques témoignent par-dessus tout d'un manque de respect vis-à-vis de la famille et du défunt et ne sont en aucune manière justifiables.

Voici mes questions.

1) Pourquoi un roi ne peut-il pas assister personnellement à des funérailles d'État ? Quelle est la logique qui sous-tend cette règle protocolaire ? Le premier ministre estime-t-il qu'elle est encore adaptée à notre époque ? Reconnaît-il le caractère grotesque et scandaleux de l'exemple précité de l'aide de camp ?

2) Où peut-on trouver les règles relatives à l'ensemble du protocole (officiel) de la maison royale ? Qui définit ces règles ? De quelle manière peuvent-elles être modifiées ?

3) Même si cette question n'est pas destinée à balayer toutes les traditions et le protocole, le premier ministre n'estime-t-il pas qu'il est grand temps de modifier ces règles et de les adapter aux us et coutumes de notre temps ? Entend-il prendre une initiative à ce sujet ?

Réponse reçue le 8 janvier 2014 :

1 et 3) La raison pour laquelle un chef d'État délègue un représentant officiel est surtout pratique : il est impossible pour un chef d'État d’assister personnellement à toutes les cérémonies pour lesquelles sa présence est requise. Le recours à ce représentant est basé sur le principe selon lequel ce dernier dispose des mêmes prérogatives que le Roi lui-même. Ceci explique aussi sa place aux premiers rangs à l’église ou autres lieux où des funérailles ont lieu. La famille du défunt est parfaitement au courant de cet usage. En effet, il est de tradition que le Roi vienne saluer la dépouille mortelle dans la plus stricte intimité et présente également ses condoléances à la famille.

Cependant, les Souverains assistent personnellement à d’autres grandes funérailles touchant toute la nation, comme l’enterrement des enfants victimes de l’accident de Sierre.

2) L’organisation de funérailles nationales ainsi que d’autres cérémonies nationales entre dans les attributions de la ministre de l’Intérieur.

L’ancien chef de protocole du Service public fédéral Intérieur a écrit un ouvrage récapitulatif traitant du protocole qui s’intitule « Le protocole en Belgique ».