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Question écrite n° 5-10462

de Bert Anciaux (sp.a) du 26 novembre 2013

au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes

le piratage éventuel des ordinateurs des Affaires étrangères

piratage informatique
ministère
espionnage
criminalité informatique

Chronologie

26/11/2013Envoi question
14/1/2014Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-3972

Question n° 5-10462 du 26 novembre 2013 : (Question posée en néerlandais)

Ces dernières semaines, nous avons été régulièrement interpellés par des rumeurs parfois invraisemblables, de piratage d'ordinateurs. On apprend maintenant qu'outre Belgacom, les ordinateurs des Affaires étrangères ont été piratés.

Le ministre sait que ces annonces suscitent l'émoi et surtout l'inquiétude. Les Affaires étrangères se caractérisent par un degré élevé de confidentialité, voire de secret. J'ai déjà pu le constater en ma qualité de parlementaire, notamment lorsque je voulais connaître les positions et les stratégies diplomatiques.

S'il s'avère qu'on s'est introduit dans les ordinateurs des Affaires étrangères, les pirates peuvent se féliciter de connaître toutes ces informations confidentielles. Bien sûr, le rôle de la Belgique au niveau planétaire est modeste, mais les positions et les données belges, surtout dans les cénacles européens, atlantiques et autres, peuvent permettre d'inférer pas mal de choses.

Bref, si ces informations se confirment, on peut se poser beaucoup de questions sur l'efficacité et l'efficience de la diplomatie belge, puisque dans cette hypothèses les stratégies – si géniales soient-elles – perdent immédiatement de leur efficacité. La question principale demeure : qui est parvenu, par des voies illicites, à se procurer ces informations ?

Entre-temps, le ministre peut-il confirmer ou démentir formellement que les ordinateurs des Affaires étrangères auraient été piratés ? Si cette nouvelle est fausse, comment le ministre explique-t-il ce bobard et quelle est la pertinence des arguments qui permettent de l'envoyer à la poubelle ?

Si la nouvelle se confirme, le ministre peut-il à présent fournir des précisions, notamment quant à l'ampleur, à la méthode, aux suspects, ... ? Le ministre est-il sûr que le danger est conjuré et que tout piratage est exclu à l'avenir ? Quelles mesures et initiatives le ministre a-il pris à cet effet ?

Le ministre peut-il évaluer le préjudice que les fuites causent à la politique internationale et à la diplomatie belges ?

Le ministre a-t-il connaissance d'autres pays dont les ordinateurs des Affaires étrangères auraient été pareillement piratés ?

Réponse reçue le 14 janvier 2014 :

En 2011, les AE ont constaté que certains de ses ordinateurs étaient infectés par des programmes non-autorisés, qui essayaient d’envoyer des documents via internet. Ces ordinateurs ont été immédiatement retirés du réseau.

Dès le moment où les AE ont constaté le « hacking », mes services ont porté plainte auprès des autorités judiciaires compétentes, qui cherchent à identifier les malfaiteurs.

La recherche technique menée par mes services a démontré qu'il s’agissait de différents types de logiciels malveillants, qui essayaient de se connecter à l’internet. La présomption - qui a été confirmée par des enquêtes externes -- que le but de ces logiciels était de transférer des documents à l'extérieur.

On ne peut exclure rien à 100 %, en particulier sur des réseaux connectés à l'Internet. Les mesures prises aux AE et la surveillance intensive du réseau et des ordinateurs ont fortement réduit la répétition de ce type d’incidents.

Une série de mesures a été prise pour réduire le risque. Énumérer ces mesures ici, pourrait donner de l'inspiration aux « hackers ».

Il s’agissait des appareils qui contenaient au maximum des informations de niveau « Diffusion restreinte ».

Les appareils contenant des informations sur le niveau «confidentiel» ou «secret» ne sont pas reliés à l'Internet et n'ont pas été impliqués dans cet incident.Les conséquences pour la diplomatie belge et international sont donc très réduites.

Les médias démontrent que ce type d’incidents devient un problème d’ordre général.