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Question écrite n° 5-10338

de Bert Anciaux (sp.a) du 12 novembre 2013

au ministre des Entreprises publiques et de la Coopération au développement, chargé des Grandes Villes

les projets de la SNCB concernant les graffitis

vandalisme
Société nationale des chemins de fer belges

Chronologie

12/11/2013Envoi question
2/12/2013Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-3863

Question n° 5-10338 du 12 novembre 2013 : (Question posée en néerlandais)

Les graffitis sont un phénomène très répandu que l'on peut difficilement considérer comme neuf ou récent. Particulièrement dans un environnement urbain, les graffitis sont un mode d'expression qui fait partie de l'espace public. Il convient à cet égard de tenir compte à la fois des effets négatifs, comme le dommage purement matériel, l'impression de délabrement, etc., et des systèmes qui sont davantage explicatifs et mettent en évidence une culture urbaine, la créativité et l'esthétique. Il est évident que même l'approche répressive la plus volontariste et la plus énergique ne permet(tra) pas de maîtriser ce phénomène. Quoi qu'on en pense.

La SNCB, qui est un acteur public important, est sans nul doute l'une des victimes et cibles « privilégiées » des graffiteurs. Nombre de gares, de rames de trains, de cabines de signalisation, etc. sont maculées ou enjolivées - selon le point de vue - par des graffiteurs.

De temps à autre, la SNCB opte pour un projet proactif et invite les graffiteurs à exercer leur art de manière contrôlée dans l'espace public. Les exemples, entre autres à Bruxelles-Chapelle, sur la liaison Berchem-Anvers et à Duinbergen, prouvent que cette approche est particulièrement bien accueillie. Grâce à ces projets, la SNCB parvient à atteindre différents objectifs simultanément : une relation ouverte et constructive avec les graffiteurs et la jeunesse locale, l'ornement particulièrement beau et gai de l'environnement ferroviaire, la disparition partielle des graffitis indésirables et laids (les graffiteurs respectent mutuellement leur travail), etc. Je voudrais souhaiter bonne chance à la SNCB pour ces projets.

Le ministre partage-t-il l'évaluation extrêmement positive des projets de la SNCB qui autorisent de manière contrôlée les graffitis dans l'environnement des gares ? Dans quelle mesure cette approche découle-t-elle d'un choix structurel de la SNCB ? Ou bien les projets de ce type dépendent-ils fortuitement de l'esprit éclairé de responsables locaux ? Ces projets sont-ils coûteux en matériel et personnel ? Cette approche permet-elle des économies grâce à la diminution du nombre de graffitis indésirables et laids ? Le ministre juge-t-il important que la SNCB table davantage sur ces projets et compte-t-il encourager et stimuler cette approche ? La SNCB projette-t-elle de nouvelles initiatives ou des initiatives audacieuses dans ce domaine ? Cette approche acquerra-t-elle un caractère plus durable ?

Réponse reçue le 2 décembre 2013 :

En réponse aux questions de l'honorable membre, le groupe Societe nationale des chemins de fer belges (SNCB communique les éléments suivants:

Depuis 2010, le Corporate Security Service de la SNCB-Holding, qui est compétent pour les problèmes de la sécurité sur le domaine ferroviaire, joue un rôle de premier plan dans la lutte contre les graffitis et le vandalisme. Les graffitis, en tant que forme illégale de vandalisme, est un phénomène difficile à combattre. La SNCB-Holding opte dès lors pour une approche intégrée et globale du vandalisme et des graffitis à travers les différents domaines et sous toutes ses facettes. Une seule mesure est cependant insuffisante. Selon la SNCB, une politique graffiti devrait également inclure, en plus d’une prévention situationnelle, une prévention ciblée sur l’auteur. Les projets graffiti en font partie.

Le point de départ est donc l’approche positive du graffiti, avec une préférence pour des œuvres d'art graffiti ou des peintures contrôlées. La fourniture d'un « mur de graffiti » légal, où les graffitis peuvent se faire à tout moment, n'en fait donc pas partie. Chaque projet graffiti coordonné par la SNCB-Holding est élaboré en consultation avec les partenaires locaux concernés, que ce soit dans le cadre d'un partenariat, qui analyse alors le problème de graffiti comme une forme de vandalisme pour un projet sur mesure, de préférence autour d'un thème. Un projet adapté au problème et à la situation locale est un facteur-clé de succès. Aucun projet graffiti n'est donc identique. Il est également œuvré au bon mélange de graffeurs renommés et expérimentés dans le monde du graffiti et un travail de haut niveau et de jeunes talents. Même le propre personnel intéressé et ayant une expérience artistique et en graffiti ont participé à ces projets (par exemple à Saint-Trond).

Les objectifs généraux d'un projet graffiti sont :

Un projet graffiti dans une gare coûte en moyenne 1 800 euros au Groupe SNCB. Le prix dépend, entre autres, de l'emplacement et de la coopération locale. La mise à disposition de personnel est très limitée. Si nous faisons donc une analyse des coûts-avantages, nous pouvons parler d'une situation win-win. Car un projet graffiti assure à ce que les coûts de nettoyage de graffitis illégaux soient quasi nuls.

L'approche de la SNCB-Holding est structurelle. Après le succès de différents projets pilotes graffiti, le souhait est de consolider cette approche dans les années à venir par un plan et une vision claire plus large que les projets graffiti dans les gares. Le Corporate Security Service de la SNCB-Holding fait également partie d'un groupe de travail international graffiti au sein de COLPOFER (Collaboration des services de police ferroviaire et de sécurité).