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Question écrite n° 4-964

de Margriet Hermans (Open Vld) du 14 mai 2008

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Chirurgie plastique - Produits permanents de comblement de rides - Complications

chirurgie esthétique
droits du malade
sécurité du produit

Chronologie

14/5/2008Envoi question (Fin du délai de réponse: 12/6/2008)
9/6/2008Réponse

Question n° 4-964 du 14 mai 2008 : (Question posée en néerlandais)

Je me réfère à mes questions écrites sur le même sujet posées au cours de la précédente législature (question nº 3-5356, Questions et Réponses nº 3-72, page 7720, question nº 3-5166, Questions et Réponses nº 3-72, page 7706, et question nº 3-3043, Questions et Réponses nº 3-55, page 4907). Comme vous le savez, l’utilisation de produits permanents de comblement de rides en chirurgie plastique suscite beaucoup d’émoi depuis quelque temps déjà. Divers médias ont confirmé, dans notre pays et à l’étranger, mes accusations antérieures au sujet des effroyables effets secondaires de ces produits. Le produit de comblement de rides Dermalive est déjà interdit en Suisse et des directives particulières sont en vigueur aux Pays-Bas. Selon un avertissement lancé le 18 mai 2006 par l’Inspectie voor de Gezondheidszorg aux Pays-Bas, l’utilisation de produits permanents de comblement de rides entraîne des dommages graves et irréversibles.

Dès 2005, j’avais signalé que la Nederlandse Vereniging voor de Plastische Chirurgie avait émis, dans une directive, les plus grandes réserves à l’égard de l’utilisation de produits de comblement de rides.

Le prédécesseur de la ministre avait indiqué qu’en Belgique également, des incidents s’étaient produits mais qu’ils n’avaient été notifiés ni par les praticiens ni par les fabricants. Ils avaient cependant fait l’objet de publications dans des revues médicales spécialisées.

Les spécialistes belges ont déjà décrit à plusieurs reprises les fâcheux effets secondaires dans des publications scientifiques mais selon le ministre de la Santé publique de l’époque, l’information ne parvenait pas aux instances compétentes.

Aujourd’hui, près de deux ans plus tard, j’attends toujours. Je reçois encore chaque semaine des plaintes de personnes dont le visage est abîmé de manière irréversible. Sur internet, on continue à faire de la publicité pour la chirurgie plastique utilisant des produits de comblement de rides (cf. http://www.wellnesskliniek.com/F_chirurgie_plastique/F_injections_antirides.htm). La mesure est comble et c’est pourquoi je demande d’agir. Dès 2006, un journal avait réuni quarante-six témoignages de personnes défigurées à vie à cause de l’utilisation de ces produits.

Je souhaite une réponse aux questions suivantes.

1) La ministre a-t-elle reçu des plaintes concernant le produit de comblement de rides Aquamid ? Dans l’affirmative, combien ? A-t-elle connaissance de publications à ce sujet dans des revues scientifiques ? Il s’avère que ce produit de comblement s’incruste dans le tissu conjonctif, de sorte qu’il est très difficile de l’ôter en cas de complications. La ministre peut-elle donner des explications détaillées ?

2) L’huile de silicone (PMS) est-elle encore utilisée actuellement dans notre pays comme produit de comblement, alors que des études aux États-Unis ont montré que cela provoque une migration (lisez suintement) ? D’après des recherches effectuées sur internet concernant des Wellness Clinics, il s’avère que oui. La ministre peut-elle donner des explications détaillées et indiquer si l’utilisation de ce produit est médicalement justifiée?

3) La ministre peut-elle indiquer si ses services ont reçu des plaintes concernant l’utilisation d’huile de silicone (PMS) ? Dans l’affirmative, combien ?

4) La ministre partage-t-elle mon point de vue selon lequel certains produits permanents de comblement de rides provoquent trop de complications ? Peut-elle préciser quelles mesures elle compte prendre ?

Réponse reçue le 9 juin 2008 :

1. Mes services n'ont jamais reçu de notification d'incident concernant le produit Aquamid. Quelques incidents nous ont été rapportés de l'étranger.

2. L'huile de silicone ne semble plus utilisée comme anti-rides. La Wellnesskliniek la cite en effet mais comme produit dépassé et déconseillé. Mes services investigueront encore la question.

3. Mes services n'ont pas reçu de plainte suite à l'utilisation d'huile de silicone à des fins esthétiques.

4. Je partage votre point de vue concernant le nombre trop élevé de complications entraînées par certains anti-rides permanents. C'est pourquoi mes services ont pris différentes mesures comme :

— encourager la notification des incidents par les praticiens;

— transmettre aux professionnels des recommandations concernant l'utilisation des anti-rides permanents;

— intensifier la coopération avec les autres États membres pour avoir une meilleure connaissance des incidents survenus avec les différents produits;

— intensifier la surveillance du marché par des inspections des cliniques esthétiques, des distributeurs et des foires;

— surveiller la publicité faite pour les interventions esthétiques.

Je remarque d'ailleurs que les recommandations déconseillant l'usage des anti-rides permanents sont reprises sur les sites Internet de certaines cliniques esthétiques dans les informations destinées au public.