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Question écrite n° 4-7183

de Bart Tommelein (Open Vld) du 12 mars 2010

à la ministre de l'Intérieur

Afghanistan - Commission des plaintes électorales - Violation des valeurs démocratiques - Réaction de la Belgique

Afghanistan
situation politique

Chronologie

12/3/2010Envoi question (Fin du délai de réponse: 15/4/2010)
27/4/2010Réponse

Aussi posée à : question écrite 4-7184
Aussi posée à : question écrite 4-7185

Question n° 4-7183 du 12 mars 2010 : (Question posée en néerlandais)

Le président afghan Hamid Karzaï a pris de facto le contrôle de la Commission des plaintes électorales (Electoral Complaints Commission, EEC) par le truchement d'un amendement à la loi électorale, lequel permet au chef de l'État de nommer les cinq membres de la commission. Jusqu'à récemment, trois des cinq membres étaient désignés par l'United Nations Assistance Mission in Afghanistan (UNAMA), la mission des Nations unies en Afghanistan. Karzaï parle d'une soi-disant « Afghanisation » de l'EEC.

Les motifs véritables de ces décisions se trouvent ailleurs. L'EEC instruisait une centaine de milliers de plaintes relatives à des pratiques frauduleuses durant les élections présidentielles d'août 2009. Il a semblé un moment qu'un second tour serait nécessaire, mais le challenger Abdullah Abdullah s'est finalement retiré.

En prenant le contrôle de l'EEC, le président parvient non seulement à étouffer le problème, mais aussi à faire habilement obstacle à la présence des observateurs internationaux lors des prochaines élections. Le président a ainsi les mains libres, et la démocratie est mise en péril.

Ce processus mine non seulement la légitimité du régime actuel vis-à-vis de la population afghane, mais aussi celle de la présence occidentale dans ce pays, puisque l'Occident entretien jusqu'à présent des liens étroits avec le gouvernement afghan.

Mes questions à la ministre sont les suivantes:

1. Estime-t-elle nécessaire de se distancier du gouvernement de l'Afghanistan et d'exprimer son mécontentement quand la démocratie y est réellement sapée ? Dans la négative, comment légitime-t-elle, dans la cadre d'une politique étrangère normative, les contacts que la Belgique entretient avec un régime de plus en plus autocratique ?

2. A-t-elle l'intention de prendre des mesures supplémentaires pour promouvoir et garantir la démocratie en Afghanistan ? Si oui, lesquelles ? Si non, pourquoi pas ?

3. Ce processus a-t-il des conséquences pour l'assistance humanitaire et autre que la Belgique offre à l'Afghanistan ? Dans la négative, comment concilie-t-elle cela avec un des piliers de la politique étrangère belge, à savoir favoriser la démocratie et la bonne gouvernance ?

4. L'attitude du président Karzaï ne mine-t-elle pas l'action de notre pays en Afghanistan ? La ministre peut-elle fournir des précisions ?

Réponse reçue le 27 avril 2010 :

Pour obtenir une réponse à vos questions, je vous renvoie au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et des Réformes institutionnelles.