Version à imprimer bilingue Version à imprimer unilingue

Question écrite n° 4-704

de Dominique Tilmans (MR) du 3 avril 2008

au ministre de la Défense

Aérodrome de Jehonville - Décollage des planeurs - Installation d’un lier

aéroport
armée de l'air
aviation militaire
Ecole royale militaire
bruit

Chronologie

3/4/2008Envoi question (Fin du délai de réponse: 8/5/2008)
30/4/2008Réponse

Réintroduction de : question écrite 4-466

Question n° 4-704 du 3 avril 2008 : (Question posée en français)

Depuis juin 2007, les Cadets de l’Air de Belgique, par décision de Monsieur le ministre André Flahaut, ont été transférés définitivement du site d’Oostmalle vers l’aérodrome militaire de Jehonville (Bertrix). Cette délocalisation engendre de nombreuses nuisances sonores pour les riverains, et spécialement pour le village de Fays-les-Veneurs (Paliseul). Celles-ci émanent des Piper Cubs 180 tractant les planeurs. Or, l’activité des Cadets de l’Air sur le site de Jehonville est particulièrement chargée.

Quelques chiffres :

- plus de cent vingt vols par jour, sept jours sur sept (dimanches et fériés compris) lors des camps de Pâques et d’été (juillet, août) ;

- un avion toutes les quatre minutes, soit plus de nonante vols par jour durant douze week-ends des mois d’avril, mai, septembre et octobre ;

- ce genre de piper consomme plus ou moins cinquante litres d’essence 100LL par heure pour la traction, soit une consommation journalière d’au moins mille litres pour deux avions.

Des élus communaux de Paliseul ont déjà demandé à la Défense d’installer, sur le site de Jehonville, un treuil (hydraulique, mécanique ou électrique) pour la mise en vol des planeurs. La base de Weelde (en Flandre), où l’importance des vols est identique à celle de Jehonvile, en est munie depuis de nombreuses années.

Le ministre Flahaut a décliné la proposition, argumentant que la nature du sol ardennais – différent du sol sablonneux de Weelde – risque d’endommager les câbles et le terrain. Ce genre de contre-indication n’est pourtant pas incontournable : il existe des nouvelles générations de treuils propulsant les planeurs à 500 m d’altitude et le treuil est utilisé avec satisfaction dans de nombreuses régions d’Europe (Allemagne, Suisse, France) où le sol n’est pas sablonneux.

La treuillée a l’avantage d’être :

- économique à l’utilisation (beaucoup moins de carburant, ne consomme que l’énergie nécessaire au décollage du planeur, soit moins d’un litre de carburant ou un kWh pour les treuils électriques) ;

- silencieuse pour les riverains ;

- rapide pour la mise en vol ;

- respectueuse de l’environnement, écologique, non polluante.

En réponse à l’inquiétude des riverains, le ministre avait privilégié une révision de la trajectoire des avions remorqueurs, mais ceci n’a pas résolu le problème. Il a également offert aux riverains des baptêmes de l’air en planeur et a commandé une étude des modifications techniques possibles sur ces vieux Piper Cubs 180.

Voici une idée de prix pour équiper les avions (deux avions plus un avion de réserve) :

- réducteur sur l’échappement : plus ou moins 2 500 euros ;

- changement des hélices deux palmes en trois palmes : plus ou moins 12 500 euros par avion ;

- alors qu’un seul treuil suffit : plus ou moins 75.000 euros !

Pourquoi investir dans un matériel obsolète, polluant, bruyant et onéreux à l’utilisation pour des modifications qui ne procureront qu’une réduction partielle des nuisances ? N’y aurait-il pas lieu de privilégier l’installation d’un treuil à Jehonville, qui permettrait par ailleurs aux deux régions du pays d’être équipées de façon équivalente. En outre, la Défense ne devrait-elle pas donner l’exemple d’utilisation de processus technologiques innovants et répondant à une politique de développement durable ?

Réponse reçue le 30 avril 2008 :

L'honorable membre est priée de trouver ci-après la réponse à ses questions.

La problématique des nuisances sonores autour des aérodromes fait partie des soucis de la Composante aérienne.

En ce qui concerne l'aérodrome de Jéhonville, plusieurs réunions ont été organisées, depuis le mois d'août 2007, avec les autorités locales et les riverains afin d'améliorer le problème des nuisances sonores.

L'inventaire des mesures prévues est le suivant :

— nouvelles modifications des routes empruntées par les avions remorqueurs pour éviter les survols de zones de population;

— dispersions des routes sur deux secteurs différents afin de répartir les nuisances en évitant les concentrations autant que possible;

— mesures objectives de bruit effectuées par l'École royale militaire pendant une période de camp;

— suppression des vols de 12 à 13 heures les dimanches des camps;

— étude de l'installation d'atténuateur de bruit et d'hélices à trois pales pour diminuer le bruit des moteurs;

— possibilité d'organisation d'un nombre de vols en dehors des camps sur la base aérienne de Florennes pour décharger Jéhonville;

— la mise en route d'une étude sur l'installation d'un treuil pour diminuer l'emploi des avions remorqueur.

Il est cependant à noter que pour des raisons évidentes de qualifications, les cadets et les membres du cadre doivent se qualifier sur les deux types de remorquage : treuil et avion.

Quant au matériel obsolète dont il est fait mention, il est à remarquer que nos avions ont été complètement remis à neuf et que de nouveaux moteurs les équipent depuis le début des années 2000.